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Talsom: mettre la technologie au service de l’humain

Isabelle Delorme|Édition de Décembre 2024

Talsom: mettre la technologie au service de l’humain

Pour Olivier Laquinte, président de l’entreprise qu’il a fondée en 2010, la certification B Corp agit comme un tuteur l’aidant à prendre les bonnes décisions. (Photo: courtoisie)

RESPONSABILITÉ SOCIALE. En 2019, Talsom est devenue la première entreprise de service-conseil en technologie au Canada à obtenir la certification B Corp. Cette firme experte en transformation numérique et en intelligence artificielle utilise l’approche du design thinking (ou pensée design) pour créer un impact positif sur la société, avec un engagement particulier dans la lutte contre les inégalités sociales.

Pour Olivier Laquinte, président de l’entreprise qu’il a fondée en 2010, la certification B Corp agit comme un tuteur l’aidant à prendre les bonnes décisions. « Il est très facile de se concentrer uniquement sur la valeur monétaire, valorisée par les banques », estime celui qui choisit une vision plus large. « Nous avons la conviction que la transformation numérique doit utiliser la technologie comme levier pour répondre aux besoins des gens et de la planète », indique-t-il.

L’entreprise montréalaise articule son offre de conseil en transformation numérique autour de trois principaux axes. Les deux premiers axes sont la transformation technologique ainsi que la transformation humaine et le développement des compétences, que l’acquisition en 2024 de Technologia, une société spécialisée dans la formation et l’ingénierie pédagogique, a rendus possibles. Le troisième axe est la transformation d’affaires durable, orienté autour du volet Environnement, social et gouvernance (ESG) et de la gestion de la chaîne d’approvisionnement.

À titre d’exemple, Talsom a permis à une entreprise de balises lumineuses d’augmenter de 14 points (sur une échelle de 100) son score de performance auprès d’EcoVadis, l’une des plateformes les plus reconnues pour évaluer les pratiques de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE).

L’innovation sociale par le design thinking

Depuis 2018, Talsom s’est engagée à verser 1 % de ses revenus à des causes sociales et environnementales. Cette contribution se fait notamment à travers le « Design Thinking Jam », une initiative pro bono pour accompagner chaque année un organisme sans but lucratif (OSBL) dans la résolution d’un défi organisationnel qui limite son développement. « Le grand domaine auquel nous nous attaquons, ce sont les inégalités sociales », précise Olivier Laquinte. L’approche de design thinking utilisée par Talcom connaît son point culminant lors d’une demi-journée rassemblant environ 200 personnes de divers milieux et expertises, qui permet de générer de nombreuses idées.

La Maison des Enfants le Dauphin de Laval (MED) a ainsi reçu 850 idées, qui ont débouché sur une solution adaptée. L’enjeu de cet OSBL, qui reçoit de nombreuses lettres d’enfants de milieux défavorisés, était d’offrir une réponse personnalisée à chacun tout en modernisant sa façon de faire. Le virage numérique mis en place avec l’aide de Talsom lui a permis de produire plus de lettres et de recruter plus de bénévoles en attirant un bassin plus jeune, tout en produisant un courrier personnalisé touchant davantage les enfants que les précédents courriers manuscrits.

Des actions tournées vers l’inclusion

Olivier Laquinte adopte aussi une démarche d’écoute pour favoriser la diversité dans son groupe d’entreprises de 200 personnes. « En 2022, nous avons effectué un sondage interne pour comprendre la perception qu’avaient nos employés de l’inclusion dans leur environnement de travail », raconte-t-il. Les résultats ont été surprenants. « Nous nous sommes rendu compte que notre approche instinctive de cet enjeu n’était pas suffisante. Tout le monde chez Talsom n’avait pas le sentiment de travailler dans un climat inclusif », dit le président.

À la suite de ce sondage, Olivier Laquinte a recruté deux femmes dans son conseil d’administration de cinq personnes. Cette décision aux effets rapides a permis de progresser vers la parité dans un conseil jusque-là perçu par certains employés comme un « club d’hommes ». Il a aussi mis en place plusieurs groupes de travail — comme des comités qui se consacrent à l’expérience employé ou encore à l’innovation — dont il surveille la composition. « Travailler en comité est l’un des outils les plus efficaces pour promouvoir la diversité. Pour célébrer notre 15e anniversaire, nous avons par exemple constitué une équipe incluant des personnes de différentes générations pour que la célébration reflète les attentes de tous les âges », explique-t-il.

En parallèle de son mandat à Talsom, Olivier Laquinte est membre du conseil d’administration du Groupe 3737 qui soutient l’entrepreneuriat, l’emploi et la création de richesses au Canada par l’entremise de projets d’individus issus de la diversité ethnoculturelle. Il siège aussi au conseil d’administration du Cercle Canadien de Montréal, où il promeut la diversité et l’inclusion. « Nous menons une réflexion constante sur ces enjeux lorsque nous organisons des tables d’honneur ou nous invitons des conférenciers ou des panélistes. Nous sommes l’une des premières organisations d’affaires à avoir mis cela en place », se réjouit celui qui sent « beaucoup d’ouverture d’esprit et le désir d’accueillir tout le monde » dans la communauté d’affaires du Québec.