Journée nationale de la philanthropie: pouvons-nous célébrer?
Le courrier des lecteurs|Publié le 15 novembre 2022Ce sont ces personnes qui nous rassurent sur «l’indice de bienveillance» de notre société et qui justifient amplement que nous prenions, ne serait-ce qu’une journée dans l’année, pour leur dire merci! (Photo: 123RF)
Un texte de Daniel H. Lanteigne, ASC, C.Dir., CFRE, CRHA (pronoms: il/lui)
COURRIER DES LECTEURS. L’éventuelle récession annoncée affectera-t-elle les dons? Les répercussions liées à l’inflation et à la pandémie sont nombreuses, persistantes et plus insidieuses qu’on ne pourrait le croire. Le tout converge notamment à une porte: le secteur philanthropique. Car, lorsque les besoins affluent, la philanthropie est régulièrement appelée en renfort.
Mais, l’heure est-elle grave pour autant?
Les effets dévastateurs anticipés de la pandémie sur le secteur n’auront pas eu raison de la force, de la résilience, de l’agilité et de la générosité de l’écosystème philanthropique. Car, s’il y a bien des gens qui n’ont plus à faire la démonstration de leur capacité à affronter les tempêtes, ce sont très certainement les personnes œuvrant au sein des organismes philanthropiques et communautaires. Ces personnes, celles qui maintiennent le filet social à bout de bras, celles qui combattent les iniquités, celles qui cherchent des solutions à des problèmes que personne ne veut voir et celles qui œuvrent globalement pour un avenir meilleur, l’ont fait, le font et le feront sans relâche et méritent toute notre reconnaissance. Tout comme celles qui offrent de leur temps bénévolement et qui injectent des ressources financières. Ce sont ces personnes qui nous rassurent sur «l’indice de bienveillance» de notre société et qui justifient amplement que nous prenions, ne serait-ce qu’une journée dans l’année, pour leur dire merci!
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Mais, ne jouons pas à l’autruche pour autant
Les défis qui attendent le secteur philanthropique ne sont pas pour autant superflus. Le nombre de dons a diminué de près de 3% dans les cinq dernières années bien que le nombre de donateurs, quant à lui, ait augmenté d’un peu plus de 1% selon une récente étude. Les organismes vont devoir se pencher avec sérieux sur la question des motivations philanthropiques des nouvelles générations de donateurs. Au-delà des ressources financières, la rareté de la main-d’œuvre pose aussi problème. Lorsqu’il est question de rétention des talents, qu’ils soient bénévoles ou rémunérés, il s’agit d’un défi de tous les jours et la compétition s’avère féroce.
Se donner le droit de rêver à mieux
Donc, cette Journée nationale de la philanthropie se veut nécessaire pour se rappeler que, malgré les obstacles et les tempêtes, il y a tout un écosystème vital qui fonctionne sans relâche pour arrimer les intentions, la volonté, les ressources et les besoins. C’est cet écosystème et tous ses acteurs que nous nous devons collectivement de saluer, de remercier et de faire rayonner. Ils nous permettent quelque chose d’extraordinaire. Ils nous permettent de rêver. De rêver à mieux.
Alors bien que la question de départ soit plus complexe qu’elle ne le semble, la réponse est d’une évidence flagrante: il y a totalement de quoi célébrer la Journée nationale de la philanthropie. Et ce, maintenant plus que jamais!