La route 116 est fermée dans les deux directions entre l’autoroute 30 et la route 132, donc les policiers demandent d’éviter ce secteur. (Photo: Christinne Muschi / Archives / La Presse Canadienne)
La situation étant considérée comme «sous contrôle», les autorités ont partiellement levé les mesures de confinement en place à Longueuil après un déraillement de train dans le secteur Le Moyne, qui a entraîné un déversement de peroxyde d’hydrogène, jeudi matin.
La mairesse de Longueuil s’est voulue rassurante lors d’une conférence de presse jeudi en fin d’après-midi.
Les pompiers «viennent tout juste de cesser l’arrosage (des wagons) parce que la situation est sous contrôle», a indiqué Catherine Fournier.
Un confinement avait rapidement été mis en place dans un rayon de 800 mètres autour de la gare de triage du Canadien National (CN). Vers 16h15, une levée partielle du confinement a été annoncée pour la portion nord du boulevard Jacques-Cartier. La route 116 reste en revanche fermée à la circulation dans les deux directions, entre l’autoroute 30 et la route 134.
Dans son avis, la mairie de Longueuil indique que les personnes se trouvant dans la portion concernée par la levée du confinement peuvent dès à présent circuler en toute sécurité dans le secteur.
La municipalité ajoute que des analyses de la Santé publique «confirment que le périmètre de confinement peut être réduit en toute sécurité».
Dans le secteur encore confiné, les citoyens sont invités à fermer les fenêtres, les portes et les échangeurs d’air.
«On demande aux gens de respecter ce confinement qui est préventif», a insisté la mairesse en conférence de presse, tout en invitant les gens à se tenir au courant de la situation.
Catherine Fournier a expliqué que la santé publique est responsable de déterminer le moment où un confinement est levé.
Les citoyens peuvent s’informer sur les dernières informations à partir du site web de la Ville de Longueuil, qui offre une carte interactive. L’hôpital Charles-Lemoyne, situé à proximité, n’est pas touché.
Le CN déplace certains wagons
Quelques minutes après la conférence de presse de la mairesse Fournier, un porte-parole du Canadien National (CN), Mathieu Gaudreault, a expliqué que les équipes du CN «ont eu la permission de commencer à bouger les wagons qui n’avaient pas impacté par le déraillement».
Ces wagons, a-t-il précisé, «seront enlevés de la voie et ramenés à un endroit sécuritaire».
On ignore toutefois combien de temps cette manœuvre pourrait prendre.
L’opération va «permettre d’avoir une meilleure idée de la configuration des wagons qui sont présentement déraillés sur le côté» et «on va avoir une meilleure idée de comment agir pour les remettre droit et commencer l’opération de nettoyage», a jouté le porte-parole du CN.
Le train a déraillé peu avant 9h à la gare de triage de Le Moyne, un secteur de Longueuil. L’accident s’est produit à l’intersection des rues Saint-Louis et Saint-Georges, à Le Moyne.
Huit wagons ont été impliqués dans le déraillement, qui n’a pas provoqué d’incendie ou blessé quiconque, a relaté Mathieu Gaudreault en point de presse. Trois employés du CN ont été transportés à l’hôpital par mesure préventive.
Une garderie du secteur a été évacuée, mais simplement parce qu’elle était dans le périmètre des services d’urgence, selon un porte-parole de la Ville, Raphaël Larocque-Cyr.
Il est trop tôt pour déterminer la cause de l’accident, qui pourrait avoir été causé par la voie, une manœuvre ou un problème mécanique, selon M. Gaudreault.
Un produit chimique, mais gérable
Michel Alsayegh, président de l’Ordre des chimistes du Québec, explique que le peroxyde d’hydrogène est utilisé couramment à la maison, mais dans des concentrations moindres. Le peroxyde à 5% est notamment utilisé pour désinfecter les blessures. Des concentrations plus importantes servent dans l’industrie des pâtes et papiers.
Il avance que le peroxyde déversé est probablement en concentration importante, et c’est pour cette raison que les autorités ont aspergé le site d’eau, pour le diluer.
Les autorités prennent des mesures spéciales, car le peroxyde, avec certains produits, peut créer des émanations incommodantes.
«À cause de la concentration élevée, on ajoute de l’eau pour justement diluer le peroxyde pour qu’il devienne en bout de ligne quelque chose de très peu oxydant et très peu dangereux», a-t-il résumé.
M. Alsayegh a ajouté que le peroxyde n’est pas un produit explosif. «C’est un produit chimique qui a un potentiel de dangerosité, mais pas quelque chose qui va être considéré comme très ou trop dangereux», a-t-il expliqué.
Il ne s’attend pas non plus à une «catastrophe environnementale».
Par Vicky Fragasso-Marquis et Stéphane Blais