Ce qu’il faut savoir avant d’emmener un animal de compagnie en voyage
La Presse Canadienne|Publié le 29 septembre 2024(Photo: Adobe Stock)
Le nombre de personnes voyageant avec leurs animaux de compagnie a connu une croissance fulgurante ces dernières années.
Le nombre de chiens entrant au Canada chaque année, de façon temporaire, permanente ou au retour d’un séjour à l’étranger, a augmenté de plus de 400% entre 2013 et 2019, année où il a atteint un chiffre estimé à 37 400, selon l’Agence de la santé publique du Canada.
«Le nombre de demandes a augmenté. Beaucoup de gens déménagent pour le travail, tandis que d’autres veulent simplement être avec leur chien pendant leur voyage. C’est comme leur bébé», affirme le propriétaire de l’entreprise emBARK Pet Transport, Matt Perrault, qui expédie des animaux à l’intérieur et à l’extérieur du Canada depuis plus de 20 ans.
Il n’est cependant pas toujours facile pour les propriétaires d’animaux de franchir les frontières avec leurs amis à fourrure. Le processus peut être délicat et long, car les autorités «modifient constamment les exigences», soutient Matt Perrault.
Les Canadiens qui voyagent avec des animaux sont confrontés à un nombre croissant de règles d’entrée qui varient considérablement d’un pays à l’autre, certains exigeant un nombre ahurissant de documents, des délais stricts et même de l’encre de couleur spécifique pour transporter un animal de compagnie, que ce soit pour un jour ou pour la vie.
«Il y a beaucoup de logistique dans certains pays», reconnaît Arlene Lebovic, fondatrice de Your Dog Butler, qui aide les propriétaires à transporter leurs animaux.
Depuis le mois d’août, les Canadiens qui transportent leur chien aux États-Unis doivent remplir un formulaire gratuit en ligne. Le chien doit également être âgé d’au moins six mois et être muni d’une micropuce détectable par numériseur pour l’identifier.
Les destinations où les restrictions sont les plus sévères sont le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Hong Kong, l’Inde et les Émirats arabes unis.
Les animaux de compagnie destinés à des pays autres que les États-Unis ont généralement besoin d’un certificat sanitaire international délivré par un vétérinaire agréé, ce qui coûte environ 50$.
Le certificat doit ensuite être approuvé par un vétérinaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), ce qui se fait en personne, moyennant des frais de 22$, dans plus de 50 bureaux fédéraux répartis dans tout le pays.
Un sondage Ekos Research commandé par l’ACIA l’année dernière a révélé que 56% des personnes interrogées possédaient des animaux de compagnie, principalement des chiens et des chats. Plus d’un propriétaire d’animaux sur six a déclaré avoir voyagé à l’étranger avec ses amis à quatre pattes.
Cela signifie que plusieurs millions de Canadiens ont voyagé avec des animaux de compagnie, un chiffre qui est susceptible d’augmenter en même temps que le nombre de propriétaires.
La pandémie de COVID-19 a entraîné un nombre record de chiens importés, car de plus en plus de Canadiens ont adopté des animaux de compagnie dans un contexte de solitude due à l’isolement social et à la prédominance du travail à distance.
S’y prendre à l’avance
Pour les expéditeurs d’animaux de compagnie, l’un des plus grands défis est le temps. Certaines régions, comme Hong Kong et les Émirats arabes unis, exigent des permis spéciaux obtenus à l’avance.
Le Royaume-Uni exige que les chiens soient traités contre le ver solitaire entre 24 et 120 heures avant l’arrivée. Les vols retardés peuvent donc forcer une deuxième visite chez le vétérinaire.
Les passagers doivent également s’assurer à l’avance que le centre d’accueil des animaux de Heathrow, où les animaux sont brièvement gardés à l’arrivée, disposera de suffisamment de place.
Les Britanniques ont également une autre particularité. «Tous les documents doivent être remplis à l’encre bleue», précise Dayana Pak, propriétaire de Relopet International. Sinon, l’Agence canadienne d’inspection des aliments «vous renverra et demandera au vétérinaire de tout refaire», dit-elle.
Pour l’Australie, les experts recommandent un délai de plus de six mois pour préparer tous les tests de santé et les documents nécessaires. Les chiens dont le statut vaccinal contre la rage est périmé doivent se soumettre à un processus qui dure environ sept mois.
Tous les chiens et chats arrivant en Australie ou en Nouvelle-Zélande en provenance du Canada sont également soumis à une quarantaine d’au moins 10 jours.
«Une erreur minime, par exemple un chiffre de moins dans le numéro d’une micropuce, entraînera la mise en quarantaine de l’animal pendant des jours ou son renvoi au Canada», souligne Mme Pak.
Des règles variables
Vient ensuite la question du mode de transport. Malgré les récents changements de règles, les chiens qui arrivent aux États-Unis en voiture bénéficient d’une procédure simple, aucun certificat de santé approuvé par un vétérinaire n’étant nécessaire. En revanche, les voyages en avion sont plus compliqués.
Les compagnies aériennes exigent un certificat de santé. La plupart d’entre elles autorisent les passagers à emmener leur chien, leur chat ou même leur oiseau à bord, à condition qu’il puisse être facilement placé dans une cage de transport sous le siège avant.
Les chiens de plus grande taille peuvent être enregistrés comme bagages moyennant un supplément (entre 105 et 319 $ chez Air Canada), à condition qu’ils ne pèsent pas plus de 100 livres et qu’ils soient équipés d’une cage de transport, en plus de quelques périodes d’interdiction pendant les heures de pointe.
Toutefois, des pays comme le Royaume-Uni, Hong Kong, l’Australie et la Nouvelle-Zélande exigent que tous les chiens qui prennent l’avion le fassent en tant que «marchandise» récupérable à l’aéroport.
«C’est comme si vous envoyiez des cadeaux à vos proches de l’autre côté de la mer», lance Matt Perrault.
Là encore, des complications peuvent survenir. Certaines compagnies aériennes exigent qu’un courtier en douane accueille l’animal à l’aéroport. Air Canada n’expédie le fret canin qu’à Los Angeles, Chicago et Miami.
«Ces aéroports disposent de notre propre personnel, ce qui nous permet de contrôler entièrement le processus», indique Peter Fitzpatrick, porte-parole d’Air Canada.
Autre particularité: les expéditions d’animaux de compagnie sont annulées si la température dépasse 29,5 degrés Celsius, précise Matt Perrault.