Destinations d’affaires: la villégiature s’impose au Québec
Claudine Hébert|Édition de la mi‑septembre 2019Le nombre d’entreprises « qui recherchent un environnement champêtre pour leurs réunions, ateliers et autres rendez-vous » augmente, observe Christine Paquette, directrice des ventes pour les hôtels Villegia. Sur notre photo, l’hôtel Estrimont Suites & Spa à Magog-Orford. (Photo: courtoisie)
RÉUNIONS ET CONGRÈS. Si vous vous demandez quelles sont les destinations favorites des congressistes et organisateurs d’événements, vous avez sûrement en tête Montréal, Québec et d’autres grandes villes de la province. Vous aurez toutefois des surprises en consultant le classement Les Affaires, car les destinations de villégiature ont clairement pris du galon au cours des cinq dernières années.
Afin d’établir ce classement, nous avons communiqué avec les principales destinations affaires de la province pour obtenir le nombre de congrès et d’événements de 40 nuitées et plus qu’elles ont accueillis en 2018. Pourquoi ce nombre ? C’est le critère qu’utilise actuellement l’Association des professionnels de congrès du Québec (APCQ) pour comptabiliser les retombées économiques du tourisme d’affaires dans la province. Les données nous ont été fournies par les offices de tourisme ou les hôteliers eux-mêmes. Chacun de ces établissements a accepté de les partager en toute franchise et transparence.
Les principales portes d’entrée de la province, Montréal et Québec, monopolisent – et de loin – les deux premières places du classement. Le nombre d’hôtels, les grands espaces congrès et surtout la présence d’un aéroport international sur leur territoire jouent en faveur de la grande popularité de ces deux villes qui accueillent régulièrement du tourisme d’affaires provincial, national et international.
Un caractère «captif»
Les destinations de villégiature ont clairement pris du galon au cours des cinq dernières années. Orford (4e), Mont-Tremblant (5e), Estérel (7e), Bromont (8e, ex aequo avec Sherbrooke) et Saint-Sauveur (10e) détiennent maintenant la moitié des places du classement Les Affaires. En fait, ces destinations accueillent le double d’activités en tourisme d’affaires qu’en 2014.
«Cette situation coïncide avec la vigueur de l’économie, et surtout avec l’augmentation du nombre d’entreprises qui recherchent un environnement champêtre pour leurs réunions, ateliers et autres rendez-vous», observe Christine Paquette, directrice des ventes pour les hôtels Villegia, dont deux établissements se trouvent à Orford.
Bon nombre d’organisations du marché associatif (fédérations, ordres professionnels, etc.) vont également favoriser les lieux de villégiature pour leur caractère captif, ajoute-t-elle. «Les organisateurs qui jumellent à leur activité une section salon et exposants pour aider au financement de leur événement vont privilégier des lieux où il y a plus de chance que les participants demeurent sur place», explique Mme Paquette.
Gatineau (3e), Laval (6e) et Sherbrooke (8e, ex aequo avec Bromont) sont les trois villes qui complètent le classement. Des destinations urbaines qui parviennent à attirer un lot considérable d’événements en raison de leur localisation géographique, de leurs espaces congrès et de leurs infrastructures sportives.
Des mentions honorables
Même si elles ne figurent pas au classement, d’autres destinations congrès méritent un coup de chapeau. À commencer par Drummondville, qui malgré une année 2018 exceptionnelle de 111 congrès et événements de 40 nuitées et plus, arrive en 11e position, tout juste en fin de classement. Ce n’est que partie remise, estime Julie Verreault, conseillère au développement touristique à Tourisme Drummond. «Nos partenaires travaillent de plus en plus en équipe pour faire rayonner la destination, et les années 2019 et 2020 s’annoncent encore meilleures.»
Grâce entre autres aux activités liées au G7, La Malbaie a elle aussi connu une année record en 2018 avec 99 événements de 40 nuitées et plus. «Chez nous, le G7 s’est traduit par plus d’une quarantaine de prérencontres de janvier à juin, avant l’événement en soi. Ces rendez-vous, à eux seuls, ont représenté plus de 5 000 nuitées», indique Caroline Ouellette, directrice des ventes et marketing au Fairmont Le Manoir Richelieu.
À Saguenay, ce sont 93 congrès et événements de 40 nuitées et plus qui ont eu lieu en 2018. Du jamais vu dans la région, signale Nathalie Gaudreault, directrice du tourisme à Promotion Saguenay. «Il y a eu 37 congrès au total. Un record pour la ville, qui en reçoit généralement 25. Le G7 a également généré près de 5000 nuitées dans les établissements de Saguenay au cours des trois semaines précédant la présentation de l’événement», ajoute-t-elle.
Le record absolu pour l’année 2018 revient toutefois à la ville de Saint-Hyacinthe qui, grâce à l’arrivée de son nouveau complexe de congrès, est passé de moins d’une quinzaine d’événements majeurs par année à 87. Et ce, même si l’Hôtel Sheraton n’a ouvert ses portes qu’en juin 2018. Les activités liées au tourisme d’affaires y ont généré près de 15 000 nuitées. Une hausse exceptionnelle de 796 % du nombre de nuitées liées au tourisme d’affaires, souligne fièrement Nancy Lambert, directrice tourisme et congrès à Saint-Hyacinthe Technopole.
1 Les offices de tourisme de Montréal et Québec ne comptabilisent pas le nombre de congrès et événements de 40 nuitées et plus organisés sur leur territoire. Pour les besoins du classement, nous avons donc communiqué avec cinq hôtels du centre-ville de chacune de ces destinations et leurs principaux centres de congrès pour établir une estimation.