Plus de la moitié de la clientèle du Giulietta, à Saint-Léonard, est composée de gens d’affaires. (Photo: courtoisie)
RÉUNIONS ET CONGRÈS. Il est midi, une belle journée de janvier au restaurant Nina Pizza Napolitaine, dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les 45 places du petit local sont toutes occupées, comme c’est généralement le cas du lundi au vendredi à l’heure du lunch depuis l’ouverture du resto en 2014. La clientèle est composée à plus de 90 % de gens qui travaillent dans les bureaux avoisinants.
C’est la même chose chez Bottega, dans la Petite-Italie, à Montréal, dont les portes sont ouvertes depuis 2006, et dans la plupart des 25 succursales de Pizzéria No 900 que l’on trouve un peu partout en province.
Comment expliquer cet engouement pour la pizza, plus particulièrement pour la pizza napolitaine, auprès de la clientèle d’affaires ? « C’est rapide, c’est bon, et en plus, c’est un savoir-faire désormais reconnu par le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO », répond Pénélope Lachapelle, copropriétaire de Nina Pizza Napolitaine. Depuis décembre 2017, l’art du pizzaïolo napolitain, né il y a plus de trois siècles, fait partie des quelque 550 inscrits dans cette catégorie patrimoniale.
Concoctée à la base de farine italienne, de fromage fior di latte et de tomates san marzano, la pizza napolitaine à la particularité d’être cuite en seulement 90 secondes dans un four à bois où la température dépasse les 900 degrés Fahrenheit. « Un facteur très apprécié par la clientèle d’affaires dont le temps est précieux à l’heure du lunch », indique Massimo Covone, cofondateur et copropriétaire des deux adresses Bottega, à Montréal et à Laval.
Où aller discuter affaires entre deux pointes ?
Bottega, le pionnier
Avant que la fièvre de la pizza napolitaine ne s’empare du Québec, la famille Covone a été parmi les premières à instaurer le concept de cette pizza tricentenaire, à Montréal. En 2006, cette famille de restaurateurs a fait venir un four à bois directement de Naples pour ouvrir le tout premier restaurant Bottega. L’adresse de la rue Saint-Zotique Est compte 75 places et une terrasse d’une trentaine de sièges. Un des membres de la famille est même allé suivre une formation chez un maître pizzaïolo en Italie afin d’apprivoiser les techniques et les ingrédients qui servent à préparer la Verace Pizza Napoletana.
Trois ans plus tard, la famille ouvrait une seconde succursale de 110 places (avec terrasse de 50 sièges) sur le boulevard Saint-Martin, à Laval. Bien que les deux adresses ne disposent d’aucune salle privée, elles peuvent être réservées dans leur totalité. « Ce qui se produit entre trois et cinq fois par année, notamment lors de la période des fêtes », indique M. Covone.
On trouve désormais 25 succursales de Pizzéria No 900 un peu partout dans la province. (Photo: courtoisie)
Nina, la petite soeur de New York
C’est en mordant à pleines dents dans une pizza au petit resto Kesté Pizza & Vino, de la rue Bleecker, à New York, en 2010, que Mme Lachapelle a eu le coup de foudre pour la version napolitaine. « Dès cet instant, j’ai eu l’idée d’ouvrir une pizzéria similaire à Québec », raconte cette ex-serveuse. En 2014, elle et sa partenaire d’affaires Lucie Nadeau ouvraient la toute première succursale de Nina, dans le quartier Saint-Roch. C’est d’ailleurs le maître pizzaïolo Roberto Caporuscio, propriétaire du Kesté, qui a transmis son savoir-faire aux deux restauratrices.
Le duo s’apprête à ouvrir une deuxième adresse d’une quarantaine de places sur la rue Saint-Jean d’ici la fin du mois de mars. Étant donné le volume du four permettant la cuisson de quatre pizzas à la fois, le restaurant accepte les réservations de groupes qui comptent jusqu’à 10 personnes.
Pizzéria No 900, la chaîne
Depuis l’ouverture de la toute première succursale dans Outremont, Pizzéria No 900 fait un malheur. Cette chaîne, où la céramique blanche, les boiseries et les dorures séduisent instantanément le regard, a réinventé la pizzéria de quartier. La succursale d’Outremont figurait d’ailleurs parmi les 20 lauréats du concours Commerce Design Montréal 2015. Dès le départ, l’intention de l’entrepreneur Alexandre Brunet était claire : créer un « effet wow » sur tous les plans. « Je souhaitais que la clientèle en ait plein la vue, plein la bouche, et que le montant total de la facture les surprenne davantage », indique le créateur des pizzas Stromboli (aujourd’hui propriété de Plaisirs Gastronomiques).
On trouve désormais 25 succursales de Pizzéria No 900 un peu partout dans la province, notamment à Montréal, Laval, Boucherville, Sherbrooke, Saint-Sauveur et Québec. Trois de ces adresses disposent d’une salle privée pouvant accueillir au moins une quinzaine de personnes. La toute dernière succursale, qui a ouvert ses portes dans le Vieux-Terrebonne, abrite même un espace privé suffisamment spacieux pour 30 convives.
Giulietta, la cinéphile
Depuis un peu plus de deux ans, le restaurant Giulietta, des Cinémas Guzzo, à Saint-Léonard, propose également des choix de pizzas napolitaines. Voisin du Méga-Plex Lacordaire 16, ce vaste espace aménagé au coût de 1,5 million de dollars a été conçu exprès pour accueillir les groupes. Bien que le resto soit très fréquenté par les familles, plus de la moitié de sa clientèle demeure néanmoins des gens d’affaires. D’ailleurs, Giulietta est réservé en exclusivité au moins une douzaine de fois par année, souligne Vincenzo Guzzo, le propriétaire de l’établissement.
Ces jours-ci, une deuxième succursale de Giulietta ouvre ses portes au Marché Central, à Montréal. Cette nouvelle adresse de 160 places dispose d’une mezzanine qui pourra recevoir les groupes d’une quarantaine de personnes. Coût de l’investissement : 1 M $.