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Comprenez bien les documents des experts qui gèrent votre fortune

Jean Décary|Édition de la mi‑octobre 2024

Comprenez bien les documents des experts qui gèrent votre fortune

Alexandre Legault, VP et gestionnaire de portefeuille, Allard, Allard & Associés (Photo: courtoisie)

CLIENTS À HAUTS REVENUS. Pour bien suivre le plan de match qui devrait lui permettre d’atteindre ses objectifs financiers (comme la retraite), il est important pour l’investisseur (riche ou moins riche) de connaître et de lire les principaux documents mis à sa disposition et, surtout, d’en comprendre leur teneur, en posant des questions au besoin.

Pour l’investisseur particulier, il est peut-être rébarbatif de s’attaquer à toute la documentation fournie par les banques ou les différentes firmes de placements. « Oui, il y a beaucoup de paperasse, mais il faut savoir qu’il y a là aussi des documents qui servent à répondre aux exigences réglementaires », explique Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille à Claret.

Il faut savoir distinguer l’information pertinente, c’est-à-dire par exemple les documents de suivi des placements, de celle qui est plus administrative. « Il y a beaucoup de paperasse pour les documents d’ouverture de compte ; le conseiller doit bien guider son client vers ce qui est important, comme la politique de placement, sur ce que le conseiller a le droit de faire, les détails du portefeuille et les frais de gestion », précise Vincent Fournier.

Il fait remarquer que les documents de suivi peuvent différer d’une société à l’autre, mais qu’ils sont similaires d’une période à l’autre. « Il ne faut pas hésiter à demander à son conseiller de tout regarder avec nous, d’en expliquer chacune des parties. Plusieurs fois s’il le faut, ils sont là pour cela. »

L’importance de la communication

« Une grosse partie du travail des sociétés de gestion de portefeuille touche en effet la communication de toute l’information utile sur ce qui se passe avec l’argent que le client a investi », explique Alexandre Legault, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Allard, Allard & Associés.

Selon lui, le client a choisi un fournisseur pour un ensemble de raisons. « Il avait des objectifs en tête, il était en accord avec la philosophie de placement et son processus de construction de portefeuille, il a jeté un œil aux rendements historiques et au prix des services. Maintenant, il veut être en mesure de suivre ses investissements dans le temps. »

Le client doit selon lui pouvoir rapidement trouver l’information qu’il recherche et mesurer ce qu’il cherche à mesurer. « Après avoir établi le plan de match et bâti le portefeuille, on convoque le client pour lui expliquer comment s’y retrouver dans la documentation qui lui sera acheminée. »

Il y a notamment un rapport du portefeuille remis deux fois par année, qui décrit ce qu’il contient, sa valeur à une date donnée, le capital net investi (ensemble des dépôts moins les retraits), son appréciation (capital investi vs rendement), la répartition des différentes catégories d’actifs, la répartition sectorielle, la répartition géographique, les activités du portefeuille, etc. « On propose aussi un autre rapport, une projection des flux de trésorerie pour répondre à des questions précises : quel est le rythme de vie à remplacer à la retraite ? Suis-je en voie d’atteindre mes objectifs ? »

Andrew Kost, gestionnaire de portefeuille chez Allard Allard et Associés, précise qu’il est aussi indiqué dans les rapports de l’entreprise ce que les rendements représentent avant et après les frais. « On le fait par souci de transparence sans omettre de comparer les rendements avec les principaux indices de référence. C’est personnalisé, par exemple, selon la répartition d’actifs du client. »

En toute simplicité

« La simplicité est la sophistication suprême, comme disait Léonard de Vinci, et c’est ce que l’on recherche, être bien compris, donc on essaie de vulgariser cela le plus possible », affirme Alexandre Legault.

Son collègue Andrew Kost croit cependant qu’il est du devoir du client de faire aussi son bout de chemin. « Il y a un effort à faire, c’est un peu le devoir de vigie du client. Pour faire un parallèle avec une maison que tu fais construire, tu dois au minimum t’assurer que le plan initial est bien suivi par les différents corps de métier. S’il y a des choses que tu ne comprends pas, pose des questions, faut que tu saches où tu t’en vas et comment, car sinon
tes probabilités d’atteindre tes objectifs
sont faibles. »