Groupe Scandinave: comment Vincent Damphousse est sorti de sa zone de confort
Emmanuel Martinez|Publié le 22 novembre 2024 | Mis à jour à 7h15«Dans ma vie, je suis sorti quelques fois de ma zone de confort», affirme l’ancien joueur Vincent Damphousse, propriétaire de Groupe Scandinave. (Photo: courtoisie)
Admiré pour ses prouesses sur la glace, l’ex-hockeyeur Vincent Damphousse connaît aussi du succès en affaires avec Groupe Scandinave.
Célébrant ses 25 ans d’existence en décembre, l’entreprise dont il est actionnaire majoritaire a bien grandi depuis ses débuts à Mont-Tremblant. Elle a des spas dans le Vieux-Montréal, ainsi qu’à Whistler en Colombie-Britannique et Blue Mountain en Ontario.
«On compte en ouvrir un cinquième, dit l’ancienne vedette en entrevue. Ce sera au Canada, à l’extérieur du Québec. Je ne peux pas annoncer où, car on travaille encore sur des questions de zonage. On a confiance qu’on va réussir, afin de peut-être ouvrir en 2027.»
Président-directeur du conseil d’administration du Groupe Scandinave, celui qui a remporté la coupe Stanley avec le Canadien de Montréal en 1993 ne met pas son nez dans l’exploitation quotidienne de l’entreprise.
«Je ne suis pas dans le micromanagement, mais je suis au courant de ce qui se passe, dit-il. J’ai appris comment fonctionne mon industrie, comprendre les états financiers, faire des gestes stratégiques pour réaliser de bons investissements et améliorer les installations et l’expérience client.»
Dès ses 18 ans
Repêché par les Maple Leafs de Toronto, Vincent Damphousse s’est intéressé rapidement au volet affaires du hockey.
«Pour mon premier contrat, j’ai assisté à la rencontre de négociation entre mon agent Pierre Lacroix et le directeur général des Leafs Gerry McNamara, se remémore celui qui est également analyste à RDS. Je n’ai pas dit un mot, mais j’ai appris comment on négocie.»
À partir de là, Vincent Damphousse s’est engagé à plusieurs niveaux comme représentant des joueurs, notamment pour négocier une nouvelle convention collective en 2005 avec les propriétaires de la Ligue nationale de hockey. Ce travail l’a donc bien servi pour son passage dans l’entrepreneuriat.
«Cela m’aide beaucoup d’avoir eu ma carrière professionnelle, note-t-il. On a 400 employés et je vois cela comme une équipe, une famille. Dans une équipe, c’est important de comprendre les directives, de se surpasser avec des gens avec qui tu ne t’entends pas super bien parfois, mais avec qui tu as un but commun.»
Découverte des spas
Vincent Damphousse jouait encore lorsque le premier Spa Scandinave a ouvert ses portes en décembre 1999 à Mont-Tremblant.
«Le succès a été instantané en raison du site exceptionnel, mentionne-t-il. Le seul spa qui existait à l’époque, c’était le Polar Bear. Le risque en valait la peine.»
Avec ses partenaires d’affaires, il a «commencé petit» à cet endroit avant de faire des agrandissements, qui ont culminé avec des investissements de deux millions de dollars en 2017.
Le plus gros risque a cependant été l’ouverture d’un Spa Scandinave à Whistler en 2010, juste avant les Jeux olympiques. Une ouverture rendue possible grâce au Fonds de solidarité FTQ, lequel était devenu en 2006 actionnaire de 20% de l’entreprise, afin de fournir le capital nécessaire pour ce projet.
«Ce fut moment le plus difficile, relate-t-il. Les coûts de construction ont été de 20% plus chers qu’on prévoyait. Il y a eu des retards avec les permis. Cela a amené un stress financier. Quand on a ouvert, il n’y avait pas beaucoup de monde, car c’était un concept inconnu là-bas.»
Face aux pressions financières de ce projet, la PME a donc dû restructurer sa dette et réinjecter du capital pour se maintenir à flot. Toutefois, le jeu en a valu la chandelle puisque l’établissement de Whistler est celui qui rapporte aujourd’hui le plus à la PME. «On est très populaire, affirme l’ancien athlète. C’est une belle fierté. On a beaucoup appris de cette expérience.»
Un saut en solitaire
L’autre grande étape de la carrière d’entrepreneur de Vincent Damphousse est survenue en 2022, lorsqu’il a racheté les parts de ses associés pour devenir actionnaire majoritaire, toujours avec la présence du Fonds de solidarité FTQ à ses côtés. Il a ainsi pris les commandes du conseil d’administration du Groupe Scandinave dont il a renouvelé la composition avec le départ de ses associés de longue date.
«Cela a été mon plus gros “move” de ma vie et j’en suis très fier, affirme-t-il. Mon secret au fil du temps a été de prendre de petites bouchées, de poser des questions et d’être bien entouré. Dans ma vie, je suis sorti quelques fois de ma zone de confort. Avec du recul, cela a été de bonnes décisions. Il faut suivre son instinct.»