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À surveiller: BRP, Canadien National et Manuvie

Jean Gagnon|Publié à 10h39

À surveiller: BRP, Canadien National et Manuvie

(Photo: AdobeStock)

Que faire avec les titres de BRP, Canadien National et Manuvie? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

BRP (DOO, 67,80$): l’imposition de tarifs aux États-Unis pourrait s’ajouter aux difficultés de la société

L’annonce en septembre des résultats financiers du 2e trimestre du fabricant de véhicules récréatifs avait entraîné le cours de l’action dans une spirale baissière, celui-ci passant de 92$ à 68$ durant les trois mois qui suivirent.  

Dans un contexte macroéconomique ne favorisant toujours pas les ventes de produits de consommation discrétionnaire, principalement ceux à prix élevés, les analystes ne sont pas nécessairement enthousiastes à l’approche de la divulgation de ceux du 3e trimestre qui seront divulgués le 6 décembre.

Ajoutant à cela la pression provenant des investisseurs désireux de vendre en fin d’année pour des considérations fiscales, il ne serait pas étonnant que le cours de l’action de BRP soit à nouveau sous pression au cours des prochaines semaines.

Benoit Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, estime que le niveau de 54$ à 58$, dans le cas où le titre continuera de faiblir, constituera alors un excellent point d’entrée pour les investisseurs désireux de recommencer à accumuler le titre.

L’analyste rappelle que les difficultés actuelles de l’industrie pourraient faire de certains de ses concurrents des candidats à se retirer des affaires, si ce n’est à faire faillite, ce qui pourrait aider l’entreprise québécoise à retrouver le chemin de la croissance.

Considérant la feuille de route de l’entreprise, l’analyste estime que BRP peut hausser ses bénéfices de 15% ce qui se traduirait par un potentiel de bénéfice par action de 7,87$ en 2030.

En y appliquant un multiple cours/bénéfices de 12 fois, soit la moyenne des 10 dernières années, cela se traduit alors par un cours de l’action de 94$. Considérant que les investisseurs demanderont un rendement annuel minimum de 15% pour un investissement dans un secteur cyclique comme celui des véhicules récréatifs, l’analyste estime que 54$ peut être considéré aujourd’hui comme un point d’entrée attrayant.

Pour l’instant, l’analyste maintient sa recommandation de «conserver» le titre, mais il réduit son cours cible sur an, qui passe de 96$ à 81$.

Canadien National (CN, 155,44$): en baisse depuis avril, le titre aurait atteint  un point d’entrée attrayant selon l’analyste de RBC Marchés des capitaux

Canadien National (CN, 155,44$): en baisse depuis avril, le titre aurait atteint  un point d’entrée attrayant selon l’analyste de RBC Marchés des capitaux

Une série de rencontres entre les dirigeants du transporteur ferroviaire canadien et d’investisseurs auxquelles assistait Walter Spracklin, analyste chez RBC Marchés des capitaux, n’ont fait que renforcer son opinion positive sur la société.

Les dirigeants se réjouissent bien sûr de l’augmentation des volumes conséquente à la fin des arrêts de travail dans les ports canadiens. Ceci entraînera un solide 4e trimestre, et les perspectives pour 2025 semblent très constructives, estime l’analyste.

Notant que le titre avait été sous pression depuis le mois d’avril, l’analyste estime que cette contre-performance crée aujourd’hui un point d’entrée attrayant, et il réitère sa recommandation de «surperformance». Son cours cible se situe à 179$.

À la fin de son 3e trimestre, la direction avait indiqué que la croissance des volumes pour l’année 2024 se situerait dans le bas de sa fourchette de prévisions de 3% à 5%. Cet objectif pourrait toutefois ne pas être atteint compte tenu des arrêts de travail dans les ports qui auront duré 10 jours, craint l’analyste.

Par ailleurs, en jetant un coup d’oeil sur la prochaine année, l’analyste perçoit plusieurs éléments intéressants. D’abord, la tendance quant au transport des céréales est solide. Puis, la construction d’un terminal de carburant à Toronto aidera à soutenir la croissance.

De plus, le secteur de l’énergie est prometteur. Enfin, le transport intermodal, soit le fait d’utiliser deux transporteurs mais un même conteneur, devrait bien positionner le CN pour un rebond intéressant l’an prochain.

Corporation financière Manuvie (MFC, 34,37$): une transaction de réassurance qui plaît à l’analyste de RBC Marchés des capitaux

Corporation financière Manuvie (MFC, 34,37$): une transaction de réassurance qui plaît à l’analyste de RBC Marchés des capitaux

La semaine dernière, l’assureur canadien concluait un nouvel accord de réassurance soins de longue durée (SLD). Il s’agissait d’une 2e transaction de la sorte que l’assureur réalisait à une commission de cession raisonnable, et dont le produit va servir à effectuer des rachats d’action.

Darko Mihelic, analyste chez RBC Marchés des capitaux, croit qu’avec cette transaction le profil risque/rendement de Manuvie continue d’évoluer dans la bonne direction. En conséquence, il réitère sa recommandation de «surperformance», et son cours cible sur un an est de 49$.

Cette transaction réduit les réserves de la société pour soins de longue durée de 6%, pour un total de 18% si l’on ajoute la transaction précédente. Cette 2e transaction porte sur un bloc plus jeune de réserves de soins de longue durée. L’analyste trouve intéressant que Manuvie ait pu effectuer une transaction à la fois sur des blocs matures et d’autres plus jeunes, et dans les deux cas en cédant des commissions à des niveaux raisonnables.

L’analyste note également que Manuvie prévoit disposer éventuellement d’autres actifs alternatifs de longue durée.

La prime de risque actuelle de Manuvie est de 3,69%, la 2e plus basse parmi les assureurs-vie canadiens. Cette prime de risque a diminué constamment depuis l’annonce de la transaction précédente de réassurance soins à long terme.

L’analyste attribue cette baisse, en plus des transactions de réassurance, à des pertes moins grandes dans le secteur de l’immobilier commercial, de bons niveaux de capitalisation, ainsi qu’une perception que les risques économiques sont dans l’ensemble actuellement plus bas qu’ils ne l’étaient dans un passé récent.