Marie-Josée Gagnon et Franck-Arthur Tagne, respecti-vement présidente et directeur pour l’administra-tion et les finances pour Casacom. L’entreprise attire candidats et clients autour de valeurs fortes comme l’ambition de proposer une expérience unique. (Photo: courtoisie)
RESPONSABILITÉ SOCIALE. L’entreprise montréalaise Casacom spécialisée en relations publiques et en communication est certifiée B Corp depuis 2022. Cette reconnaissance s’inscrit dans la lignée de ses engagements sociaux et environnementaux depuis sa création en 2001.
« Lorsque j’ai fondé Casacom, mon ambition était de marier ce que j’appelais alors l’humanisme et l’excellence. Des cabinets mettant l’accent sur les personnes n’existaient pas tant que ça », raconte Marie-Josée Gagnon, présidente de l’entreprise. Elle se rappelle avoir été marquée par la démarche transactionnelle qui dominait sur le marché à l’époque. « On m’a offert un poste dans une entreprise en me disant : si tu veux gagner 100 000 $, tu dois générer 300 000 $. C’était tout le discours de l’entrevue ! Jamais je n’ai tenu de tels propos à un candidat, car ce n’est pas ainsi que je conçois les choses », affirme-t-elle.
Depuis plus de 20 ans, l’entreprise d’une trentaine de personnes attire candidats et clients autour de valeurs fortes, telles que l’humanisme et l’ambition de proposer une expérience unique. « Les gens perçoivent une cohérence entre nos valeurs et nos actions, ce qui crée de la confiance », explique Marie-Josée Gagnon.
Une démarche stimulante
Depuis 2021, l’entreprise de communication, établie à Montréal et à Toronto, s’est dotée d’un service qui se consacre à la durabilité et aux questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), un secteur en croissance. « J’accompagne les entreprises à dresser leur portrait de durabilité afin qu’elles comprennent leur position actuelle et élaborent des stratégies alignées sur leur ADN et leurs valeurs », explique Christelle Masson, qui a pris les rênes de ce service après plus de 20 ans d’expérience en développement durable et responsabilité sociale.
Pour Marie-Josée Gagnon, les critères ESG sont souvent reçus avec frilosité, comme une contrainte impliquant des montagnes de redditions de comptes. « Ce qui nous distingue des autres acteurs de la durabilité, c’est notre approche orientée vers les opportunités. Nous voyons cela comme une chance pour les entreprises de repenser leur façon de faire des affaires », souligne-t-elle.
En 2023, la Sun Life s’est associée à la Fondation canadienne de la ménopause pour mieux soutenir les femmes durant cette période de leur vie. Inspirée par cet engagement positif, Marie-Josée Gagnon a décidé de compenser 50 % de la perte de salaire de ses employées en congé de maternité, afin de réduire les désavantages financiers qui touchent les femmes à la retraite. « Elles reçoivent en moyenne 30 % de moins que leurs conjoints à cause des interruptions dans leur carrière, explique-t-elle. Cette décision n’est pas une contrainte : c’est une opportunité de faire du bien, d’avoir un impact là où cela compte, tout en reflétant nos valeurs. »
Dans son rôle de conseil en communication, Casacom a accompagné l’Association de l’industrie électrique du Québec pour sensibiliser ses membres à l’importance des défis de la transition énergétique de manière stimulante. « Les actions de lutte des entreprises québécoises contre les changements climatiques leur ouvrent des opportunités de marché à l’international, explique Christelle Masson. En Europe, par exemple, les exigences en matière de responsabilité sociale des entreprises sont beaucoup plus élevées. »
Savoir trier les idées
Au sein de Casacom, la démarche repose sur l’émergence d’idées et l’intégration de stratégies de responsabilité sociale et de durabilité au cœur de la culture organisationnelle. « Lorsque nous sollicitons l’avis des parties prenantes, comme les employés d’une entreprise, de nouvelles idées émergent et un véritable engagement se crée », observe Marie-Josée Gagnon.
Le défi, selon elle, réside dans la capacité à se réinventer tout en conciliant des perspectives variées. « Il s’agit de rassembler de nombreux points de vue autour d’une idée commune, tout en acceptant de laisser tomber certaines choses. Nous cherchons à atteindre le plus large dénominateur commun tout en respectant les sensibilités de chacun », explique-t-elle. Cette philosophie s’est par exemple traduite par la décision collective de Casacom d’adopter une alimentation 80 % végétarienne pour ses événements, dont les retraites d’employés. Cet engagement lui permet de réduire au maximum son empreinte écologique tout en préservant une marge de 20 % pour répondre aux besoins et préférences spécifiques de chacun.
Trois des quatre femmes qui sont devenues associées en 2022 faisaient déjà partie des équipes de Casacom. L’entreprise s’appuie par ailleurs sur de nombreux comités internes pour faire germer les idées et rester à l’avant-garde. « Ils nous permettent de rester vigilants et réactifs, indique Marie-Josée Gagnon. Et aussi de réagir rapidement si une initiative ne fonctionne pas comme prévu. »