Des experts soulignent qu’une assurance voyage peut éviter des dépenses imposantes
La Presse Canadienne|Publié le 12 novembre 2024(Photo: La Presse Canadienne)
Hannah Logan ne s’attendait pas à finir à l’hôpital ni à devoir payer une facture élevée pour des radiographies et des médicaments lorsqu’elle s’est rendue en Bosnie il y a plus de dix ans.
La femme d’Ottawa se souvient avoir séjourné dans une «auberge moisie» à l’époque, ce qui l’a amenée à développer une infection pulmonaire et à avoir besoin de neuf types d’antibiotiques différents pendant son séjour à l’étranger.
Malgré cette situation cauchemardesque, Hannah Logan a déclaré qu’elle avait eu de la chance, car elle avait planifié.
«L’assurance voyage m’a été utile», a-t-elle fait valoir.
La «nomade numérique» autoproclamée de 35 ans travaille désormais comme blogueuse et influenceuse de voyage, organisant des voyages de groupe dans le monde entier, y compris un prochain trek en Antarctique en janvier.
Elle a dit croire que de souscrire une assurance voyage n’est pas seulement une bonne idée, mais une nécessité.
«Oui, c’est un peu embêtant de dépenser 50 $ ou 100 $ de plus, quelle que soit la couverture finale, mais si vous en avez besoin, cela peut vous faire économiser des milliers de dollars», a soutenu Hannah Logan.
«Et je pense que pour avoir l’esprit tranquille et savoir que c’est là au cas où le pire se produirait (…) je pense que cela en vaut la peine», a-t-elle indiqué.
Les planificateurs financiers sont d’accord avec cette vision des choses, ajoutant qu’il est important pour les consommateurs de rechercher le plan qui correspond le mieux à leurs besoins individuels lorsqu’ils souscrivent une assurance voyage.
Une couverture plus large que celle de sociétés de cartes de crédit
Alors que la plupart des sociétés de cartes de crédit offrent une certaine forme de couverture pour la santé ou la protection des voyages, Barry Choi, expert en finances personnelles et en voyages, a affirmé qu’il recommandait de souscrire en plus à une assurance voyage «étendue».
Il a souligné qu’une couverture étendue peut offrir une protection en cas de circonstances imprévues, comme les annulations et les retards de voyage, les bagages perdus ou les complications dues aux catastrophes naturelles.
«Tout peut arriver de nos jours, a affirmé Barry Choi. Nous constatons davantage de retards de vol. Nous avons vu ce qui s’est passé pendant la pandémie, et plus récemment encore les ouragans, et comment cela a également affecté les voyageurs.»
Bien que les plans varient selon les fournisseurs, une année complète de couverture médicale illimitée pour un voyageur individuel relativement en bonne santé peut coûter moins de 200 $, a-t-il noté, tandis que des forfaits plus larges qui incluent des fonctionnalités supplémentaires comme une assurance annulation pourraient être plus proches de 350 $.
«Je dis aux gens que, si vous ne pouvez pas vous permettre une assurance voyage, vous ne pouvez pas vous permettre de voyager, a fait valoir Barry Choi. C’est un coût tellement minime que cela ne vaut pas la peine de ne pas l’avoir. Je préfère ne pas dormir dans un aéroport, je préfère ne pas avoir à paniquer ou à m’inquiéter si mon vol est annulé et que je n’ai pas d’indemnisation en place.»
Il a affirmé qu’il est particulièrement important pour les personnes de plus de 55 ans d’avoir une police d’assurance voyage distincte avant un voyage, car la couverture des cartes de crédit a tendance à diminuer à cet âge en prévision de problèmes de santé accrus.
Barry Choi a averti les voyageurs qu’ils doivent être conscients d’autres facteurs qui peuvent survenir et annuler la couverture de certains éléments. Par exemple, s’envoler vers une destination officiellement déconseillée par le gouvernement canadien en raison de la menace d’un ouragan peut signifier que vous ne serez pas remboursé pour le coût de la modification de votre vol de retour.
«Tout se résume à des détails. Vous devez vraiment faire attention à vos polices d’assurance», a affirmé Barry Choi.
Un changement des mentalités depuis la COVID
John Lysack, conseiller financier et fondateur de John Lysack Wealth Management, une société établie à Toronto, a souligné que les clients sont plus disposés à souscrire une assurance voyage supplémentaire qu’auparavant.
Il attribue ce changement à la pandémie de COVID-19, lorsque les restrictions de voyage ont souvent compliqué les plans de vol et que le risque de tomber malade en vacances signifiait potentiellement devoir s’isoler sur place avant d’être autorisé à monter à bord d’un avion.
«Depuis l’apparition de la COVID, je pense que les gens sont beaucoup plus disposés à souscrire une assurance voyage, simplement parce qu’il s’agit d’une situation réelle, a noté M. Lysack. Les gens commencent à s’y intéresser davantage, car ils se rendent compte que la vie est faite d’imprévus et que les choses peuvent changer très, très rapidement.»
Hannah Logan a indiqué avoir appris cette leçon lorsque la COVID a frappé pour la première fois en 2020. Elle a confié qu’elle se trouvait dans un désert du Moyen-Orient lorsque le gouvernement canadien a demandé aux citoyens à l’étranger de rentrer chez eux alors que les frontières commençaient à se fermer dans le cadre de la crise de santé publique.
«J’étais en panique, essayant de comprendre : “Comment rentrer chez moi?” Les vols étaient si chers», se souvient-elle.
Hannah Logan a appris de son assureur qu’elle serait admissible à une couverture d’évacuation d’urgence grâce à son régime, qui a été spécialement conçu pour les personnes comme elle qui travaillent souvent à distance à l’extérieur de leur pays d’origine.
«Mon vol aller simple a fini par coûter près de 2000 $, alors j’ai payé le vol de ma poche, et je pense qu’il a été remboursé en environ 90 jours», a-t-elle affirmé.
John Lysack a fait valoir que, même si les clients plus jeunes accordent moins de valeur à l’assurance, cela ne vaut tout simplement pas la peine de prendre le risque de partir quelque part sans elle.
«Lorsqu’il s’agit de votre propre vie, si quelque chose se produit à l’étranger, ces dépenses peuvent s’accumuler très, très rapidement selon les circonstances», a-t-il souligné.
Par Sammy Hudes