Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Des entreprises de camionnage déjouent la rareté de main-d’œuvre

Marie-Eve Shaffer|Publié le 27 avril 2022

Des entreprises de camionnage déjouent la rareté de main-d’œuvre

Transport Jocelyn Bourdeau, dont les bureaux sont situés à Saint-Chrysostome, en Montérégie. (Photo: courtoisie)

RÉTENTION DE MAIN-D’OEUVRE. Les transports représentent un maillon essentiel de l’économie, comme cela a été démontré pendant la pandémie de COVID-19. Avec la pénurie de main-d’œuvre qui sévit, les entreprises de camionnage ont fort à faire pour répondre aux attentes, notamment celles qui se trouvent en région, loin embouteillages qui caractérisent trop souvent les grands centres. 

Les quelque 1600 chauffeurs de C.A.T. Transport, basé à Coteau-du-Lac, en Montérégie ont effectué plus de 260 000 livraisons entre le Canada, les États-Unis et le Mexique en 2021. L’entreprise a des projets d’expansion, donc le recrutement de nouveaux camionneurs s’avère primordial.

«Il faut avoir une bonne stratégie et une certaine agilité» pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, avance le vice-président des ressources humaines, Jean-François B. Harvey. Une équipe de 12 recruteurs veille à embaucher des conducteurs de camion dans les trois pays que le transporteur dessert, ainsi que sur le marché international. À ce jour, une quinzaine de travailleurs étrangers sont à l’emploi de C.A.T. Transport, qui entend en engager prochainement plus de quarante autres.

D’ailleurs, l’Association des camionneurs du Québec (ACQ) mène des pourparlers avec les gouvernements pour réduire la bureaucratie afin d’accélérer le recrutement international. Aujourd’hui, les entreprises doivent patienter plus d’un an avant de rencontrer leurs nouvelles recrues en personne au Québec. «On veut ramener ce délai à l’intérieur six mois», dit Marc Cadieux, PDG de l’ACQ, qui souhaite également faciliter l’immigration et l’intégration des familles de ces travailleurs. 

Transport Jocelyn Bourdeau, dont les bureaux sont situés à Saint-Chrysostome, en Montérégie, veut lui aussi attirer des camionneurs étrangers, mais également profiter pleinement du bassin de main-d’œuvre de l’ensemble du Québec pour effectuer des livraisons entre le Québec et les États-Unis.

«On dispose de camions un peu partout dans la province pour réussir à aller chercher du monde ailleurs que dans le sud de la Montérégie», explique le directeur de la sécurité et des ressources humaines, Gary Bonnin. Les chauffeurs sont ainsi autorisés à garder leur camion à la maison, entre deux livraisons, et à passer par Saint-Chrysostome à l’occasion pour un entretien ponctuel.

 

De la flexibilité 

Si le recrutement s’avère un défi dans l’industrie très compétitive du camionnage, la rétention de main-d’œuvre l’est tout autant. Au-delà du salaire et des avantages sociaux, les transporteurs usent d’imagination pour maintenir leurs chauffeurs en poste. La flexibilité afin de mieux concilier la vie personnelle et le travail est l’un des atouts qu’ils mettent de l’avant. «Un incontournable», assure Marc Cadieux. 

Segmenter les longues routes est l’une des options envisagées par C.A.T. Transport pour permettre à ses chauffeurs de revenir plus souvent à la maison. «Au lieu d’aller du point A au point B, il y aura une espèce de course à relais», illustre Jean-François B. Harvey. Il ajoute que le fait que le siège social soit situé à l’extérieur de Montréal est un «avantage», puisque les camionneurs sont beaucoup moins coincés dans les bouchons de circulation.  

Transport Jocelyn Bourdeau s’organise de son côté pour s’adapter aux contraintes que vivent les camionneurs dans leur vie personnelle, notamment ceux qui élèvent des enfants en garde partagée. «La majorité rentre à la maison toutes les semaines, mais on a aussi un programme sept-sept: le chauffeur est sur la route pendant sept jours et ensuite, il est sept jours chez lui», mentionne Gary Bonnin. 

 

Sur la route en toute tranquillité 

Transport Jocelyn Bourdeau mise également sur l’accompagnement offert à ses camionneurs. Avant que ceux-ci amorcent un voyage, l’entreprise s’assure d’obtenir les bonnes informations entourant leur livraison: l’heure du rendez-vous est confirmée, l’adresse est validée et le processus de déchargement est détaillé. Elle précise aussi l’itinéraire et indique les endroits où ses employés peuvent dormir. 

«Dans beaucoup de compagnies, le chauffeur prend la route et il se débrouille. Nous, on accompagne les chauffeurs. Ça fait une énorme différence», souligne Gary Bonnin. Il ajoute que la plupart des camionneurs qui quittent l’entreprise pour une autre en raison des salaires plus généreux y reviennent, épuisés par le manque de soutien chez la concurrence. 

C.A.T. Transport veille pour sa part à ce que ses véhicules soient sécuritaire et en bon état. «Il n’y a pas de camions de plus de cinq ans, précise Jean-François Harvey. Notre flotte est constamment renouvelée.»

