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Trois sociétés qui donnent le pouvoir aux femmes

Morningstar|Publié le 18 juillet 2023

Trois sociétés qui donnent le pouvoir aux femmes

Jane Fraser, PDG de Citi. (Photo: courtoisie)

Un des résultats désirés de l’effort mondial en faveur de l’égalité des chances était qu’elle se traduirait par une représentation égale. Toutefois, les choses n’ont pas tourné comme prévu, et cela se vérifie particulièrement dans le monde des entreprises.

Si l’on doit en croire les récentes études sur l’égalité des sexes, seul un petit nombre de femmes a su se hisser au niveau de la fonction suprême, aux États-Unis comme au Canada. Un rapport récent des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) révèle que seuls 5% des grosses sociétés cotées en bourse avaient des directrices générales. Chez nos voisins du Sud, les femmes n’occupent que 6,2% des postes de haute direction des sociétés du S&P 500.

Il n’en est donc que plus important d’honorer ces femmes qui ont vaincu tous les obstacles pour occuper les postes les plus élevés dans ce qui demeure un secteur dominé par les hommes. Les sociétés suivantes, qui couvrent des industries variées, ont à leur tête des femmes extrêmement accomplies qui établissent une référence pour la parité des sexes dans leur zone d’influence.

 

Citigroup

La société mondiale de services financiers Citigroup (C) a des opérations commerciales dans plus de 100 pays. La banque a deux segments principaux : le groupe des clients institutionnels («ICG») et le groupe des services bancaires aux particuliers et de la gestion de patrimoine («PBWM»).

Par une décision révolutionnaire, Citigroup a nommé Jane Fraser au poste de PDG en 202, ce qui fait d’elle la première femme à diriger une grande banque de Wall Street.   

Les produits principaux de la banque sont des services bancaires transfrontaliers pour les multinationales, des services de banque d’investissement et de courtage, et des services de cartes de crédit aux États-Unis.

«Au sein des opérations commerciales de la banque pour le groupe des clients institutionnels (ICG), Citi a de grosses opérations de courtage, de banque d’investissement, de services bancaires internationaux aux entreprises, et de garde», dit un rapport sur les actions de Morningstar.

L’ICG  est le joyau de la couronne des affaires de Citi, son empreinte mondiale étant difficile à reproduire. «Cette présence internationale aidera Citigroup à demeurer une banque de choix pour les sociétés qui ont des besoins transfrontaliers», dit le stratège de Morningstar Eric Compton, qui fixe la juste valeur de l’action à 75 $US.

Du côté des opérations commerciales, Citigroup a un ensemble unique et robuste de produits pour les multinationales. Toutefois, prévient Eric Compton, la banque n’a pas été en mesure de les convertir en profitabilité plus grande. «Oui, les activités de banque commerciale mondiale spécifiques à Citi sont difficiles à reproduire, mais cela n’a pas conduit à une capacité à monétiser proprement cette différence», dit-il.

Eric Compton souligne plusieurs raisons de cette lacune, notamment les dépenses engagées pour maintenir une présence physique dans près de 100 pays, le capital dépensé à maintenir des corbeilles boursières dans plus de 70 marchés, et la concurrence d’acteurs locaux.

 

Ritchie Bros.

Ritchie Bros. (RBA), qui est le plus gros marché mondial d’équipements lourds, fournit des services de vente aux enchères et de marché pour les équipements d’occasion. La société a étendu ses opérations pour y inclure la vente d’équipements pour la construction, l’agriculture, les gisements pétroliers et les transports. Elle exploite plus de 40 sites d’enchères dans une douzaine de pays ainsi que des marchés en ligne, et organise plus de 300 ventes aux enchères par an, vendant des équipements d’une valeur de 6 milliards $US.  

En 2020, Ritchie Bros. Auctioneers a nommé Ann Fandozzi au poste de PDG. Elle a été reconnue PDG Innovatrice de l’année par le Globe & Mail en 2022.  

La liquidité robuste de la société dans les ventes aux enchères attire à la fois des acheteurs et des vendeurs à son réseau. «Ritchie Bros. continuera à être un des plus gros acteurs sur le marché de la disposition de biens», dit un rapport sur les actions de Morningstar, soulignant que les effets de réseau de l’entreprise «ont constamment permis des prix de vente moyens plus élevés pour les consignataires (ou les vendeurs) et fourni aux acheteurs un large choix d’équipements».

Ritchie Bros. produit une valeur importante à la fois pour les acheteurs et les vendeurs, ce qui lui a permis de monétiser ses effets de réseau et de développer un fort positionnement concurrentiel, dit l’analyste d’actions de Morningstar Dawit Woldemariam, qui a récemment fait passer la juste valeur de l’action de 48 $US à 51 $US.

À court terme, la société devrait bénéficier de conditions boursières favorables. «Au cours des reprises économiques, les propriétaires d’équipements choisissent souvent de vendre leur matériel plus ancien pour s’en procurer du nouveau», dit Dawit Woldemariam, ajoutant que la firme «profite de la pression des marchés, et les propriétaires de biens cherchent à accroître la liquidité en disposant de certains biens.

 

La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada

La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CNI) traverse le Canada de l’Atlantique au Pacifique et s’étend par Chicago jusqu’au Golfe du Mexique. En 2022, cette société de chemins de fer s’est procuré un revenu de 171, milliards $ en faisant du transport intermodal par conteneurs (29% de ses revenus) et en transportant des produits pétroliers et chimiques (19%), des céréales et des engrais (16%), des produits forestiers (12%), des métaux et des produits miniers (11%), du matériel automobile (5%) et du charbon (5%).

En 2022, la plus grosse société canadienne de chemins de fer a nommé Tracy Robinson au poste de PDG. C’est la première femme à diriger la société en 103 ans d’histoire.  

En 2021, les revenus organiques du CN ont augmenté de 9% grâce à la reprise du secteur industriel par rapport à son creux pandémique, passant à 16% en 2022 avec la poursuite d’une expansion solide de ses rendements.

“Les chemins de fer génèrent beaucoup d’argent liquide, et le CN n’y fait pas exception avec des flux de trésorerie disponibles de 18 ou 19% comme pourcentage moyen des ventes sur la dernière décennie”, dit un rapport sur les actions de Morningstar.

Là où la combinaison de produits du CN est la plus riche, c’est dans les transports intermodaux, l’agriculture et les produits chimiques, bien que les produits forestiers et les autos contribuent de façon substantielle aux résultats, ajoute le rapport.

Le Canadien National a été longtemps le chemin de fer de catégorie 1 qui avait la plus grosse marge bénéficiaire (le coefficient d’exploitation le plus bas) parce qu’il était le pionnier des transports ferroviaires de précision au cours de années 2000, mais la concurrence est en train de le rattraper, prévient l’analyste d’actions de Morningstar Matthew Young, qui a récemment fait passer la juste valeur de l’action de 107 $US à 109 $US grâce à l’impact du marché des devises.

Le CN jouit d’une forte bastille économique ancrée dans des avantages de coût et dans l’échelle d’efficience. “Les avantages concurrentiels d’une compagnie de chemins de fer sont indissociables de sa géographie, et le réseau du CN affiche un système unique de trois façades maritimes qui relie le Canada d’est en ouest et traverse les États-Unis du Nord au Sud jusqu’à La Nouvelle-Orléans, dit Matthew Young.