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Flyos: liberté et inclusion au service de l’innovation

Marie-Josée R. Roy|Édition de Décembre 2024

Flyos: liberté et inclusion au service de l’innovation

Flyos a commercialisé sept jeux en presque autant d’années, affinant sa notoriété. (Photo: Facebook)

RESPONSABILITÉ SOCIALE. Le jeune studio de jeux québécois Flyos, dont l’expansion s’opère à vitesse grand V depuis sa fondation en 2017, prend à cœur son devoir de responsabilité sociale, en prônant concrètement les notions de diversité et d’inclusion. Une recette parfaite pour innover.

Les années pandémiques n’ont pas freiné les ardeurs des troupes de Flyos, bien au contraire. L’organisation menée par Thomas Filippi et son collègue et ami de jeunesse Gary Paitre s’enorgueillit d’avoir embauché — et conservé — une quinzaine d’employés entre 2020 et 2024. « On a continué à engager du monde, tout en restant avec les valeurs sociales, libérales et progressives qu’on a, raconte en entrevue Thomas Filippi, qui s’est installé au Québec en 2008. C’est une bonne recette, parce qu’elle nous correspond, et qu’elle correspond à la manière dont on veut travailler avec nos collaborateurs. C’est quelque chose de naturel, mais qu’on a toujours la capacité d’améliorer. »

Le duo en a fait du chemin depuis le premier boardgame, Kiwetin, sociofinancé par le biais de la plateforme Kickstarter. Depuis, Flyos a commercialisé sept jeux en presque autant d’années, affinant sa notoriété, entre autres, en adaptant, en 2020, la licence de Vampire : La Mascarade, un jeu de rôle parmi les plus populaires au monde depuis les années 1990.

La maison s’apprête à dévoiler un premier jeu vidéo, un computer role playing game, dont l’histoire se campe dans des lieux emblématiques de Montréal. « On a beaucoup de chance d’être au Québec, qui est l’un des plus gros pôles de création de jeux de société et de jeux vidéo au monde. Chez nous, l’énergie de création est assez palpable », glisse Thomas Filippi.

Neurodivergence

Au sein de Flyos, liberté et créativité vont justement de pair, et ce, au service de la productivité et de l’inventivité. « Un environnement inclusif permet de célébrer l’innovation », résume son cofondateur et PDG.

Pour lui, la responsabilité sociale est importante sous tous ses aspects. « On passe plus de temps avec nos collaborateurs qu’avec notre propre famille. C’est un environnement créatif dans lequel on doit pouvoir se sentir libres de s’exprimer, de grandir, d’avoir les opportunités de ses compétences. »

La firme compte par exemple en ses rangs beaucoup de travailleurs neurodivergents.

« Dans le milieu créatif, c’est quelque chose qui est particulièrement répandu, indique Thomas Filippi. Les personnes qui pensent différemment amènent d’autres angles de réflexion et de créativité. La créativité signifie souvent de voir les choses de manière un peu décalée. On a beaucoup de collaborateurs qui ont des troubles de l’attention, des symptômes d’autisme. J’ai moi-même un problème d’attention, et c’était naturel pour moi de voir les compétences que cette neurodivergence peut apporter. »

Toutes les diversités (culturelle, sexuelle, de genre) sont bienvenues à Flyos, qui se fait aussi un point d’honneur de recruter un grand nombre de femmes. « Avoir des points de vue différents remonte la qualité naturelle de nos produits. Particulièrement dans les trames narratives qu’on écrit, c’est important d’avoir tous les spectres de la société. Ça nous permet d’être encore plus raccords. Nos collaborateurs se sentent et se savent écoutés, entendus, compris. Ils savent qu’ils ont la capacité de grandir dans l’entreprise. »

De nombreux avantages

Évidemment qu’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. L’environnement de travail, chez Flyos, est « sain » et « particulièrement plaisant », relève Thomas Filippi.

Conditions de travail hybrides, télétravail à volonté, horaires flexibles, trois ou quatre semaines de vacances par année en plus du congé des Fêtes, grande liberté d’exécution, transparence dans les décisions d’affaires, possibilités éventuelles d’instaurer la semaine de quatre jours et d’octroyer des parts non-votantes dans la compagnie : les avantages sont nombreux.

Côté argent, Thomas Filippi précise que son associé et lui n’empochent pas les plus gros salaires de l’endroit. « Nous avons des personnes qui sont bien plus payées que nous… » Pour les « juniors » de l’équipe, les rémunérations peuvent varier de 40 000 $ à 100 000 $ par année. Des réévaluations salariales basées sur les fonctions et d’après le chiffre d’affaires sont à l’horaire annuellement.

« Ce cycle où un employé entre, est formé, se rend compte d’une culture d’entreprise malsaine, puis quitte, c’est beaucoup de temps perdu pour les managers et les recruteurs. C’est, en quelque sorte, de l’argent laissé sur la table. Quand les employés sont heureux de travailler dans un environnement fiable, inclusif et plaisant, ils sont confiants et osent proposer des choses. »