Au-delà de toutes les mesures que les entreprises de camionnage mettent en place pour satisfaire leurs chauffeurs, elles ne perdent pas de vue les besoins de leurs clients. Et pour combler ceux-ci, les camionneurs doivent pouvoir rouler… loin de la congestion urbaine.  

 

Les transports représentent un maillon essentiel de l’économie, comme cela a été démontré pendant la pandémie de COVID-19. Avec la pénurie de main-d’œuvre qui sévit, les entreprises de camionnage ont fort à faire pour répondre aux attentes, notamment celles qui se trouvent en région, loin embouteillages qui caractérisent trop souvent les grands centres. 

Les quelque 1600 chauffeurs de C.A.T. Transport, basé à Coteau-du-Lac, en Montérégie ont effectué plus de 260 000 livraisons entre le Canada, les États-Unis et le Mexique en 2021. L’entreprise a des projets d’expansion, donc le recrutement de nouveaux camionneurs s’avère primordial.
«Il faut avoir une bonne stratégie et une certaine agilité» pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, avance le vice-président des ressources humaines, Jean-François B. Harvey. Une équipe de 12 recruteurs veille à embaucher des conducteurs de camion dans les trois pays que le transporteur dessert, ainsi que sur le marché international. À ce jour, une quinzaine de travailleurs étrangers sont à l’emploi de C.A.T. Transport, qui entend en engager prochainement plus de quarante autres.
D’ailleurs, l’Association des camionneurs du Québec (ACQ) mène des pourparlers avec les gouvernements pour réduire la bureaucratie afin d’accélérer le recrutement international. Aujourd’hui, les entreprises doivent patienter plus d’un an avant de rencontrer leurs nouvelles recrues en personne au Québec. «On veut ramener ce délai à l’intérieur six mois», dit Marc Cadieux, PDG de l’ACQ, qui souhaite également faciliter l’immigration et l’intégration des familles de ces travailleurs. 
Transport Jocelyn Bourdeau, dont les bureaux sont situés à Saint-Chrysostome, en Montérégie, veut lui aussi attirer des camionneurs étrangers, mais également profiter pleinement du bassin de main-d’œuvre de l’ensemble du Québec pour effectuer des livraisons entre le Québec et les États-Unis.
«On dispose de camions un peu partout dans la province pour réussir à aller chercher du monde ailleurs que dans le sud de la Montérégie», explique le directeur de la sécurité et des ressources humaines, Gary Bonnin. Les chauffeurs sont ainsi autorisés à garder leur camion à la maison, entre deux livraisons, et à passer par Saint-Chrysostome à l’occasion pour un entretien ponctuel.
De la flexibilité 
Si le recrutement s’avère un défi dans l’industrie très compétitive du camionnage, la rétention de main-d’œuvre l’est tout autant. Au-delà du salaire et des avantages sociaux, les transporteurs usent d’imagination pour maintenir leurs chauffeurs en poste. La flexibilité afin de mieux concilier la vie personnelle et le travail est l’un des atouts qu’ils mettent de l’avant. «Un incontournable», assure Marc Cadieux. 
Segmenter les longues routes est l’une des options envisagées par C.A.T. Transport pour permettre à ses chauffeurs de revenir plus souvent à la maison. «Au lieu d’aller du point A au point B, il y aura une espèce de course à relais», illustre Jean-François B. Harvey. Il ajoute que le fait que le siège social soit situé à l’extérieur de Montréal est un «avantage», puisque les camionneurs sont beaucoup moins coincés dans les bouchons de circulation.  
Transport Jocelyn Bourdeau s’organise de son côté pour s’adapter aux contraintes que vivent les camionneurs dans leur vie personnelle, notamment ceux qui élèvent des enfants en garde partagée. «La majorité rentre à la maison toutes les semaines, mais on a aussi un programme sept-sept: le chauffeur est sur la route pendant sept jours et ensuite, il est sept jours chez lui», mentionne Gary Bonnin. 
Sur la route en toute tranquillité 
Transport Jocelyn Bourdeau mise également sur l’accompagnement offert à ses camionneurs. Avant que ceux-ci amorcent un voyage, l’entreprise s’assure d’obtenir les bonnes informations entourant leur livraison: l’heure du rendez-vous est confirmée, l’adresse est validée et le processus de déchargement est détaillé. Elle précise aussi l’itinéraire et indique les endroits où ses employés peuvent dormir. 
«Dans beaucoup de compagnies, le chauffeur prend la route et il se débrouille. Nous, on accompagne les chauffeurs. Ça fait une énorme différence», souligne Gary Bonnin. Il ajoute que la plupart des camionneurs qui quittent l’entreprise pour une autre en raison des salaires plus généreux y reviennent, épuisés par le manque de soutien chez la concurrence. 
C.A.T. Transport veille pour sa part à ce que ses véhicules soient sécuritaire et en bon état. «Il n’y a pas de camions de plus de cinq ans, précise Jean-François Harvey. Notre flotte est constamment renouvelée.»
Au-delà de toutes les mesures que les entreprises de camionnage mettent en place pour satisfaire leurs chauffeurs, elles ne perdent pas de vue les besoins de leurs clients. Et pour combler ceux-ci, les camionneurs doivent pouvoir rouler… loin de la congestion urbaine.