Au cours de 2018, Le Georgesville a récolté 57 % de la totalité des événements et des congrès majeurs qui se sont déroulés sur tout le territoire beauceron. (Photo: courtoisie)
RÉUNIONS ET CONGRÈS. Depuis déjà un peu plus de 30 ans, la Beauce figure sur le circuit des destinations congrès de la province. Témoin d’une vingtaine de congrès et d’événements majeurs pendant des années, cette région pionnière en tourisme d’affaires connaît une forte expansion depuis cinq ans. Et, foi de Destination Beauce, ça ne fait que commencer !
Depuis que la création de cet organisme rassemble les forces touristiques du territoire beauceron, en 2015, le nombre de congrès et d’événements de 40 nuitées et plus est en forte progression dans les trois MRC qui la composent. « C’est un bond de 75 % en quatre ans », signale Marie-Émilie Slater-Grenon, directrice du développement touristique à Destination Beauce.
La région est ainsi passée de 33 congrès et événements majeurs enregistrés en 2015 à 58 en 2018. Cette progression est en très grande partie attribuable à la bonification de l’offre, tant sur le plan de l’hébergement et des salles que des activités touristiques, insiste Mme Slater-Grenon.
« Avec l’aide de ses partenaires et de Tourisme Chaudière-Appalaches, Destination Beauce consacrera 45 000 $ par an – soit un peu plus de 10 % de son budget d’exploitation annuel -, au cours des deux prochaines années, à diverses activités et outils de promotion pour faire connaître ses nombreux atouts à la clientèle du tourisme d’affaires », ajoute-t-elle.
Agrandissement payant
Les travaux d’agrandissement de l’hôtel Le Georgesville ont permis à l’établissement de Saint-Georges, qui est aussi un centre de congrès, de passer de 101 à 137 chambres. Celles-ci contribuent à l’augmentation des parts en tourisme d’affaires en Beauce. Ces travaux ont également servi à revoir la signature des chambres, de la réception, des espaces de réunion – dont la salle de bal de 4 700 pieds carrés – et du restaurant Point-Virgule, considéré par les Georgiens comme parmi les trois meilleures tables en ville.
À combien s’élève la facture ? À au moins 5 millions de dollars, chuchote-t-on dans les coulisses. La directrice générale de l’hôtel, Mireille Vézina, refuse toutefois de confirmer quelque montant que ce soit. « Ces travaux ont coûté ce qu’ils devaient coûter pour faire de notre hôtel un établissement 4 étoiles qui comble les besoins et les attentes des organisateurs de congrès d’aujourd’hui », se contente-t-elle à répondre.
Des investissements majeurs qui récoltent déjà des retombées, assure-t-elle. Habitué d’accueillir plus ou moins 20 congrès et événements par année depuis son ouverture en 1989, l’établissement en a décroché 33 au cours de 2018, soit 57 % de la totalité des événements et des congrès majeurs qui se sont déroulés sur tout le territoire beauceron. « Trois de ces événements ont réuni plus de 250 personnes. Des rendez-vous que nous n’aurions jamais pu obtenir sans les travaux d’agrandissement », soutient Sophie Faubert, déléguée commerciale du Georgesville. Mme Faubert tient à préciser que ces événements se sont traduits par une cinquantaine de soirées où l’hôtel a affiché complet.
Le principal marché d’affaires de l’établissement demeure les événements sportifs. Notamment des dizaines de tournois de hockey, des compétitions de gymnastique, de patinage artistique, sans oublier celles de vélo. Grâce à la notoriété du Tour de Beauce, un événement cycliste international qui regroupe en juin plus de 120 cyclistes de près d’une vingtaine d’équipes provenant de partout dans le monde, la région reçoit chaque année deux autres épreuves de vélo sur route de calibre provincial et national, signale Mme Vézina. Le Tour de Beauce en est cette année à sa 35e édition.
Une nouvelle chaîne hôtelière locale
Si la Beauce accueille davantage de visiteurs en tourisme d’affaires, elle peut également dire merci au groupe C Hôtels, qui a vu le jour dans sa cour. Tout premier établissement de cette chaîne hôtelière, le complexe de La cache à Maxime, situé dans le village de Scott, reçoit annuellement plus d’une vingtaine de congrès et d’événements de 40 nuitées et plus. « L’année 2020 pourrait se conclure par une trentaine d’événements », soutient Véronique Gaudreault, vice-présidente des opérations pour le groupe C Hôtels.
Entamé en 2002 par une plantation de vignes, ce centre de villégiature construit en plein champ a bénéficié de plus de 50 M$ d’investissements au fil des ans. Aujourd’hui, il héberge 47 chambres, un restaurant, un bar, 33 chalets et 6 salles de réception, dont la plus grande a une capacité de 500 personnes. Sans oublier le Noah Spa.
« Outre les congrès et événements majeurs, s’ajoutent annuellement près de 200 locations de salles par des entreprises et des organismes de l’ensemble du territoire de Chaudière-Appalaches venus tenir des réunions de jour, précise Mme Gaudreault. Le complexe a l’avantage d’être situé à moins de 25 minutes des ponts de Québec. » Au total, le tourisme d’affaires représente plus de 40 % des revenus de La cache à Maxime.
