Les soins médicaux de vos employés bondiront plus en 2025
Catherine Charron|Publié à 7h48 | Mis à jour à 7h56Voici les conseils de deux avocats. (Photo: 123RF)
RHÉVEIL-MATIN. Employeurs, attendez-vous à ce que les soins médicaux de vos employés fassent un bond plus grand que celui enregistré cette année, prévient le fournisseur de solutions en gestion des ressources humaines Aon dans son Rapport 2025 sur les tendances mondiales en matière de coûts médicaux.
Dans cette étude parue en novembre 2024, l’organisation s’intéresse aux répercussions attendues de plusieurs facteurs – comme l’inflation, les avancées technologiques, les modèles d’utilisation des régimes de santé et les programmes sociaux – sur le coût des régimes d’assurance-médicaments.
Selon les calculs, le coût devrait croître en 2025 au Canada de 7,4% comparé à 2024, dit-on dans le «Global Medical Trend Rates Report». C’est plus que cette année, où il a plutôt atteint 5%, mais moins que la moyenne internationale de 10%. Ça demeure néanmoins un sommet par rapport aux dix dernières années.
«Ce n’est pas parce que l’inflation a baissé que l’effet va se faire ressentir dans la même année sur les coûts des régimes d’assurance collective. Il y a toujours un décalage», explique Isabel Boyer, vice-présidente Solutions pour la santé et leader national actuariat chez Aon.
Si on observe une telle différence entre les hausses de 2024 et 2025, c’est parce qu’en 2022 et en 2023, l’augmentation de la demande a significativement dopé la facture des assureurs, indique la dirigeante. Au moment de statuer sur leurs attentes à l’égard de l’évolution des coûts pour cette année, elle et son équipe se doutaient bien qu’ils ne pourraient pas poursuivre cette ascension effrénée, d’où leurs projections d’un bond plus bas. En date du 30 juin 2024, ils semblent avoir visé juste, rapporte la patronne.
Toutefois, la demande est telle pour différents soins de santé, comme l’aide psychologique ou les médicaments pour soigner les maladies chroniques, que les fournisseurs ne pourront faire autrement l’an prochain que de gonfler les frais que les employeurs devront éponger.
«On sait qu’il va y avoir une hausse des coûts uniquement à cause de la classe de médicaments GLP-1 qui servent à la fois à la perte de poids et au diabète, puisqu’ils font partie des listes de médicaments couverts», souligne Isabel Boyer.
Optimiser chaque dollar dépensé
Les entreprises devraient donc miser sur l’optimisation de chaque dollar investi dans la santé de leurs employés pour s’assurer que les fonds soient bel et bien utilisés.
«On ne s’attend pas à ce qu’ils fassent des réductions dans leurs avantages sociaux, qu’ils coupent dans les régimes ou les bénéfices, mais ils devraient être plus prudents», anticipe Isabel Boyer.
Cette facette de la rémunération globale demeure d’après elle un argument important pour attirer et fidéliser les travailleurs. C’est pourquoi leur employeur devrait plutôt trouver un juste équilibre entre diminution des coûts et offre attrayante.
C’est d’ailleurs pourquoi les régimes plus flexibles gagnent en popularité, selon ses observations.
«Ils vont donc regarder le design de leur régime et tenter d’évaluer s’il est optimal selon les besoins de sa main-d’œuvre diversifiée. Chaque travailleur a toutes sortes de besoins, n’est pas au même stade dans sa vie. Il faut trouver cette frontière d’efficience», conseille-t-elle.
Prévenir plutôt que guérir
D’après le document produit par Aon, la prévention est un élément fondamental pour diminuer les recours aux soins médicaux pour des pathologies plus graves.
Les budgets alloués à la psychothérapie ont augmenté dans bien des régimes, et les employeurs accordent davantage de fonds pour aider les membres de leurs organisations à développer de saines habitudes de vie, observe Isabel Boyer.
«On les incite à faire de l’exercice, à prendre soin d’eux. C’est certain que ça ajoute des coûts supplémentaires, mais ultimement ça a un retour sur investissement», croit-elle.