Depuis quatre ans, le nombre de cohortes suivant le programme de MBA à temps partiel à HEC Montréal est passé de un à trois, et l’établissement réfléchit à en ajouter une quatrième.
Dans le monde du travail, la flexibilité est devenue toujours plus importante. En conséquence, les MBA pour cadres et dirigeants s’adaptent à cette nouvelle réalité. Quels sont les changements les plus notables ?
Étudier à temps partiel, choisir un programme court, ajuster son horaire de cours ou suivre un cours en ligne permet d’acquérir une formation tout en étant capable de mieux concilier ses différents impératifs personnels et professionnels. Quelles sont les options pour ceux qui ont besoin de souplesse et de flexibilité dans la réalisation de leur MBA, et quels sont les défis et avantages qui y sont liés ?
«Nous avons toujours eu des étudiants à temps partiel, soit des étudiants qui ont un emploi, mais qui veulent améliorer leurs connaissances. Mais la demande grandit constamment», rapporte Anne Beaudry, directrice du programme de MBA à l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia.
À l’automne 2018, par exemple, environ 40 % des étudiants au MBA à l’Université Concordia étaient à temps partiel. Mme Beaudry explique qu’il y a seulement cinq ou dix ans, cette fraction tournait plutôt autour de 30 %.
À son avis, le phénomène s’explique en partie par le fait que l’économie tourne au plein emploi : s’ils ont un emploi et si les possibilités d’avancement sont bonnes, les étudiants sont plus réticents à quitter leur emploi pour retourner aux études à temps plein. D’où l’attrait pour le temps partiel. De plus en plus de parents – hommes et femmes – décident également de poursuivre leurs études, et cette formule leur convient davantage.
La féminisation du MBA semble également faire partie des causes. Alors que les femmes représentaient 26 % des étudiants au MBA à l’École de gestion John-Molson, en 2015-2016, elles représentaient 40 % des étudiants en 2017-2018.
«La tendance est là, dit Mme Beaudry. Nous voyons plus de femmes leaders, plus de femmes dans des postes de gestion et, par conséquent, plus de femmes dans les programmes de MBA. Reste que les responsabilités familiales leur reviennent souvent. La flexibilité permet donc de les accommoder.»
Horaire ajustable
Pour répondre à cette réalité, le programme de MBA de l’École de gestion John-Molson offre aux étudiants la possibilité d’individualiser leur horaire.
«Contrairement aux programmes qui fonctionnent par cohortes, nous n’avons pas de trajectoire type, explique Mme Beaudry. Nous avons deux dates d’admission, en septembre et en janvier, mais les étudiants construisent leur horaire à leur guise.» Ils peuvent donc chaque session choisir les cours qu’ils désirent prioriser, mais également le nombre de cours qu’ils veulent suivre.
Tous les cours sont offerts au moins deux fois par semaine : une fois le jour, une fois le soir. Certains sont même offerts la fin de semaine. Mme Beaudry explique que la croissance de la demande pour les cours qui s’offrent en soirée, tôt le matin, à 8 h 30, ou encore la fin de semaine est telle que l’Université offre aujourd’hui dans son programme MBA moins de cours le jour que le soir ou le matin. «C’est beaucoup plus facile pour un employeur de libérer un employé en matinée qu’en milieu de journée.»
Concilier motivation et flexibilité
Un inconvénient potentiel des programmes à temps partiel est la durée de ceux-ci : plus longs, ils induisent parfois une réduction de motivation correspondante, juge Louis Hébert, directeur des programmes EMBA et MBA de HEC Montréal. «Oui, la flexibilité permet de concilier la vie familiale et le travail, dit-il. Mais elle peut aussi faire durer trois ou quatre ans un programme d’études. L’intérêt en souffre. Beaucoup d’étudiants m’ont déjà parlé des derniers moments de leur MBA comme d’un chemin de croix.»
La réponse de HEC Montréal à ce défi est d’offrir des programmes plus intenses, donc courts, qui utilisent des cases horaires plus faciles à libérer pour ceux qui travaillent, comme les soirées et les jours de fin de semaine.
Le MBA à temps partiel, par exemple, se réalise en deux ans. Les cours se donnent à raison de deux soirs par semaine en plus d’un samedi par mois. La méthode semble plaire aux étudiants. Depuis quatre ans, le nombre de cohortes suivant le programme de MBA à temps partiel est passé de un à trois, et l’Université réfléchit actuellement à en ajouter une quatrième. L’EMBA McGill – HEC Montréal, lui, se donne sous la forme d’un sprint d’un an à raison de quatre jours par semaine, du jeudi au dimanche, une fois par mois.
«Il n’y a pas d’avantage à étirer les études, alors nous préférons offrir un programme qui se termine rapidement, dit M. Hébert. Cette méthode reste flexible, mais elle permet aux étudiants de terminer un programme dans un délai qui est raisonnable.»
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