Les programmes de MBA sont l’occasion de renforcer son réseau de contacts. (Photo: 123RF)
MBA. Les programmes de MBA permettent aux étudiants de renforcer leurs réseaux de contacts de plusieurs façons et de tisser des liens avec l’ensemble de la communauté entrepreneuriale – des incubateurs aux gens d’affaires, en passant par les décideurs et les innovateurs.
Cas réels
L’Université de Sherbrooke mise sur une démarche très locale pour son MBA. Les six derniers crédits sont consacrés à un mandat stratégique avec des entreprises de la région. «On veut un programme intégrateur, pratique et ancré dans le milieu. On veut faire une différence ici», insiste le directeur du programme, Yves Trudel.
Le mandat se réalise en deux étapes: diagnostic et stratégie. Tous les étudiants travaillent en équipe sur le même cas. «L’été dernier, l’entreprise avec laquelle on a collaboré s’est basée sur les rapports des étudiants pour établir sa feuille de route», remarque-t-il avec fierté.
Il n’est d’ailleurs pas rare qu’une entreprise attende que les étudiants aient obtenu leur diplôme avant d’ouvrir un poste de direction. «Une entreprise nous a dit bien candidement “pourquoi on chercherait ailleurs alors que les étudiants sont ceux qui nous connaissent le mieux?”»
Travaux d’équipe
Bien qu’elle ait obtenu son MBA en 2003, Kathleen St-Pierre peut encore compter sur les rencontres qu’elle y a faites. «J’ai de bons amis, des connaissances d’affaires et un réseau de soutien vers qui je peux me tourner. Même si c’est difficile de garder contact avec toute la cohorte, je nourris mes relations avec une portion d’entre eux», souligne celle qui est aujourd’hui associée pour la Division de la consultation chez Deloitte.
Les travaux d’équipe et les projets supervisés l’ont aidée à développer ces liens. «On travaille avec une variété de gens. À partir des différentes expertises, des perceptions autour de la table, on est capables de se réunir et d’aller dans le même sens.»
Cette façon de faire permet selon elle d’apprendre à se connaître. «On sait aussi qui partage nos valeurs et nos principes d’affaires, et qui nous complète bien», ajoute-t-elle.
Incubateurs et jeunes pousses
MBA et incubateurs unissent de plus en plus leurs forces. L’ESG UQAM collabore avec le MT Lab, et l’Université de Sherbrooke a signé une entente de partenariat avec l’Accélérateur de création d’entreprises technologiques (ACET). L’Université Concordia possède même le sien, le District 3.
HEC Montréal s’est de son côté allié avec le Creative Destruction Lab (CDL), une initiative provenant de la Rotman School of Management de l’Université de Toronto. «Les étudiants interagissent avec des investisseurs en numérique et en intelligence artificielle, ainsi qu’avec des entrepreneurs qui lancent des start-ups dans ce domaine», explique le directeur du programme de MBA, Kevin J. Johnson.
Benjamin Prince, diplômé du MBA de HEC Montréal et ancien président de l’association étudiante du programme, a suivi ce parcours d’entrepreneuriat. «Ça m’a permis d’accompagner de très près des start-ups et d’appliquer directement ce que j’apprenais dans ma formation au MBA à une entreprise qui grandissait. Ça m’a aussi fait des connexions directes dans le secteur technologique.»
Les pairs
La cohorte de Benjamin Prince demeure soudée. «Il y a quelques mois, mon réseau me servait à me trouver un emploi, dit-il. Maintenant, je l’utilise pour développer des partenariats dans le cadre de mon travail», explique celui qui est désormais directeur du développement des affaires et des relations publiques à Northex Environnement.
«Je peux être invité à participer à un salon ou à une conférence, illustre-t-il. Quelqu’un peut me mettre en relation avec une entreprise. Évidemment, c’est dans les deux sens. Dès que je peux aider quelqu’un, je le fais.»
Le directeur du programme de MBA pour cadres à l’Université Laval, Charles-Olivier Amédée-Manesme, constate aussi l’effet cohorte. «Ce sont des gens d’affaires, nos étudiants, et ils se recrutent entre eux», remarque-t-il.
Activités de réseautage
La vie sociale joue un rôle crucial dans le développement de contacts, selon Kathleen St-Pierre. «Il y a toujours des activités. Ces événements nous forcent à réseauter au-delà de notre classe.» Au fil des ans, la consultante a aidé des amis du MBA dans leur entreprise. «J’ai déjà siégé à un comité aviseur, par exemple. J’ai aussi été coactionnaire d’une organisation. Le réseau peut aller très loin.»
HEC Montréal a en outre récemment intégré un programme de coaching personnalisé à son MBA. «Chaque étudiant peut bénéficier d’un coach adapté à son profil, avec qui il aura neuf heures de rencontres», précise Kevin J. Johnson.
Les participants au MBA pour cadres de Concordia sont pour leur part épaulés par des mentors. «Pour la cohorte 20232025, nous avons le plaisir d’avoir le président et chef de la direction de Desjardins, Guy Cormier», lance la directrice du programme, Sharon May Nelson. Le dirigeant chevronné, qui a lui aussi un MBA, parle de son parcours, donne des conseils et répond aux questions des étudiants.