La recherche de système de refroidissement passif occupe de nombreux chercheurs dans le monde. (Photo: 123RF)
Caen — Climatiser un bâtiment en consommant moins d’énergie: c’est le pari d’une équipe de l’université de Caen, dans l’ouest de la France, qui a conçu un prototype de surface réfrigérante présentée comme une solution pour les zones urbaines surchauffées.
La recherche de système de refroidissement passif occupe de nombreux chercheurs dans le monde.
La structure imaginée à Caen, appelée «surface radiative réfrigérante» (SRR), est constituée de disques de quelques centimètres de silice et d’oxyde d’un métal appelé niobium, fabriqués dans le nord de l’Italie par la firme turinoise Elettrorava, indique l’un des concepteurs, Julien Cardin, enseignant à l’École nationale supérieure d’ingénieurs (ENSI) de Caen et ingénieur à l’université Caen Normandie.
Placée sur un toit, elle réfléchit les rayons visibles du soleil pour ne pas chauffer la construction et évacue la chaleur interne par rayonnement infrarouge vers l’espace sans réchauffer l’atmosphère. Elle peut rabaisser de 30 °C la température à l’intérieur d’un bâtiment.
Pour une efficacité accrue, le dispositif peut être relié à un échangeur thermique alimenté en fluide réfrigérant, de l’eau par exemple, par une pompe, selon ses promoteurs.
Parmi les procédés concurrents, figure notamment le projet SkyCool Systems, développé par l’université californienne de Stanford depuis 2016.
«Nos cibles sont les zones urbaines surchauffées», explique Julien Cardin, qui part du constat que les climatiseurs sont à la fois trop gourmands en énergie et participent au dérèglement climatique.
«Les climatiseurs réchauffent moins l’atmosphère localement (en créant des îlots de chaleur autour du bâtiment) que globalement par l’émission de CO2», souligne-t-il.
En France, le taux d’équipement en climatisation chez les ménages reste modeste, par rapport aux États-Unis où l’écrasante majorité des logements a un climatiseur.
Mais, même en France, «sans changement des comportements, sans rénovation du bâti, ça peut devenir très impactant d’ici à 2050», estime l’Ademe, l’agence française de la transition écologique, qui relève que le taux d’équipement français en climatiseurs est en constante augmentation, passant de 14% en 2016 à 25% en 2020.