Quel produit financier privilégier et comment se diversifier
Jean Décary|Édition de la mi‑octobre 2022Plus des deux tiers du poids de l’indice canadien du S&P/TSX sont représentés par trois secteurs seulement: la finance, l’énergie et les ressources naturelles. Cela peut poser des défis supplémentaires pour un investisseur qui souhaite investir au pays tout en évitant certains secteurs, comme le pétrole. (Photo: 123RF)
INVESTISSEMENT RESPONSABLE. À moins d’investir directement dans une entreprise qui correspond à ses valeurs, l’investisseur particulier qui s’intéresse à l’investissement responsable (IR) doit souvent s’en remettre aux fonds communs de placement ou aux fonds négociés en Bourse. Heureusement, l’offre de produits en IR s’est passablement élargie et l’on peut réussir à bien se diversifier tout en évitant certains secteurs d’activités.
« L’investisseur pourrait se lancer dans la sélection de titres, mais en investissement responsable, je crois que c’est préférable de confier cela à des professionnels et de s’en remettre aux produits des institutions financières », croit Thomas Estinès, co-directeur général du Groupe investissement responsable (GIR).
L’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFC) dénombrait l’an dernier 159 fonds communs de placement et 86 fonds négociés en bourse (FNB) misant sur l’IR. C’est une nette augmentation depuis 2019, alors qu’on ne comptait que 69 fonds communs de placement et 23 FNB sous la bannière IR. Et c’est un bond de géant depuis 5 ans, alors que l’on ne dénombrait que 60 fonds communs de placement et à peine deux fonds négociés en bourse.
Marie-Justine Labelle, directrice de cheffe de l’investissement responsable, solution aux particuliers, chez Desjardins, reconnaît que l’offre s’est beaucoup spécialisée depuis quelques années. En mai dernier, Desjardins a d’ailleurs lancé onze nouveaux produits d’IR, ce qui porte son total à 30. « Nous avons la gamme de produits d’IR la plus étendue au Canada », affirme-t-elle. Selon les objectifs financiers poursuivis, son institution financière peut proposer des solutions de placements variées : fonds négociés en Bourse, fonds communs de placement, portefeuilles clés en main, rentes, etc.
Lorsque l’on sait que plus des deux tiers du poids de l’indice canadien du S&P/TSX sont représentés par trois secteurs seulement: la finance, l’énergie et les ressources naturelles, cela peut poser des défis supplémentaires pour un investisseur préoccupé par la diversification et qui souhaite investir au pays tout en évitant certains secteurs, comme le pétrole.
« Oui, cela pose des défis. Mais tout dépend aussi de ton approche. Tu peux aussi vouloir changer des choses de l’intérieur en exerçant ton droit de vote et dialoguer avec l’entreprise sur ses pratiques », rappelle Thomas Estines du GIR. Il fait remarquer d’ailleurs la victoire récente d’un petit fonds de couverture, Engined No.1, qui a fait des changements climatiques l’un de ses chevaux de bataille et a réussi à faire nommer deux de ses dirigeants sur le conseil d’administration d’Exxon Mobil. «Ce genre d’activisme participe au changement.»
Marie-Justine Labelle de chez Desjardins est d’avis que la diversité de produits financiers d’investissement responsable mis à la disposition du client lui offre une diversification et une sophistication équivalente aux portefeuilles traditionnels. « On peut offrir des solutions complètes en investissement responsable dans différentes classes d’actifs et avec une grande exposition géographique. »
Et le rendement? « Les études, notamment celles menées par L’Association d’investissement responsable (AIR), démontrent qu’à long terme les rendements dans des fonds d’investissement responsable sont égaux, voire supérieurs, à ceux des fonds traditionnels », précise la directrice et cheffe de l’investissement responsable.