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«Casser la sédentarité» pour que les aînés soient plus autonomes

La Presse Canadienne|08 juin 2024

«Casser la sédentarité» pour que les aînés soient plus autonomes

Le fait de varier les exercices est également important. Avoir des séances plus exigeantes pour les muscles, d'autres pour l'équilibre et la posture, comme la marche ou le jardinage, vont renforcer le maintien de l'autonomie chez les aînés. (Photo: 123RF)

L’activité physique contribue au maintien de l’autonomie des personnes âgées. Dans le contexte où la population est vieillissante, une campagne encourage les aînés à délaisser leurs habitudes sédentaires et à être actifs, même à petite dose. 

La campagne «Actif à votre façon», lancée par l’organisation Capsana en partenariat avec le Réseau FADOQ et le ministère de la Santé et des Services sociaux, propose sur le site web jemactive.ca des idées d’activités physiques et les bienfaits qui y sont associés. 

Peu importe l’âge, n’importe qui qui se met à être actif va gagner des bénéfices immédiats, affirme le neuropsychologue Louis Bherer, directeur du Centre EPIC et professeur titulaire au département de médecine de l’Université de Montréal. 

Il nuance qu’il faut être à l’écoute de ses capacités physiques et ne pas se fixer des objectifs intenables, mais ce n’est pas l’âge qui va limiter les gains, c’est la sédentarité et le manque d’activité physique. «Il faut distinguer les deux. On peut faire trop peu d’activité physique ou beaucoup d’activité physique, mais être quand même très sédentaire si on passe plusieurs heures assises. Il faut casser la sédentarité le plus possible», fait valoir Dr Bherer. 

L’activité physique réduit les risques de perte d’autonomie de plusieurs façons. «Les principaux facteurs qui vont faire en sorte que les gens vont perdre de l’indépendance, ce sont les troubles neurocognitifs, mais c’est aussi les troubles de mobilité comme les chutes, la difficulté à se déplacer et à vaquer à ses occupations de la vie de tous les jours», explique le neuropsychologue. 

En étant actifs physiquement, les aînés maintiennent une meilleure vitesse de marche et un meilleur équilibre, ce qui diminue les risques de chutes, qui sont courantes et dangereuses pour eux. Cela aide aussi sur le plan des troubles neurocognitifs. 

«Tous les éléments qui vont diminuer l’indépendance d’une personne âgée peuvent être reportés à plus tard, et on gagne beaucoup dans la qualité de vie. Évidemment, on pense souvent aux cas plus graves neurocognitifs, de démence ou de chutes, mais en amont de cela, avant que ces gros événements arrivent, il y a une perte de qualité de vie et une perte de bien-être qui est importante et l’activité physique permet de contrer cela», explique Dr Bherer.

 

Bienfaits immédiats 

Même chez les personnes qui n’ont pas été actives depuis très longtemps, se remettre en forme apporte des bienfaits rapidement, notamment au niveau du sommeil. «Ils vont rapidement retrouver le sommeil s’ils avaient des problèmes de sommeil et ils vont aussi se sentir plus énergiques», indique-t-il. 

Un des avantages souvent sous-estimés, selon Dr Bherer, est par rapport à la santé psychologique et cognitive. «Être actif physiquement, c’est bon pour réduire l’anxiété, les symptômes dépressifs et c’est bon pour stimuler le cerveau. Ça donne une impression d’éveil rapidement. Les gens nous rapportent avoir une attention plus soutenue et se sentir mieux mentalement», rapporte-t-il. 

Dans ses études, après quelques mois seulement, des bienfaits ont été constatés au niveau de l’attention, la concentration et de la mémoire. «Et à long terme, on sait que ça diminue les risques de développer des troubles neurocognitifs comme la démence», ajoute-t-il. 

Pour pouvoir bénéficier le plus possible de l’activité physique, il est préférable de faire de l’exercice à intensité modérée, c’est-à-dire dès qu’on a un petit essoufflement. Or, même les activités à plus faible intensité contribuent à ralentir le déclin cognitif associé au vieillissement. Par exemple, une marche non vigoureuse de 15 minutes par jour aura des bénéfices au niveau cognitif, soutient Dr Bherer. 

«On recommande quand même jusqu’à 150 minutes d’activité physique modérée (par semaine) pour avoir des bienfaits sur la santé cardiorespiratoire aussi», précise-t-il. 

Le fait de varier les exercices est également important. Avoir des séances plus exigeantes pour les muscles, d’autres pour l’équilibre et la posture, comme la marche ou le jardinage, vont renforcer le maintien de l’autonomie chez les aînés.

Pour se garder motivé, Dr Bherer recommande de trouver une activité qu’on aime et de la pratiquer en groupe puisque nos coéquipiers vont nous entraîner les jours où l’on est moins motivé.

Il rappelle par ailleurs que l’activité physique n’est pas la seule chose sur laquelle les personnes âgées doivent miser pour un mode de vie sain. Bien dormir, manger de façon équilibrée, faire attention à l’alcool, avoir des interactions sociales et de la stimulation cognitive sont tous des aspects qui contribueront au bien-être.

 

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