L’une des premières options qui s’offre aux investisseurs est de se tourner vers le conseiller financier de leur institution financière. (Photo: 123RF)
INVESTISSEMENT RESPONSABLE. À mesure que l’offre se diversifie en investissement responsable, le parcours se complexifie aussi pour l’investisseur particulier qui désire investir dans des produits financiers reflétant ses valeurs et ses priorités. Heureusement, outre les conseillers financiers, il existe des ressources à leur disposition afin de mener à terme leurs recherches et trouver le produit de placement qui réponde à leurs besoins.
L’une des premières options qui s’offre aux investisseurs est de se tourner vers le conseiller financier de leur institution financière, selon Thomas Estines, co-directeur général du Groupe investissement responsable (GIR). Son organisation guide et accompagne les investisseurs institutionnels dans l’analyse des enjeux environnementaux, sociaux et de régie d’entreprise (ESG). « Les conseillers sont de mieux en mieux formés par leur institution financière en matière d’investissement responsable et de critères ESG, ce qui n’était pas le cas il y a 5 ans. Aujourd’hui ils ont des formations sur le thème et c’est beaucoup mieux structuré. », précise-t-il.
Évidemment, souligne le co-directeur du GIR, cela suppose que ces conseillers vont proposer des produits financiers de leur institution. Ils pourront néanmoins, selon lui, poser les bonnes questions sur les valeurs de l’investisseur et leurs objectifs. « Quel aspect de l’IR est à privilégier, par exemple? Les énergies renouvelables? Quel secteur doit être évité? Quelle est leur tolérance au risque? Quel rendement est souhaité? » Ces questions, selon Thomas Estines, devront être débroussaillées afin de les mettre en adéquation avec leurs objectifs financiers (financier un projet donné ou la retraite, etc.).
Marie-Justine Labelle, directrice de cheffe de l’investissement responsable, solution aux particuliers, chez Desjardins, est aux premières loges pour constater la croissance de l’offre en IR. « On voit bien l’intérêt grandissant. Les gens qui investissent de façon responsable sont très loyaux. Plus de 40% de notre clientèle est investie en tout en ou en partie dans des fonds d’investissement responsable (Fonds SociéTerre) », fait-elle remarquer. Pour épauler la clientèle, elle mentionne que son organisation offre de la formation continue à ses conseillers financiers qui sont aux premières lignes. « Le client ne doit pas hésiter à poser des questions. Il faut lever le capot pour bien comprendre les différentes approches préconisées en investissement responsable. »
L’autre option qui s’offre aux investisseurs est l’utilisation de ressources en ligne. « C’est une démarche personnelle qui demande un peu plus de temps et de recherche », explique Thomas Estines qui reconnaît qu’il y a une partie du processus qui passe par la lecture et l’apprentissage autodidacte. L’Association pour l’investissement responsable (AIR), propose un répertoire des produits d’investissement responsable. Sous l’onglet Le marché de l’IR de la page d’accueil de leur site Internet (https://www.riacanada.ca/fr/) se trouve un moteur de recherche qui donne accès à toute une offre en IR.
L’investisseur à la recherche de produits d’investissement qui reflètent ses valeurs peut alors utiliser cet outil en sélectionnant une gamme de filtres dans sa recherche des produits d’investissement responsables. Il pourra y établir le type de produit recherché, le secteur géographique où il désire investir, la classe d’actif recherchée et filtrer les secteurs à éviter (tabac, énergies fossiles, armes militaires, pornographie, jeux d’argent, etc.), qui correspondent à ses besoins et valeurs.
Encadrement des fonds ESG
Comme tout autre produit d’investissement, les fonds d’investissement responsable sont soumis à une réglementation au Canada. Mais il n’y a encore rien dans la Loi sur les valeurs mobilières ni dans les règlements qui définissent la notion d’ESG ou d’investissement socialement responsable. « Il n’y a d’abord pas de définition claire de ce qu’est l’investissement responsable. Il n’y a pas de label reconnu. Ils sont plus avancés sur ces questions en Europe où c’est mieux encadré », rappelle Thomas Estines, co-directeur général du Groupe investissement responsable (GIR).
À (re)lire: Pas de règles pour utiliser le terme «ESG»
Devant l’intéressant grandissant pour l’investissement responsable et afin de prévenir le risque d’écoblanchiment les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), dont fait partie l’Autorité des marchés financiers (AMF), a cependant fait connaître plus tôt cette année un ensemble d’« indications » qui sont destinées aux fonds d’investissement et à la publication d’information sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
« Ces indications visent à aider les fonds d’investissement ainsi que leurs gestionnaires à améliorer les aspects propres aux facteurs ESG dans leurs documents d’information », précise l’ACVM. Elles portent sur divers aspects de l’information, comme entre autres les objectifs de placement, les noms des fonds, les stratégies de placement ainsi que les communications publicitaires.