La santé des PME québécoises en forte hausse selon BDC-Equifax
Emmanuel Martinez|Publié hier à 17h43 | Mis à jour à 15h34«La relance devrait être bonne», soutient Pierre Cléroux, vice-président à la recherche et économiste en chef de la BDC. (Photo: BDC)
Les PME québécoises sont celles dont la vitalité semble s’être le plus améliorée en un an au pays, selon un nouvel indice créé par la Banque canadienne de développement (BDC) et Equifax.
Avec une augmentation sur un an de 8,5% au troisième trimestre de cette année, l’indice de santé des PME s’élevait à 100 pour celles du Québec, soit un score supérieur à la moyenne nationale de 97,5.
Il s’agit d’un fort contraste par rapport au troisième trimestre de 2023, lorsque l’indice au Québec (92,1) était inférieur à la moyenne nationale (93,1).
«En 2023, il n’y a pas eu une récession au Québec, mais on est passé plus proche qu’ailleurs au pays, explique Pierre Cléroux, vice-président à la recherche et économiste en chef de la BDC. L’économie québécoise a ralenti davantage, comme la construction résidentielle, donc elle remonte parce qu’elle est partie de plus bas. On constate plus de mises en chantier, ainsi qu’une reprise de la consommation et des investissements qui se reflètent dans l’indice.»
C’est l’indicateur de l’environnement d’affaires qui a le plus poussé l’indice vers le haut, que ce soit au Québec ou ailleurs au pays. Ici, il a bondi de 48,6% sur un an. Ce sursaut s’explique notamment par la baisse de l’inflation et des taux d’intérêt. C’est bien davantage que les autres composantes de l’indice, soit la performance du crédit (+0,9%), la confiance (+6,6%) et les prévisions de croissance (-2,6%). Pour cette dernière catégorie, Pierre Cléroux juge que les ventes ne se sont pas améliorées depuis un an.
«La plupart des PME ne sont pas sorties du bois, dit-il. On n’a pas vu une hausse de la demande.»
Il estime qu’il y a un délai entre la diminution des taux d’intérêt et ses retombées positives dans l’économie, comme cela avait été le cas sur les conséquences négatives de leurs hausses en 2022.
«Quand les taux ont augmenté, l’économie n’a pas ralenti tout de suite, cela a pris huit mois. Il y a un délai, donc c’est en 2025 que les entreprises devraient voir la différence positive dans la vente de leurs produits et services, lorsque les gens auront senti la baisse des taux.»
«La relance devrait être bonne», conclut-il.
Un nouvel indice
C’est la première fois que l’indice de la santé des PME canadiennes BDC/Equifax est dévoilé. Selon Pierre Cléroux, cet outil permet de mieux mesurer la vitalité des PME au pays en creusant davantage que les sondages sur la confiance des entreprises comme notamment ceux de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.
«On voulait un indice qui reflète la santé financière des entreprises, note Pierre Cléroux. On a plusieurs variables basées sur des données réelles comme le nombre de faillites et d’arrérages, le nombre d’entreprises en voie sur les défauts de paiement, etc.»
Ces données anonymisées proviennent de dossiers de crédit d’Equifax, qui sont jumelées aux données macroéconomiques de Statistique Canada et de la Banque du Canada, ainsi qu’avec celles provenant de sondages de confiance menés auprès des PME par la BDC.
«On trouvait que c’était un bon partenariat entre la BDC et Equifax, explique Pierre Cléroux. Les données sur le crédit sont uniques et on a des choses complémentaires à mettre en commun.»
Pour mieux planifier
Il estime que cet indice sera utile pour les PME. «Il peut être utilisé par les PME pour comprendre leur marché, souligne-t-il. Par exemple, la hausse de l’indice est annonciatrice que les PME s’améliorent donc si vous vendez aux entreprises, vous devriez voir dans les prochains mois une croissance de la demande, car les PME sont plus confiantes et ont moins de problématiques de crédit.»
Les quatre principales composantes de l’indice s’appuient chacune sur de multiples variables. L’indice de santé des PME sera publié chaque trimestre.