Sébastien Mailhot, PDG de D-BOX (Photo: Pierre Charbonneau)
MENTORAT ET COACHING. Sébastien Mailhot est arrivé en poste à un moment particulier. Il est devenu PDG de l’entreprise de divertissement numérique longueuillois D-BOX en avril 2020, trois semaines après que la pandémie a chamboulé le monde du travail.
Il s’est retrouvé à la tête d’un comité exécutif de cinq personnes, dont deux qui étaient nouveaux en poste. Il a alors décidé de faire appel à l’entreprise montréalaise Edgenda, spécialisée en coaching d’entreprise.
Sébastien Mailhot résume en un mot l’impact que leur coach a eu sur la performance de son équipe : « accélération ». Leurs sessions de coaching ont permis d’identifier rapidement des problèmes potentiels, de se connaître et de se faire confiance. « Des fois, il y avait des activités ludiques, des jeux de rôle, se rappelle-t-il. D’autres fois, on développait un thème en discussion et la coach nous faisait part de ses constats, parfois durant nos réunions. »
Deux mois de coaching intensif ont rapproché les membres du comité exécutif de D-BOX et leur ont permis de mieux faire face aux difficultés. D’ailleurs, les jumelages entre un coach et une équipe durent rarement plus de 10 mois, question d’éviter de créer un lien de dépendance.
Selon l’International Coaching Federation, le coaching d’équipe vise en effet à faciliter la communication entre les membres d’une équipe et à converger vers la réalisation d’un but commun le plus rapidement et efficacement possible. C’est ce que constate la coach Marie-Hélène Demers, vice-présidente de la division Humain et responsable de l’école de coaching Mozaik d’Edgenda. « La collaboration ne s’enseigne pas à l’université, mais c’est ce qu’on enseigne », note celle dont la firme est souvent sollicitée pour « soigner » la dynamique d’un groupe.
Traverser la pandémie en équipe
La pandémie a provoqué un changement de paradigme dans le monde du coaching, selon Marie-Hélène Demers. Edgenda en a par exemple eu pour quelques semaines à trouver son rythme en télétravail – les coachs et les clients avaient l’habitude de se réunir en personne. Toutefois, le coaching s’adapte à son avis « merveilleusement bien » à cette nouvelle réalité. « On est capables de créer de l’intimité et de rentrer dans les vrais sujets même à distance. »
La coach ajoute que la vidéoconférence permet de faire tomber la barrière géographique et d’assurer l’implication à la démarche de tous les participants, où qu’ils soient. Même que selon elle, le coaching d’équipe a connu un regain de popularité en pandémie auprès des dirigeants qui veulent briser l’isolement de leurs équipes et les aider à gérer les bouleversements.
Pierre Zundel est PDG du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB), basé à Bathurst. Comme Sébastien Mailhot, il a commencé à gérer une nouvelle équipe en pleine crise sanitaire. « Par un concours de circonstances, au milieu de la pandémie, on s’est retrouvés avec un nouveau PDG, trois nouvelles personnes à la vice-présidence et une dizaine d’autres nouvelles à la direction en même temps », raconte-t-il.
Pierre Zundel, PDG du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (Photo: Christopher Lovegrove)
Une telle période de transition « crée à la fois une belle occasion et un risque de faire dérailler certaines choses », poursuit-il. C’est pourquoi il a décidé d’investir dans une démarche de coaching d’équipe, accompagnée par du coaching individuel offert aux personnes qui étaient nouvelles en poste.
Pierre Zundel a fait appel à l’entreprise montréalaise Analys, qui avait déjà appuyé le CCNB lors d’une sorte de crise quelques années auparavant. Comme le PDG de D-BOX, il considère que le coaching a permis à son équipe de dirigeants « d’arriver beaucoup plus rapidement à sa vitesse de croisière », notamment grâce à une compréhension plus claire des buts à atteindre.
Il estime que cette démarche permet de faire le point sur « où on veut aller, comment on va s’y rendre et quelle sorte de culture d’entreprise on veut encourager ». Les sessions de coaching ont ainsi ouvert des canaux de communication et même laissé leur marque dans le langage de l’équipe du CCNB, en instaurant un vocabulaire et un système de valeurs qui, selon Pierre Zundel, ont filtré vers les autres employés du réseau collégial néobrunswickois.
Bulle atlantique oblige, la majorité des sessions de coaching du CCNB se sont déroulées à distance. « Ça demande quand même du temps, de deux à trois heures à chaque trois semaines, à un moment où tout est devenu plus difficile avec la pandémie », précise le dirigeant.
Cependant, la démarche a porté ses fruits. Au cours de la prochaine année, Pierre Zundel compte offrir une formation en coaching aux gestionnaires du réseau du CCNB. « Le genre de coaching que nous avons reçu, on veut que ce soit fourni par nos gestionnaires à tous nos employés, assure-t-il. C’est comme commencer avec un petit peu de levure et faire multiplier les pains ! »