Québec investit plus de 81M$ dans la formation professionnelle
La Presse Canadienne|Publié le 14 février 2023Bernard Drainville a donné l’exemple d’une formation de service à la clientèle «qui date d’il y a 20 ans», alors «il faut moderniser certains cours». (Photo: La Presse Canadienne)
Le gouvernement du Québec investira 81,3 millions de dollars (M$) d’ici 2027 dans la formation professionnelle afin de lutter contre le décrochage scolaire, particulièrement dans les régions.
C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Éducation Bernard Drainville mardi matin, avant de prononcer un discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).
«Je veux que nos jeunes poursuivent leurs études et qu’ils évoluent dans les domaines qu’ils aiment et qui sont essentiels à l’économie du Québec. On pose donc des gestes concrets pour que la formation professionnelle soit modernisée et qu’elle devienne encore plus attrayante», a déclaré le ministre dans un communiqué.
Environ 200 petites cohortes pourront être offertes annuellement grâce à cette somme et toutes les régions du Québec pourront en bénéficier selon le gouvernement.
Le financement servira notamment à mettre à jour certains programmes.
Bernard Drainville a donné l’exemple d’une formation de service à la clientèle «qui date d’il y a 20 ans», alors «il faut moderniser certains cours».
Le ministre a insisté sur l’importance de valoriser la formation professionnelle et une partie de la somme de 81,3M$ servira à promouvoir les inscriptions à des programmes pour former des «plombiers, des électriciens, des secrétaires, des infirmières auxiliaires», a mentionné le ministre.
Cet investissement s’inscrit dans la volonté du gouvernement de diplômer 30 000 élèves supplémentaires en formation professionnelle.
Accueilli par des manifestants
Avant de prononcer un discours devant la CCMM, Bernard Drainville avait été accueilli par plusieurs groupes syndicaux.
En cette journée de la Saint-Valentin, des manifestants ont signifié au ministre de l’Éducation «que les réseaux scolaire et collégial ont besoin d’amour».
Plusieurs syndiqués scandaient des slogans et brandissaient des pancartes en forme de cœur devant le Centre Sheraton, à Montréal.
Ils demandent au ministre d’améliorer les conditions de travail du personnel des établissements d’enseignement afin de permettre l’amélioration des conditions d’apprentissage des élèves et des étudiants
Selon Mélanie Hubert, présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), le ministre Drainville devra bonifier les conditions du secteur de la formation professionnelle (FP) s’il souhaite attirer de nouveaux professeurs pour diplômer 30 000 élèves au cours des quatre prochaines années, l’une de ses sept priorités.
«Il faudra notamment convaincre des gens de métier dans des métiers en pénurie de venir enseigner. Et pour ça, ça va prendre des conditions de travail, des conditions salariales, mais aussi leur donner un peu d’air de soir, de fin de semaine, pour les convaincre de venir travailler en enseignement. Puis il faudra aussi penser à les qualifier ces gens-là», a-t-elle soutenu.
La FAE croit qu’en raison «des conditions de travail actuelles et de la pénurie de personnel enseignant, nous craignons que de futurs profs, mais aussi que les travailleuses et travailleurs des différents secteurs visés, ne répondent pas à l’appel de monsieur Drainville».
Le ministre de l’Éducation s’est également entretenu avec Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.