(Photo: Martin Flamand)
BILLET. Ah, le temps des fêtes ! Ce moment perçu comme magique fait écho dans notre imaginaire à la neige qui tombe, au sapin illuminé, à l’odeur du chocolat chaud, aux rires avec les siens. C’est un temps assez rare de douceur et d’espoir.
À une époque où nos perspectives semblent sombres, ce n’est pas rien. L’espoir est une force incroyablement puissante. Il donne l’énergie de surmonter le défaitisme ambiant pour se mettre en action et réinventer les possibles. Refuser le statu quo et croire que l’on peut repenser nos façons de faire, c’est surtout ça l’innovation. C’est être lucide sur les défis à venir, courageux pour y faire face et audacieux pour les surmonter. L’innovation sociale dont nous vous parlons dans ce numéro, c’est mettre ces ingrédients au service des grands défis sociétaux.
Traditionnellement, les entreprises s’investissent dans l’innovation pour améliorer leur propre compétitivité ou dans la philanthropie pour donner de l’argent à des organismes sans but lucratif. Désormais, elles sont amenées à aller plus loin : elles peuvent s’associer à ces mêmes organismes pour imaginer et déployer des solutions novatrices au service de la collectivité.
Cela peut sembler surprenant, mais c’est finalement assez logique. Une entreprise est le produit de la société dans laquelle elle évolue. Elle en retire des bénéfices indirects, mais bien réels. Être implantée au sein d’une communauté éduquée dotée d’un système de santé solide et d’infrastructures en bon état a des retombées positives. En contribuant à un meilleur environnement social, les entreprises ne font que nourrir un grand cercle vertueux. De plus, devenir des actrices de changement leur permet de retirer des avantages directs immédiats en matière de rétention des talents. Dans une ère où nous sommes en quête de sens, quoi de plus engageant pour les employés que de travailler dans une entreprise qui permet de mettre sa créativité au service d’une cause qui leur tient à cœur ? Faites votre choix, il n’en manque pas. Chaque action compte !
La campagne que nous lançons ici au profit de L’Itinéraire en est une. Pour illustrer notre numéro spécial sur l’innovation sociale, nous aurions pu mettre, comme nous le faisons habituellement, une personne issue du monde des affaires à la une du journal. Nous avons préféré mettre de l’avant un camelot. Un premier pas pour rappeler que nous n’aurons pas tous le même temps des fêtes. Puis, nous avons voulu dépasser les limites imposées par le format papier. Balayez le code QR et allez visionner la vidéo qui permet d’entendre l’histoire de Christian Tarte qui a pu remonter la pente après être devenu camelot pour L’Itinéraire. Un deuxième pas pour, cette fois, faire connaître les actions de cet OBNL.
Tout cela nous permet de faire appel à la générosité de notre lectorat pour faire un don à L’Itinéraire. Comme le montre un rapport d’analyse de la firme AppEco, cet organisme aide non seulement les personnes dans la rue, mais aussi la société au complet : ses activités ont généré l’an dernier un impact économique de près de 10,5 millions de dollars, dont une contribution directe de 6,8 millions à l’économie. Votre don aura donc un effet multiplicateur. Un beau rappel également de l’importance des OBNL dans notre tissu économique.
Comme média, nous avons mis à profit notre plus grande force : notre rayonnement. Nous avons misé sur notre capacité à joindre des personnes plus aisées au service de la cause de l’itinérance en «hackant» notre propre une. Simple et efficace. Avec, je l’espère, des retombées concrètes à la hauteur de cette sensibilisation.
Enfin, nous avons voulu aller plus loin. Puisque nous portons aujourd’hui le message « impliquez-vous davantage » aux entreprises, nous avons voulu montrer l’exemple et en faire de même. C’est pourquoi nous nous engageons à poursuivre notre collaboration au-delà de cette campagne de dons inusitée.
C’est donc avec un immense plaisir que je vous annonce que la rédaction de Les Affaires commence un partenariat à long terme avec celle de L’Itinéraire. Dans les prochains mois, nous organiserons des formations économiques, nos journalistes seront jumelés avec des camelots, nous offrirons des articles au magazine et nous publierons également des textes venant de camelots, afin d’offrir une vision du monde différente à notre lectorat, ce qui enrichira sa perspective. Vous l’aurez compris, ce n’est que le début d’une belle aventure professionnelle et collective que nous vous invitons à suivre en 2025.
De mon côté, j’écris ces lignes au moment où je m’apprête à vivre le début d’une belle — si ce n’est la plus belle — aventure personnelle, l’arrivée d’un bébé. D’ici mon retour à l’automne 2025, je vous laisse entre les mains de Marie-Pier Frappier, qui dirigera pour la deuxième fois la rédaction pendant mon congé. Ces quelques mois à s’occuper d’un nouveau-né ne feront que me rappeler pourquoi il est si important de se mobiliser pour transformer le monde dans lequel nous souhaitons vivre, pour nous et pour les prochaines générations. L’avenir n’est pas écrit, il est ce qu’on en fera. D’ici là, je vous souhaite un très beau début d’année, rempli d’amour, de joie et, bien sûr, d’espoir.