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Horizon inspirant à la coopérative La Brunante

Claudine Hébert|Édition de la mi‑novembre 2020

Horizon inspirant à la coopérative La Brunante

L’immeuble d’une vingtaine de logements compte peut accueillir les couples ou les personnes seules. (Photo: courtoisie)

RÉSIDENCE POUR AÎNÉS. Lorsqu’on parle de coopérative d’habitation pour aînés, ­La ­Brunante, située à ­Racine, en ­Estrie, fait figure de modèle pour toute la province.

Construit en 2003, l’immeuble de 20 logements – des 3 ½ et des 4 ½ –, avec service de trois repas quotidiens, a été la première coopérative de solidarité d’habitation pour personnes âgées de 75 ans et plus à voir le jour au ­Québec. « ­Et la formule fonctionne très bien », soutient fièrement ­Gaston ­Michaud, président fondateur de ­La ­Brunante.

Au cours des 15 dernières années, l’établissement a reçu la visite de plus de 200 représentants de diverses municipalités, d’universitaires et de représentants d’organisations venus s’inspirer de la recette de coopérative. Une recette que ­Gaston ­Michaud a aussi partagée lors d’une cinquantaine de conférences partout dans la province, ainsi qu’à trois reprises lors d’événements de l’Organisation mondiale de la santé tenus à ­Québec.

En quoi se distingue cette coopérative ? « ­Elle permet à notre communauté de moins de 1400 habitants de vieillir ensemble. C’est devenu le cœur du village », affirme son président de 85 ans qui vient tout juste d’écrire son deuxième livre, intitulé ­On ne transplante pas un vieil arbre, publié par l’Observatoire estrien du développement des communautés.

Le loyer abordable fait, bien sûr, partie des ingrédients de réussite de la coopérative racinoise. Il en coûte 650 $ par mois pour occuper un 4 ½ et 570 $ pour un 3 ½. « ­Des coûts de loyers qui viennent d’augmenter de 10 $ par mois après être demeurés au même tarif pendant 17 ans », indique ­Gaston ­Michaud. Il ajoute que la moitié des 20 logements sont également subventionnés. Le prix de la formule trois repas par jour est, quant à elle, fixée à 400 $ par personne par mois.

 

Mieux vieillir

Mais ­au-delà de ces tarifs, c’est avant tout l’attitude d’entraide qui règne sous le toit de ­La ­Brunante qui contribue à son succès. « ­Ici, insiste fortement le président, l’âgisme n’a pas sa place », insiste fortement le président.

Les 24 locataires, dont la moyenne d’âge est de 85 ans, mettent chacun l’épaule à la roue. Époussetage, entretien du jardin, lavage des planchers, animation après le souper… tout le monde participe à la vie communautaire de la coopérative. En fait, mis à part une cuisinière et un cuisinier qui se partagent l’horaire hebdomadaire, le personnel ne compte qu’un concierge et une secrétaire. « ­Et encore, ces derniers ne font que quatre heures de travail par semaine », affirme ­Gaston ­Michaud.

 

Travailler ensemble

Pour l’anecdote, cet été, la coopérative ­La ­Brunante devait refaire son terrassement. « ­Notre conseil d’administration était sur le point d’accepter une soumission de 20 000 $ d’une entreprise pour la réalisation des travaux et les coûts des matériaux. Lors d’une rencontre, des résidents et des membres du ­CA ont suggéré de faire les travaux ­eux-mêmes. Au total, notre terrassement nous a finalement coûté 1000 $ en matériaux. »

L’objectif de la coopérative, poursuit ­Gaston ­Michaud, a toujours été de prolonger l’autonomie de ses habitants le plus longtemps possible. « ­Plus de 80 % des gens qui résident sous notre toit quittent la coopérative au moment de leur décès. Très peu finissent leur jour à l’hôpital ou dans un CHSLD », fait-il remarquer.