Philippe Meurant, directeur du développement à la ville de Lévis (Photo: courtoisie)
PARCS INDUSTRIELS. Avec ses 772 places d’affaires, qui sont réparties dans 14 zones industrielles et qui font travailler 18 000 personnes, la ville de Lévis joue dans la cour des grands. Le chantier naval Davie? La raffinerie de Valero? Le Groupe Environnemental Labrie, qui fabrique des camions de collecte de matières résiduelles? Tous se trouvent chez elle. À ces zones industrielles plus traditionnelles, la ville s’est aussi dotée en 2015 de ce qu’elle appelle un Innoparc, une sorte de joyau de la couronne où seules certaines entreprises peuvent convoiter une place.
L’Innoparc, parc d’affaires donnant sur l’autoroute Jean-Lesage, à proximité de l’échangeur 325, ressemble à une sorte d’écosystème où se côtoient des entreprises qui œuvrent principalement en recherche et développement.
« On a vraiment mis le paquet pour avoir un parc très attractif, affirme Philippe Meurant, directeur du développement à la ville de Lévis. Il faut comprendre que c’est vraiment un parc de prestige avec une vocation particulière. »
Beau et pratique
L’entreprise Creaform fait partie de celles qui occupent l’Innoparc. Notamment spécialisée dans les technologies de mesure 3D, elle a été fondée à Lévis en 2002 s’y trouve depuis 2017. Il y côtoie notamment le fabricant de bornes de recharge interactives, ShoppingRoad, de même que l’entreprise VAB Solutions, active dans les technologies de vision industrielle et d’automation. « Pour nous, l’emplacement était vraiment idéal, affirme Fanny Truchon, présidente de Creaform. C’est aussi un très beau parc qui a été bien aménagé, bien pensé, on y trouve beaucoup de végétation, la ville a bien investi pour en faire un bel endroit. »
L’esthétique de l’aménagement ne relève d’ailleurs pas du hasard. « L’Innoparc donne sur la rue de la Pascaline, qui est une rue de grande qualité, avec beaucoup de fleurs et où l’on collecte les eaux de pluie », souligne Philippe Meurant.
Le site avoisine aussi un immense parc de 7 millions de pieds carrés, qui est un boisé doté d’une servitude perpétuelle de conservation écologique, explique-t-il. « Ça veut dire que les occupants de l’Innoparc peuvent aller marcher, à toute heure du jour, dans un parc qui est pratiquement dans leur cour. »
Ce souci de l’aménagement semble faire son effet. Selon la présidente de Creaform Fanny Truchon, les nouveaux bureaux et les nouveaux designs ont contribué pour beaucoup à l’amélioration de la qualité de vie des employés, tout comme la proximité avec le parc Valero les Écarts aussi. « Les gens vont courir, y font du vélo de montagne dans les pistes, ils vont marcher, illustre-t-elle. On avait le désir de créer un milieu de vie encore meilleur que celui qu’on avait auparavant. On y trouve aussi une piste cyclable, du transport en commun, une garderie. »
Pousser l’innovation plus loin
Toutefois, l’Innoparc n’est qu’une étape dans les ambitions de Lévis de créer des zones d’innovation à vocation particulière. « La ville veut se développer dans l’économie du savoir et du haut savoir, soutient Philippe Meurant. C’est la raison pour laquelle on développe des parcs technologiques. »
La septième ville du Québec en importance — la première en matière de vitalité économique — vient justement de donner un petit frère à son site de prestige, le Dataparc Lévis, situé dans le parc industriel Bernières. « C’est une zone qui se veut aussi d’innovation, précise le directeur du développement économique. Une demande d’accréditation officielle se trouve d’ailleurs sur les bureaux du ministère de l’Économie et de l’Innovation. »
Des entreprises spécialisées dans le traitement de données s’y trouvent d’ailleurs déjà. « Le projet majeur est QScale, en cours de réalisation, qui représente un investissement de près d’un milliard de dollars », avance Philippe Meurant.
Cette entreprise se spécialise dans l’hébergement et le traitement de données informatiques, notamment pour le développement d’algorithmes. « Elle travaille beaucoup sur l’intelligence artificielle, dit-il. Un pôle de savoir que nous voulons développer à Lévis. »
Selon Philippe Meurant, les emplois qui se rattachent au haut savoir sont des emplois de qualité, bien rémunérés. « Ces entreprises accueillent du personnel de type cols blancs. Ceux qui y travaillent sont de grands consommateurs, de culture par exemple. C’est intéressant pour générer de l’activité économique. »