Les propriétaires fondateurs du domaine Labonté de la pomme, à Oka, ont aménagé la toute première cabane à pommes au Québec en 2013. (Photo: courtoisie)
RÉUNIONS ET CONGRÈS. Lorsque Myriam et Dany Larouche ont décidé d’acquérir la ferme ovine de leurs parents à Saint-Nazaire, au Lac-Saint-Jean, en 2008, leur intention était très claire. Pas question de cumuler deux emplois comme le faisait leur père. La ferme de 650 brebis devait assurer l’unique revenu de ses propriétaires.
La création d’une table champêtre, devenue L’Orée des champs, a fait partie intégrante de leur stratégie. « Mon frère et moi avons investi plus de 750 000 $ pour réaménager le domaine familial fondé par nos grands-parents en 1926 », soulève Myriam Larouche, bachelière en nutrition.
Aujourd’hui, la ferme propose deux salles de réception (30 et 130 places) équipées pour satisfaire les besoins de la clientèle d’affaires. Les rencontres des entreprises et des organismes de la région constituent près de 20 % des revenus de l’entreprise agricole. Bien que la cuisine fonctionne sur réservation d’au moins 30 personnes à la fois, la ferme offre toutefois une dizaine de dates par année lors desquelles de plus petits groupes peuvent venir se délecter de carré, de gigot et de jarret d’agneau.
La vente de produits transformés participe aussi à la rentabilité de la ferme. Ces six dernières années, Myriam et Dany Larouche utilisaient des installations à Alma pour produire leurs charcuteries. « Désormais, la production se fera sur notre ferme », souligne l’agricultrice qui finalise ces jours-ci un investissement de plus de 300 000 $ pour l’aménagement d’un petit laboratoire à cet effet.
La cabane à pommes
Afin de mousser leurs revenus, les propriétaires fondateurs du domaine Labonté de la pomme, à Oka, ne se sont pas contentés d’introduire le concept de la table champêtre au sein de leur entreprise. Pour 100 000 $, ils ont aménagé la toute première cabane à pommes au Québec en 2013. « Et ça fonctionne très bien », soutient la copropriétaire des lieux, Nathalie Labonté. Aujourd’hui, plus de 40 % des revenus générés par l’entreprise proviennent des activités de restauration du domaine, affirme l’agricultrice.
Goûters sur le pouce et pique-niques dans les vergers, où poussent notamment pommes, citrouilles, cerises et poires, participent ainsi à la rentabilité de l’entreprise, tout comme les réservations de groupes pour la salle pouvant recevoir jusqu’à 70 personnes. Constitué de gaufres maison, de jambon à l’érable, de fromage d’Oka et de pommes, le demi-étagé gourmand contribue d’ailleurs à la popularité de la destination régulièrement visitée par des entreprises montréalaises et de la Rive-Nord.
Ce n’est pas fini, avertit la productrice. Elle et son conjoint, Sylvain Mercier, chef cuisinier, ont investi 1 million de dollars pour aménager une petite cidrerie au sein de leur verger afin d’y fabriquer des boissons aux pommes, alcoolisées ou non. Une autre facette qui leur permet de bonifier leur production.
Raymonde Tremblay détient le plus important cheptel du pays de ce cousin de l’autruche, l’émeu, avec plus de 400 têtes. (Photo: courtoisie)
Osez l’émeu
C’est à se demander si Raymonde Tremblay n’a pas vécu en Australie dans une vie antérieure. Depuis 25 ans, cette diététiste de formation s’investit corps et âme dans l’élevage de l’émeu, un oiseau que vénéraient les aborigènes pour sa viande et son huile. Encore aujourd’hui, sur ses terres de Saint-Urbain, dans Charlevoix, elle détient le plus important cheptel du pays de ce cousin de l’autruche, avec plus de 400 têtes.
Juste avant la pandémie, la productrice a investi plus de 1 million de dollars pour la construction d’un économusée, d’une boutique, d’une usine de transformation et d’un restaurant bistro d’une cinquantaine de places (plus une trentaine sur la terrasse). « Il y a longtemps que je rêvais de ce projet, soutient l’agricultrice devenue l’unique propriétaire du Centre de l’émeu de Charlevoix depuis 2013. J’ai pu embaucher un chef qui non seulement s’amuse à concocter des recettes avec l’émeu, mais maîtrise aussi les notions de boucherie. » C’est ce qui permet à l’entreprise d’accentuer la valorisation de cette viande exceptionnelle issue de la famille des ratites, dit-elle.
Un menu bistro qui inclut burger, pizza et même poutine à l’émeu a été proposé pendant la période estivale sept jours sur sept à l’heure du dîner. D’autres plats, dont le bourguignon et des linguines, peuvent être préparés pour les groupes qui en font la demande. D’ailleurs, la productrice compte bien séduire les entreprises de la région — tout comme celles qui sont de passage en congrès — pour que ce marché d’affaires double, voire triple les actuels 10 % qu’il représente.