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FORMATION. Maintenant qu’une partie des fonds du Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME) sont épuisés – ceux du volet Entreprises -, il est possible que votre employeur soit moins enclin à vous accorder la formation convoitée, surtout s’il est en pleine gestion de crise. Voici des conseils pour «vendre» une formation ayant pour but d’aider à la relance de l’entreprise, tout en élargissant vos horizons professionnels.
Lorsqu’un employé veut suivre une formation qui s’éloigne de ses fonctions habituelles, la notion de donnant-donnant est fondamentale. «La première chose que voudra savoir l’employeur, c’est : » What’s in it for me » ? explique Mathieu Guénette, conseiller d’orientation et auteur du balado Les ambitieux. S’il y a un travail à faire, c’est de montrer comment la formation est en adéquation avec la mission de l’entreprise et ce que l’employeur en retirera au final.»
On doit donc trouver une manière de faire profiter l’organisation de la formation suivie. Mathieu Guénette suggère aux demandeurs de formation de s’engager à partager les connaissances acquises à l’occasion d’une présentation devant employés. «Il ne faut pas que ça reste dans notre tête, insiste-t-il. En faisant la synthèse de ce qu’on a appris, on renforce notre propre apprentissage, tout en alimentant la perception positive de l’employeur envers les formations.»
Aussi, Mathieu Guénette propose d’établir de manière concrète comment la formation aidera l’entreprise. «Quels sont les processus qu’on pourra améliorer, les secteurs qu’on pourra développer ? Si on peut faire cette démonstration, on met toutes les chances de son côté.»
Autre conseil : s’informer des habitudes et des politiques de l’entreprise en matière de formation. «Chaque entreprise a une culture de formation différente, souligne Eric Damato, conseiller en orientation organisationnelle chez BrissonLegris. Avant de faire une demande, il est préférable de regarder quelles sont les démarches qui ont eu du succès dans le passé.»
Eric Damato propose de faire une «étude de marché» personnelle, en analysant les effets de la formation sur les collègues et sur l’organisation. «Lorsqu’on prépare son argumentaire, on doit aller au-devant des coups en soulevant les réticences et les objections qui pourraient surgir.»
Quand on est prêt à rencontrer le gestionnaire, Eric Damato suggère de présenter une demande succincte, qui va droit au but. «On expose les grandes lignes du projet de manière neutre, mais enthousiaste. On explique ensuite quels sont les gains pour l’employeur, en s’assurant d’arrimer notre formation à la vision d’entreprise.»
Ne pas se décourager
L’année dernière, le gestionnaire hôtelier Dominic Gallant a voulu obtenir une formation sur la marque employeur. La demande sortait du cadre de ses fonctions immédiates, car il était superviseur de plancher, mais elle répondait clairement à un besoin de l’entreprise.
«En hôtellerie, il y a beaucoup de roulement de personnel, aussi bien chez les salariés que chez les cadres, explique Dominic Gallant. Mon intention était d’utiliser la formation pour développer une expérience employé complète, à partir du moment où l’on reçoit un CV jusqu’au départ de l’employé et même après, afin d’augmenter notre taux de rétention.»
Le gestionnaire hôtelier s’est toutefois buté à une fin de non-recevoir de la part de son supérieur immédiat. Sa demande n’avait rien d’extravagant : la formation de marketing RH qu’il convoitait se déroulait pendant une journée de congé et elle était en réduction.
M. Gallant a pris un pas de recul et a décidé de s’informer sur la politique de formation en vigueur dans l’entreprise. La responsable RH lui a alors appris que le budget de 1 % de formation obligatoire prévue par la loi était déjà dépensé, mais l’histoire ne s’est pas terminée là.
Voyant le mérite de la demande, la responsable RH a porté le dossier à l’attention de la haute direction et a réussi à faire débloquer les fonds. «J’ai eu la chance d’avoir une personne qui a cru en moi», reconnaît Dominic Gallant. Trois mois plus tard, le gestionnaire hôtelier se faisait proposer par son employeur un poste de marketing RH… afin d’implanter une expérience employé digne de ce nom.