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Boucler la boucle en accompagnant à son tour

Ruby Irene Pratka|Publié le 09 juin 2021

Boucler la boucle en accompagnant à son tour

Maxime Jobin, propriétaire et stratège technologique de SatelliteWP (Photo: Marie-Ève Rompré)

MENTORAT ET COACHING. Le premier contact que Maxime Jobin a eu avec le monde du mentorat fut par le biais du sport. Il y a plusieurs années, il a assisté à une conférence où un présentateur a mentionné que même les athlètes d’élite avaient besoin d’un entraîneur. « Même quand on est au sommet, on a besoin des gens pour nous aider à poursuivre notre évolution », résume celui qui est aujourd’hui propriétaire et stratège technologique de SatelliteWP, à Laval. 

Après cette conférence, il a fait des recherches sur le coaching et le mentorat, avant d’être jumelé avec un mentor du Réseau Mentorat en octobre 2020. « Cette personne m’a envoyé son CV et m’a demandé de le regarder pour voir si quelque chose m’intéressait, raconte-t-il. Plutôt que de me l’imposer, il a demandé si je trouvais quelque chose chez lui qui me permettrait d’aller plus loin. J’ai trouvé ça intéressant. » 

Ce dernier lui a permis de se poser les bonnes questions pour son propre avancement professionnel. « Au début de mon parcours, beaucoup de gens m’ont aidé, parfois sur une longue période, parfois avec un seul coup de téléphone », explique Maxime Jobin. Âgé de 38 ans, il est lui-même en processus de devenir mentor pour Réseau Mentorat Laval. Il tient à soutenir les entrepreneurs en herbe, qu’il voit comme « des gens courageux qui pourraient bénéficier du soutien des entrepreneurs plus expérimentés prêts à partager leurs propres réussites et échecs ».

 

Une situation gagnant-gagnant

Une autre mentorée devenue mentore, l’entrepreneure montréalaise en stratégie d’affaires Sara Gilbert, parle d’une situation gagnant-gagnant. « Notre expérience doit être partagée, sinon elle se perd », constate celle qui est mentore du Réseau Mentorat depuis 2016. « En même temps, l’acte d’aider une autre personne nous aide à sortir de nos propres carcans et à penser de façon plus créative », fait valoir celle qui anime également des rencontres de mentorat de groupe avec le même organisme. 

« Mon mentor est généreux, humble et curieux, et ces qualités sont très importantes pour moi », raconte de son côté Emmanuel Laflamme, un artiste visuel de 36 ans qui a reçu les services d’un mentor en 2017 dans le cadre du programme de soutien aux artistes de YES Emploi + Entrepreneuriat, une organisation à but non lucratif surtout active auprès de la communauté anglophone. Il a été jumelé avec un mentor qui travaillait dans le monde de l’édition.

« Chaque fois que je parle avec lui, j’ai l’impression de faire des pas de géant, parce que ça met en perspective plusieurs choses sur lesquelles je travaille, remarque Emmanuel Laflamme. Il suffit d’un commentaire de sa part pour me rassurer que je suis sur la bonne voie. » 

« C’est une relation qui m’a nourri tellement que ça m’a donné le goût de redonner », poursuit l’artiste, qui commence justement son parcours comme mentor avec YES Emploi + Entrepreneuriat. Il a aussi déjà fait du mentorat auprès des élèves du secondaire avec l’organisme Culture pour Tous et au sein du projet Momentum, une collaboration entre la Banque Royale du Canada, la Fondation des artistes du Québec et l’entreprise de mentorat en ligne Mentorly. 

Son expérience de mentoré teinte son approche du rôle de mentor. « Cela m’a montré l’importance de laisser la personne découvrir par elle-même ce qu’elle veut faire, en laissant ses idées et ses envies émerger par elles-mêmes, détaille-t-il. C’est le plus beau défi dans une relation de mentorat. » 

Maxime Jobin, pour sa part, a hâte d’endosser ce nouveau rôle. « Être un mentor, c’est être là pour servir et écouter, résume-t-il. L’écoute, c’est vraiment la base de tout. »