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Cinquante ans de MBA au Québec

Emilie Laperrière|Édition de janvier 2023

Cinquante ans de MBA au Québec

Dominique Vézina, présidente du conseil d'administration de l'Association des MBA du Québec (Photo: courtoisie)

MBA. L’idée d’une association des MBA du Québec a germé en 1973. Près de 50 ans plus tard, le réseau de 1200 membres continue de valoriser le titre de MBA même si la réalité du monde du travail et les programmes ont changé. Entretien avec sa nouvelle — et première — présidente du conseil d’administration, Dominique Vézina.

 

Les Affaires: Quelle était la mission de l’Association des MBA du Québec (AMBAQ) à sa fondation ?

Dominique Vézina : Initialement, c’était vraiment un réseau de membres universitaires. La mission était la même qu’aujourd’hui : faire rayonner le titre MBA, montrer ce que peut apporter un MBA à l’ensemble de la société et créer un mouvement de réseautage pour tous les MBA du Québec. On réunit maintenant des partenaires universitaires et d’entreprises et, évidemment, des diplômés MBA provenant de secteurs très variés.

 

L.A.: La pandémie a-t-elle eu un effet sur le réseautage de l’AMBAQ ?

D. V. : Absolument. Pas seulement sur nous d’ailleurs. Le retour à une certaine normalité est difficile pour toutes les associations. On se bute à des défis de logistique. Les gens sont aussi fortement sollicités. Il faut trouver la valeur ajoutée. Pour nos membres, c’est de s’asseoir à la même table que des gestionnaires de haut calibre qui sont prêts à partager leur vécu. On se doit d’innover encore plus, de mettre sur pied des événements qui seront plus prisés qu’avant. Il faut aussi trouver un juste milieu entre le virtuel et le présentiel.

 

L.A.: Quelles sont vos priorités en tant que nouvelle présidente ?

D. V. : Mes priorités sont grandes. Je suis très contente d’être présidente, mais ce n’était pas une fin en soi pour moi. J’ai levé la main parce que je voyais que je m’entourais d’un comité de très haut calibre. On a choisi des membres avec une belle diversité d’expertises. Je suis heureuse de dire que le conseil d’administration compte 11 femmes et 8 hommes. On veut tous réellement apporter une valeur ajoutée à nos membres, faire rayonner le titre MBA et aider nos partenaires à faire de même. L’angle de développement est au cœur de ce qu’on peut offrir à nos membres. Je souhaite que le conseil soit représentatif de ce qu’on est en tant que MBA. Je cherche des leaders qui vont m’appuyer et je suis entourée de personnes motivées à participer.

 

L.A.: Que représentait le titre de MBA dans les années 1970 comparativement à maintenant ? 

D. V. : Le titre MBA avait une grande valeur. J’ai tendance à croire qu’il en a encore une. L’environnement actuel représente des défis encore plus importants pour les leaders et les gestionnaires. On essaie de créer une communauté à laquelle on peut se rallier, avec laquelle on peut partager notre parcours et nos expériences. Je pense que c’est pour ça que les universitaires s’étaient réunis à l’époque. Ça créait un environnement favorable de réseautage pour s’entraider sur tous les plans. Dans l’après-pandémie, la force du réseau est plus importante que jamais.

 

L.A.: Quels sont les principaux changements au MBA dans les dernières années ?

D. V. : Les programmes ont énormément évolué grâce à la technologie. On en trouve quelques-uns qui sont plus nichés. D’autres permettent d’avoir des expériences en entreprise. Certains sont plus accessibles. Une université a même morcelé le programme par thèmes. Il y en a de toutes les sortes, c’est plus varié qu’avant. Chacun peut y trouver son compte.

Dans mon cas, j’ai suivi en 2013 un programme de MBA dans le secteur de la finance, de l’investissement et des fonds de pension. C’était très intéressant parce que ça m’aidait à réseauter avec des gens du même milieu et à l’international.

 

L.A.: Les programmes de MBA sont-ils plus inclusifs ? 

D. V. : Assurément. C’est certain que le coût peut encore faire une différence, mais il y a des programmes totalement accessibles maintenant. On intègre plus de valeurs de diversité et d’inclusion aujourd’hui. C’est la richesse du MBA. On est dans tous les secteurs d’activité, contrairement à d’autres titres. On est capable d’aller chercher des expertises dans tous les domaines. Notre base de membres s’étend aussi sur plusieurs générations, du fraîchement diplômé jusqu’au retraité.

 

L.A.: À quoi ressemble l’avenir des MBA selon vous ? 

D. V. : Je vois l’avenir d’un œil très positif. Je pense que la croissance va se poursuivre. Chaque entreprise cherche à avoir des MBA au sein de son organisation parce qu’ils développent des compétences de leadership, de gestion. Ils offrent une meilleure perspective globale. Les MBA sont un atout pour une entreprise quand on regarde les défis actuels, comme la pénurie de talents ou les problèmes des chaînes d’approvisionnement.