Cartes postales et patrimoine loyaliste, les atouts de Linda Caron
Claudine Hébert|Édition de la mi‑septembre 2024Linda Caron (Photo: courtoisie)
RÉUNIONS ET CONGRÈS. En 150 ans d’histoire, très peu de gens se souviennent de la dernière fois que le Quartier général national des Anciens Combattants de l’armée, de la marine et des forces aériennes du Canada a tenu son événement biennal dans la province de Québec. Certains avancent que la ville de Montréal en aurait peut-être été l’hôte au début des années 1970…
Qu’à cela ne tienne, le 56e rendez-vous de cette association, qui rassemble près de 150 anciens combattants, vient tout juste d’avoir lieu à Sherbrooke, du 8 au 12 septembre dernier. Il y a même eu une parade sur la rue Queen pour inaugurer le passage des vétérans en ville. Un tour de force que l’on doit à Linda Caron, une bénévole qui collabore au sein de cette association à titre de vice-présidente pour l’unité sherbrookoise depuis une dizaine d’années.
Comment s’y est-elle prise pour convaincre l’organisme ? « J’ai misé sur des panoramas “cartes postales” de la ville et de la région. Et surtout sur “notre riche patrimoine loyaliste” », raconte-t-elle. Il faut savoir que plusieurs membres du conseil d’administration, majoritairement anglophones, redoutaient le caractère français qui règne dans la province. Ce qui explique sans doute la longue disette depuis le dernier passage de l’événement au Québec.
Donc, Linda Caron, qui gagne sa vie en tant que directrice régionale des ventes dans l’industrie du mobilier de bureau, avait une carte maîtresse dans son jeu : la distinction bilingue qui prévaut dans le secteur Lennoxville. Après son plaidoyer enflammé, ponctué de belles images de Sherbrooke, des champs de Bleu Lavande et des paysages entourant l’abbaye Saint-Benoît-
du-Lac (deux attractions où des visites figuraient au programme), l’affaire était dans la poche. « Aussitôt ma présentation terminée, l’autre membre du CA qui proposait la Colombie-Britannique comme prochaine destination s’est levé pour dire : « “I can’t beat this !” (je ne peux battre ça !). J’ai lâché un gros cri de joie. J’avais gagné ! »