Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Nestlé négocie avec le fonds FnB pour vendre les purées Mousline

AFP|Publié le 28 mars 2022

Nestlé négocie avec le fonds FnB pour vendre les purées Mousline

Lancée en 1963, cette marque de purée s’est largement fait une place dans les placards des Français. (Photo: 123RF)

Le géant suisse de l’alimentation Nestlé a engagé des négociations exclusives pour vendre la marque de purées Mousline au fonds d’investissement français FnB, spécialisé dans l’agroalimentaire, promettant que cette cession n’aura « aucune conséquence sur l’emploi » face aux inquiétudes des salariés.

Ces négociations doivent «permettre de favoriser le développement à long terme de la marque Mousline», affirme le groupe dans un communiqué, qui présente le fonds comme «un partenaire solide, dédié exclusivement à l’accompagnement de PME françaises et européennes de l’agroalimentaire».

Le géant suisse connu pour ses dosettes de café Nespresso et ses bouillons Maggi a mis en avant le «vif intérêt» de ce fonds, dirigé par une équipe d’entrepreneurs eux-mêmes issus du secteur agroalimentaire, «pour les compétences des équipes» et «la performance industrielle et environnementale de l’usine de Rosières», où sont fabriqués ses célèbres flocons de pommes de terre.

Nestlé, qui a multiplié les cessions depuis cinq ans, compte réunir mardi le comité social et économique de Mousline discuter du projet du repreneur, a indiqué une porte-parole de Nestlé France, confirmant une information de l’Agefi.

Les salariés sont «très inquiets», a confié à l’AFP Christophe Kauffmann, le secrétaire du comité de groupe de Nestlé France, et coordonnateur CFDT pour le groupe, «parce que dès qu’on prononce le nom de fonds d’investissement, c’est un peu anxiogène».

«Ils auraient préféré que ce soit une entreprise. À un moment donné, on parlait de William Saurin. Ils auraient mieux aimé que ce soit un industriel installé, avec une notoriété et reconnu», a-t-il expliqué.

 

Un «gros morceau» pour le fonds

«Maintenant, a priori, ce fonds d’investissement n’est pas un fonds d’investissement type fonds de pension», a-t-il poursuivi, notant qu’il s’agit «de gens spécialisés dans la reprise d’entreprises agroalimentaires», «donc, ce n’est pas forcément aussi inquiétant qu’un fonds de pension».

«Par rapport à ce qu’ils ont fait jusqu’à maintenant, ça paraît plutôt un gros morceau pour eux, Mousline, donc on attend pas mal le projet au tournant», a-t-il toutefois prévenu, tout en s’interrogeant sur les «appuis» dont va bénéficier ce repreneur potentiel et « moyens » que le fonds compte injecter dans l’entreprise.

Ce projet de cession pourrait être finalisé dans le courant de l’année 2022, au terme de la procédure légale d’information et de consultation des partenaires sociaux, a précisé Nestlé.

«Jusqu’à ce qu’une décision soit prise concernant cette transaction, l’usine de Rosières poursuivra ses activités comme habituellement et continuera à faire partie intégrante du Groupe Nestlé», a-t-il ajouté.

Cette cession n’entraînerait par ailleurs aucun changement dans les relations qu’entretient l’entreprise avec ses clients, partenaires et fournisseurs locaux, précise le groupe basé à Vevey, sur les rives du lac Léman.

Lancée en 1963, cette marque de purée s’est largement fait une place dans les placards des Français et leur imaginaire avec la ritournelle «quand je fais de la purée Mousline, je suis sûre que tout le monde en reprend».

Ses célèbres flocons sont fabriqués dans son usine de Rosières-en-Santerre, dans la Somme, où elle emploie environ 150 salariés.

Sous l’égide de Mark Schneider, l’ancien patron du groupe allemand de santé Fresenius, Nestlé a multiplié les cessions dans le cadre d’une grande réorganisation de ses activités afin de mettre l’accent sur des segments de produits à fort potentiel de croissance.

Nestlé s’est notamment séparé de marques de confiserie américaines qui ont été vendues à l’italien Ferrero, de marques régionales d’eau ou encore des bouillies d’arachide Yinlu en Chine.