Des comptables pour vous accompagner dans votre virage numérique
Jean-François Venne|Édition de la mi‑novembre 2019« Les entreprises québécoises évoluent dans un marché mondialisé et ne peuvent se permettre d’accumuler du retard par rapport à leurs compétiteurs », dit Nancy Jalbert, associée, conseil en management de RCGT. (Photo: courtoisie)
PROFESSION: COMPTABLE. En 2017, une enquête de l’Alliance canadienne pour les technologies avancées intitulée «Le manufacturier avancé : enquête sur l’automatisation du secteur manufacturier au Québec» soutenait qu’à peine un quart des entreprises québécoises avaient automatisé leurs processus, contre 75 % des entreprises allemandes et 55 % des entreprises américaines.
Le virage numérique est souvent plus présent dans les grandes entreprises, mais les PME québécoises n’ont rien à envier à leurs concurrents canadiens. Une étude de la Banque de développement du Canada (BDC) révélait en octobre 2018 que 26 % des PME québécoises avaient un profil numérique plus avancé, comparativement à 19 % pour les PME ontariennes, à 17 % pour celles basées dans les Prairies et à 15 % pour les PME de la Colombie-Britannique. La moyenne canadienne est de 19 %.
Québec a créé le programme Audit industrie 4.0 pour inciter les entreprises manufacturières d’ici à prendre le virage numérique, notamment en réalisant un diagnostic et un plan numérique de transformation vers l’industrie 4.0. Il prévoit une aide financière maximale de 15 000 $, qui inclut les honoraires professionnels et les frais de déplacement liés à la réalisation du projet. Cette dernière ne peut excéder trois mois.
Pour se prévaloir de cette aide, il faut être accrédité par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec (MEI). La firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) mentionne qu’elle compte parmi les premières à avoir inscrit des comptables de son cabinet depuis juin dernier.
En plus des dix experts déjà accrédités, six autres professionnels de RCGT sont en voie de l’être. «On trouve des comptables dans cette équipe, bien sûr, mais ils ont tous en commun d’être des spécialistes chevronnés de l’optimisation des processus et des systèmes technologiques», explique Nancy Jalbert, associée, Conseil en management chez RCGT. D’autres employés de RCGT, comme des ingénieurs informatiques ou des ingénieurs industriels, sont aussi accrédités.
Réflexion stratégique
Afin d’obtenir les accréditations, RCGT doit bien sûr fournir au ministère les CV des membres de son personnel et témoigner de leur expertise sur le terrain dans la modernisation des processus et la numérisation des entreprises. Ils doivent ensuite suivre une formation du Ministère sur l’application de l’Audit industrie 4.0, laquelle variera en fonction du domaine d’expertise. Même une fois l’accréditation acceptée, la réalisation des mandats auprès des entreprises est suivie et révisée par le MEI afin de s’assurer qu’elle est conforme à la méthodologie qu’il préconise. Mme Jalbert est pour sa part responsable du contrôle de la qualité sur ces mandats et doit assurer le lien avec le Ministère.
Le rôle de l’équipe est d’aider les entreprises à réfléchir stratégiquement à leur transformation numérique. L’introduction de nouvelles technologies peut se faire dans toutes les sphères de l’organisation, que ce soit le service à la clientèle, l’approvisionnement, la logistique, la conception, la fabrication, la distribution ou encore la gestion.
Pour l’instant, les mandats sont réalisés dans le secteur manufacturier, puisqu’il est le seul admissible au programme du Ministère. RCGT intervient tout de même auprès d’entreprises spécialisées dans des domaines très variés, comme la transformation du métal ou la fabrication d’outils. «Ce que nous devons livrer, à la fin, c’est un plan de transformation numérique qui établit clairement les actions à réaliser, en fonction d’un échéancier précis afin que l’entreprise se transforme numériquement, explique Mme Jalbert. Ces plans sont très personnalisés, puisqu’il n’y a pas deux entreprises qui partent du même point et qui visent le même objectif final.»
Dans le secteur manufacturier, la transformation numérique est pourtant cruciale. «Les entreprises québécoises évoluent dans un marché mondialisé et ne peuvent se permettre d’accumuler du retard par rapport à leurs compétiteurs», souligne Mme Jalbert.
Elle note que même dans les grandes entreprises, le fait d’avoir investi dans les technologies ne signifie pas que toutes les sphères d’activité de l’entreprise se modernisent. Une entreprise peut, par exemple, avoir mis le paquet pour numériser l’usine, tout en négligeant de faire de même avec le parcours client ou l’administration.
Pour RCGT, le déploiement de cette équipe d’experts accrédités vient bonifier l’offre aux clients. «Nous voulons accompagner les entreprises dans toutes les étapes de leur évolution, et la transformation numérique constitue une étape très importante, souligne Mme Jalbert. Nous devons avoir cette capacité de les appuyer dans cette évolution. RCGT est présent partout au Québec et cette accréditation provinciale nous permet de réaliser des Audits industrie 4.0 dans toutes les régions du Québec. C’est un net avantage pour nous.»