« Certes, nous avons un fort produit pour attirer la clientèle affaires. Cependant, jamais nous n’avions connu d’aussi bons résultats depuis la création de Destination Beauce », insiste la vice-présidente. Elle souligne que ce partenariat s’est traduit par au moins cinq événements où le complexe a travaillé en collaboration avec Le Georgesville, de Saint-Georges, pour la tenue d’activité de groupe. Cette synergie entre les hôteliers, les restaurateurs, les attractions et les producteurs agrotouristiques beaucerons a pour effet de faire rayonner davantage la région. « Les visiteurs d’affaires constatent que nous avons une bien meilleure offre touristique qu’il y a 10 ans. Ils reviennent en vacances avec leur famille. Bref, tout le monde est gagnant », soutient-elle. Outre La cache à Maxime, l’offre du tourisme d’affaires beauceron peut également compter sur La cache du Golf, un autre établissement de la chaîne C Hôtels. Construit en 2016 au coût de 8,5 M$, ce complexe de 36 chambres, incluant trois suites exécutives et une salle de 250 personnes, est bordé par le parcours du Club de golf de Beauceville. « La création de cet hôtel a permis de rehausser l’offre d’hébergement proposée aux travailleurs de passage et l’offre de salles pour les réceptions et négociations syndicales des entreprises du secteur », signale Karen Courtemanche, directrice générale de l’établissement, qui précise que « plus de 75 % des chambres appartiennent à des entrepreneurs de la région ».
Les réunions locales et régionales, le tourisme d’affaires individuel ainsi que les événements sportifs représentent plus de 60 % des revenus de La cache du Golf.
En attendant la venue d’un hôtel à Sainte-Marie
Le territoire beauceron dispose également d’un autre solide levier pour mousser ses parts en tourisme d’affaires : le Centre Caztel, à Sainte-Marie. Inauguré en 2010 dans le quadrilatère Cité Sainte-Marie, il abrite deux patinoires avec des gradins pour 1 700 et 350 personnes, un gymnase double, une salle multifonctionnelle divisible en trois parties pouvant accueillir 675 personnes en banquet et une salle de conférence. Sans oublier deux loges qui portent le nom d’anciens politiciens de la collectivité qui ont été ministres : Laurent Lessard et Maxime Bernier.
Pour l’anecdote, le nom du Centre est lié à un don de 500 000 $ de la part de Nathalie Lacroix, fondatrice de Caztel, une entreprise beauceronne spécialisée en frais d’interurbain à prix réduit. Celui-ci figure parmi les quelque 3 M$ récoltés auprès des entreprises et des organismes de la région ayant servi à financer ce complexe multifonctionnel qui a coûté 27 M$.
« Plus de 1 M$ a été investi pour offrir un éclairage et une sonorisation inégalés dans tout le complexe », signale Julie Saint-Hilaire, directrice adjointe du Service des loisirs, de la culture et de la vie communautaire de Sainte-Marie, qui gère ses infrastructures. L’an dernier, le Centre Caztel a accueilli une bonne trentaine de compétitions sportives, dont 5 de nature provinciale, et 405 événements régionaux, tels des galas, des soirées reconnaissance, des réunions, y compris des salons et des expositions. L’établissement a même servi de centre d’urgence pendant cinq jours lors des inondations du printemps dernier. « Les gens commencent à nous connaître, ce qui se traduit par une hausse annuelle de 20 % de nos activités événementielles depuis cinq ans », calcule Mme Saint-Hilaire. Un bond auquel contribue la création de Destination Beauce, ainsi que l’embauche d’une deuxième personne à l’équipe des ventes, précise-t-elle. Les activités liées au tourisme d’affaires correspondent désormais à plus de 70 % des revenus nécessaires aux frais d’exploitation du bâtiment, nous confirme la municipalité.
« Nous sommes conscients que ce Centre pourrait accueillir davantage d’événements provinciaux et nationaux si un hôtel y était rattaché. Ça fait partie de nos futurs plans de doter Sainte-Marie d’un hôtel de 60 à 80 chambres », affirme Gaétan Vachon, président de Destination Beauce et maire de Sainte-Marie.
Prolongement d’autoroute profitable
Un autre facteur qui aide à propulser le tourisme d’affaires en Beauce est le prolongement de l’autoroute 73 jusqu’aux portes de Saint-Georges. Terminée en 2016 au coût d’un demi-milliard de dollars, cette voie rapide rapproche encore plus la région de l’autoroute 20 et 40, et donc d’une clientèle affaires importante. « Ça prend maintenant 55 minutes top chrono pour parcourir la distance entre les ponts de Québec et de Saint-Georges », soutient Mme Vézina, de l’hôtel Le Georgesville, rappelant que ce trajet prenait 90 minutes par la route 173. Cet atout est devenu un argument de taille dans toutes les opérations séduction de Destination Beauce à l’égard des organisateurs d’événements.