Dans un contexte de numérisation de la logistique et de l’approvisionnement, les entreprises doivent accorder une attention particulière à la gestion de leurs données et à leur protection. (Photo: Adobe Stock)
LOGISTIQUE ET APPROVISIONNEMENT. Les nouvelles technologies peuvent aider à optimiser la logistique et l’approvisionnement. Cependant, leur choix et leur implantation dans l’entreprise ne sont pas toujours simples. Voici sept conseils d’experts pour réussir le virage.
1. Comprendre son fonctionnement actuel
Est-ce que tous vos processus de logistique et d’approvisionnement sont documentés de manière uniforme ? Est-ce que tout votre monde est sur la même page ? Y a-t-il des silos dans l’entreprise ? « Une telle révision permet souvent de débusquer des problèmes, comme des doubles manipulations, des entrées de données sous-optimales ou des difficultés de communication, et donc de repérer les endroits où on peut intervenir pour s’améliorer rapidement. C’est par là qu’il faut commencer. », avance Antoine Grand’Maison, directeur de la firme-conseil GCL.
2. Effectuer des choix éclairés
Les dirigeants d’entreprise doivent prendre le temps de bien comprendre quels outils sont offerts sur le marché et lesquels répondent le mieux à leurs objectifs et à leurs moyens. C’est particulièrement important parce qu’il y en a beaucoup.
« Tous les fournisseurs de plateformes électroniques vous diront que leur produit est le meilleur et fait tout, mais en fait, il y a des différences parfois majeures entre ces solutions, soutient Daniel Vendette, président de la firme-conseil Conseil 2.0. Par exemple, certaines sont plus utiles sur l’achat direct, c’est-à-dire ce dont j’ai absolument besoin pour fabriquer mes produits, comme les matières premières. D’autres sont plus appropriées pour les achats indirects, qui ne sont pas liés à ma production de base, telles les fournitures de bureau. »
On doit en outre bien étudier la manière dont ces outils pourront s’adapter à l’architecture numérique actuelle de l’entreprise et évaluer les coûts de ce qu’il faudra mettre à jour ou remplacer, tant sur le plan
du matériel que des logiciels.
3. Trouver de l’aide
Assurez-vous de bien connaître les programmes de subvention qui peuvent aider, notamment pour assumer les frais de l’accompagnement dans la numérisation des procédés de logistique et d’approvisionnement. Faites aussi le tour de l’écosystème de l’accompagnement et du conseil, qui comprend par exemple des firmes-conseils et des centres collégiaux de transfert de technologie comme InnovLOG, au cégep André Laurendeau.
4. Bien communiquer et gérer les changements
Ce n’est pas juste ajouter de la technologie, c’est souvent modifier profondément des manières de penser et de travailler. « Modifier ces processus implique de changer des habitudes de travail bien ancrées dans l’entreprise et parfois aussi de revoir les rôles et responsabilités de certains employés ou gestionnaires, explique Antoine Grand’Maison. C’est crucial de bien expliquer pourquoi l’entreprise prend cette direction, et d’avoir de bonnes pratiques de gestion du changement, entre autres pour former les gens qui sont moins habitués à travailler avec ces technologies. »
5. Se montrer prudent avec l’intelligence artificielle
Actuellement, on reste encore un peu à l’étape de trouver de bons cas d’usage pour l’IA dans la logistique et l’approvisionnement, en particulier dans le cas des PME. Cependant, le potentiel dans un avenir rapproché est indéniable. « On doit donc s’assurer que les fournisseurs de solutions technologiques que l’on adopte aujourd’hui pourront suivre la cadence du développement de l’IA, sinon on pourrait le regretter amèrement et rapidement », estime Antoine Grand’Maison.
6. Protéger ses données
Dans un contexte de numérisation de la logistique et de l’approvisionnement, les entreprises doivent accorder une attention particulière à la gestion de leurs données et à leur protection. « Ce sont des données opérationnelles critiques, comme les quantités de produits importés, les prix payés aux fournisseurs, etc., qui font l’objet d’échanges électroniques très souvent internationaux, donc on doit les préserver », avertit Daniel Vendette.
7. Ne pas surestimer les capacités de la technologie
« Les technologies aident à optimiser les chaînes logistiques et à avoir une meilleure visibilité, mais elles ne règlent pas tous les problèmes, prévient Claudia Rebolledo, professeure au Département de gestion des opérations et de la logistique de HEC Montréal. Plusieurs des risques actuels sont liés à des bris dans la chaîne, pour des raisons géopolitiques, climatiques ou de relations de travail. Or, si vos produits physiques sont bloqués parce que les trains ne roulent pas ou que le canal de Panama est à sec, la technologie ne peut pas grand-chose pour vous. »