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Les MBA en perpétuelle évolution

Emilie Laperrière|Édition de janvier 2024

Les MBA en perpétuelle évolution

Le directeur de l’EMBA, Kamal Bouzinab (Photo: courtoisie)

MBA. À l’instar des meilleurs gestionnaires, les programmes de maîtrise en administration des affaires (MBA) de la province s’adaptent à un monde du travail qui se transforme sans cesse. Les échanges et le réseautage demeurent au cœur des apprentissages, permettant aux diplômés de s’appuyer sur un solide réseau de contacts.

Les jeunes pousses du MT Lab, un incubateur en tourisme, culture et divertissement, peuvent depuis cette année être accompagnées dans leur croissance par les étudiants du MBA pour cadres (EMBA) de l’École des sciences de la gestion (ESG) de l’UQAM. Le projet pilote, qui s’est conclu en août dernier, a d’abord jumelé étudiants et entrepreneurs lors d’une séance de speed dating. «Ensuite, ils ont travaillé ensemble pendant six mois pour élaborer un plan d’affaires pour les quatre entreprises participantes», explique le directeur de l’EMBA, Kamal Bouzinab.

Celui-ci se réjouit du succès de cette première collaboration. «Les entrepreneurs vont pouvoir utiliser les stratégies proposées par les étudiants dans les années à venir», croit-il.

Pour la première fois de son histoire, l’EMBA de l’ESG UQAM peut en outre se targuer d’être composé en majorité de femmes, qui représentaient 54% de la cohorte à l’automne 2023. «On espère que la tendance va continuer.»

 

Développement personnel

HEC Montréal ajoute de son côté le parcours expérientiel de leadership à son attirail, une «formule unique au Québec», selon le directeur du programme de MBA, Kevin J. Johnson. «Ce sont des ateliers sans évaluation de performance, précise-t-il. On se concentre sur le développement personnel en tant que dirigeant.»

Les cours obligatoires de ce parcours, qui sont répartis sur tout le programme, s’attardent notamment à l’analyse de cas, à la gestion des équipes collaboratives ou au leadership inclusif.

«Cette année, on offre aussi la chance de compléter une attestation de deuxième cycle», continue-t-il. Les étudiants peuvent choisir entre deux spécialisations, soit le développement durable et la stratégie ou encore la direction d’une entreprise et la stratégie.

 

Gestion du changement

Cette fois, l’EMBA donné conjointement par McGill et HEC met pour sa part l’accent sur la gestion du changement, en demandant aux étudiants de piloter un projet de changement dans leur entreprise. Ils sont guidés par un professeur spécialisé en la matière qui leur présente des théories pertinentes pour mieux comprendre le leadership dans une période de bouleversement.

«On parlait de gestion de changement auparavant, mais là, on a décidé d’en faire un élément important du programme. La démarche les fait réfléchir à la question, aux difficultés auxquelles ils ont fait face et à ce qui fonctionne ou pas», dit le codirecteur de l’EMBA McGill-HEC, Alain Pinsonneault.

Ce dernier estime qu’il existe un lien extrêmement étroit entre la théorie et la pratique dans son programme. «On veut que les participants amènent leurs expériences en classe pour enrichir l’enseignement et l’apprentissage», souligne-t-il.

L’Université de Sherbrooke a aussi procédé à divers changements à son programme. «Le camp de leadership, qui rassemble les étudiants au camp Jouvence, est par exemple passé de deux à trois jours pour améliorer les habiletés de collaboration et de communication», illustre le directeur du programme de MBA, Yves Trudel. Quelques cours se sont également ajoutés, comme «Stratégies des données et des technologies d’affaires».

 

Au goût du jour

La principale nouveauté du MBA pour cadres de l’Université Laval s’ancre résolument dans l’air du temps. À l’ère de l’apprentissage profond et de ChatGPT, l’établissement d’enseignement supérieur a en effet introduit, à l’automne 2023, un cours sur l’intelligence artificielle. Que l’on ne s’y trompe pas: l’objectif ici n’est pas de transformer les diplômés en codeurs.

«Le but est que les gestionnaires connaissent les ressources financières, technologiques ou humaines dont ils ont besoin pour mettre en place un projet d’intelligence artificielle en entreprise», détaille le directeur du programme, Charles-Olivier Amédée-Manesme, rappelant que leurs étudiants ont une moyenne d’âge de 39 ans, avec 18 ans d’expérience professionnelle, dont cinq en gestion.

On a également procédé à une modification du format des cours. Le cours de marketing comprend maintenant une retraite d’un week-end. «Pour tisser des liens et favoriser la collaboration, tout le monde se retrouve trois jours dans un hôtel quelque part au Québec.»

L’université s’attendait à une réponse positive à cette nouveauté, mais pas à ce point. «Je ne pensais pas que ce serait autant apprécié. On nous demande même d’en faire une deuxième. Les gens aiment visiblement être ensemble. En plus, le sujet s’y porte bien», remarque Charles-Olivier Amédée-Manesme.

En adaptant leurs cours en fonction des différents bouleversements du monde des affaires, en évoluant, les écoles de gestion espèrent demeurer pertinentes longtemps.