Alepin Gauthier: une vitrine sur sa culture d’entreprise
Catherine Charron|Édition de la mi‑septembre 2023Chanel Alepin, l’associée responsable du rayonnement de l’organisation sur les réseaux sociaux chez Alepin Gauthier Avocats et Notaires (Photo: courtoisie)
RECRUTER À L’ÈRE DE TIKTOK. Le cabinet d’avocats Alepin Gauthier Avocats et Notaires ne se sert pas des réseaux sociaux comme d’un véhicule pour promouvoir la marque employeur de l’organisation. Du moins, pas volontairement.
Or, derrière ces vidéos où de l’information juridique est transmise de manière ludique, les internautes ont un avant-goût de l’environnement de travail qui règne au sein de l’entreprise familiale fondée en 1978. Et ça, les recrues potentielles le remarquent.
« On a constaté après coup que notre humour de bureau était quelque chose qui intéressait les candidats, que ça contribuait au recrutement. Plus de 50 % des personnes rencontrées nous parlent de notre compte », raconte Chanel Alepin, l’associée responsable du rayonnement de l’organisation sur les réseaux sociaux.
Si Alepin Gauthier Avocats et Notaires publie sur TikTok une vidéo presque quotidiennement, il n’en a pas toujours été ainsi. Lancé à l’été 2021 par des stagiaires en droit, le profil avait pour mission de « contribuer à l’avancement et au rayonnement du cabinet » en surfant sur des concepts de vidéos populaires.
Le cabinet, basé à Laval et Montréal, ne boude pas ce type de contenu aujourd’hui, mais tente plutôt de trouver un juste équilibre avec des vidéos de son propre cru. « On s’est rendu compte que notre contenu nous permet de nous distinguer sur la plateforme, en abordant un sujet sous un angle juridique », explique celle qui se présente à ses abonnés comme leur « grande sœur avocate ».
Attirer l’attention des candidats
Chanel Alepin ne peut s’avancer sur le nombre exact de travailleurs recrutés uniquement grâce à la présence du cabinet sur les réseaux sociaux. « Penser que les candidats que l’on embauche ne viennent que de TikTok, c’est réduire tout le travail que mes parents font depuis 45 ans », nuance la fille des fondateurs du cabinet.
Cela fait d’ailleurs un an qu’elle emploie un abonné de l’entreprise, qui a eu vent de l’ouverture d’un poste au sein d’Alepin Gauthier Avocats et Notaires en regardant la responsable des ressources humaines du cabinet en expliquer les spécificités dans une vidéo diffusée en direct sur la plateforme.
Or, le cabinet partage très peu de contenu de ce type sur TikTok, bien qu’il soit constamment à la recherche de nouveaux talents, signe que sa croissance se porte bien, souligne l’avocate.
Chanel Alepin estime qu’au cours des deux dernières, moins de cinq publications concernaient le recrutement. Dans sa plus récente du genre, l’avocate réagissait aux photos de profil générées par l’intelligence artificielle pour sa page LinkedIn, un concept tendance du moment. Elle y invitait les experts en réseaux sociaux qui la suivent à postuler afin de lui donner un coup de main avec cette responsabilité. « Confier complètement [cette tâche] à quelqu’un de l’externe, sans qu’un membre de la direction s’implique, ça manquerait d’authenticité pour notre entreprise familiale », explique-t-elle.
Un message adapté à la plateforme
Dans cette stratégie de contenu non officielle, l’associée qui ne dispose pas de formation en marketing s’assure que le message soit adapté à la plateforme sur laquelle il sera diffusé.
Ainsi, pas question de mettre le même type de vidéos rigolotes sur LinkedIn, où elle traite plutôt l’information avec un ton professionnel, sans dénaturer l’essence du cabinet qui tente de « faire des choses sérieuses, sérieusement, sans se prendre au sérieux », le modus operandi du fondateur de l’organisation.
« Notre contenu sur les réseaux sociaux montre qui nous sommes. Les gens qui nous suivent ont une meilleure idée du genre d’emplois qu’il pourrait avoir s’ils songent à postuler, mais aussi du genre d’entreprise dans laquelle ils investiraient du temps. Peut-être que certains vont trouver qu’on n’est pas assez sérieux par notre utilisation de TikTok. C’est mieux qu’ils le sachent maintenant qu’après avoir été embauchés. »