Tous les mois de juin, Emballage Cartier ferme ses portes pendant un après-midi pour permettre la tenue des Olympiades, une activité où tous les employés quittent leur poste pour aller « jouer dehors ». (Photo: Emballage Cartier)
SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL. À 44 ans, David Cartier a entrepris de se remettre en forme. Mais plutôt que de se lancer dans l’aventure seul, le dirigeant d’entreprise a invité ses employés à le suivre dans l’adoption d’habitudes de vie plus saines.
«Je me suis rendu compte que même si je jouais au hockey deux fois par semaine, je n’étais pas un gars vraiment en forme. Je me suis dit que si c’était important pour moi de faire davantage d’activité physique, ça l’était aussi pour les gens avec qui je travaille», raconte le président d’Emballage Cartier, une entreprise qui se spécialise dans le développement et l’optimisation de produits d’emballage industriels.
Il a donc envoyé un courriel à ses 75 employés pour leur partager sa volonté de mettre sur pied un comité voué à la santé. Le personnel n’a pas tardé à manifester son intérêt. Au départ, l’objectif du comité était simple : donner aux employés l’envie de bouger entre collègues.
C’est ainsi qu’est née en 2015 l’initiative Gym Tonic. Les premières activités organisées consistaient en des marches sur l’heure du midi et des randonnées pédestres sur les montagnes environnantes.
De fil en aiguille, le programme est devenu plus structuré. Des professionnels de la remise en forme ont été invités sur le lieu de travail pour effectuer un bilan de santé des employés intéressés et leur créer un programme d’entraînement personnalisé. Lors de la rénovation de ses bureaux, l’entreprise située à Saint-Césaire a aménagé un gym.
Tous les mois de juin, Emballage Cartier ferme également ses portes pendant un après-midi pour permettre la tenue des Olympiades, une activité où tous les employés quittent leur poste pour aller «jouer dehors».
Compétition amicale
«Notre comité est très dynamique et trouve toujours de nouvelles façons de donner l’envie aux gens de se joindre aux activités, soutient M. Cartier. Les employés en forme embarquent rapidement, mais le défi est de convaincre les gens moins en forme de participer.»
Pour motiver les troupes, les membres du comité Gym Tonic ont eu l’idée de créer des équipes. Les employés accumulent des points pour leur équipe en réalisant certaines actions, par exemple aller s’entraîner au gym, prendre un selfie en faisant une activité physique ou alors convaincre un collègue de bouger avec eux. À la fin du mois, l’équipe qui a récolté le plus de points gagne un prix. «Ça crée une atmosphère de compétition amicale très amusante. Les gens se lancent des défis. Essayer de battre les autres équipes, ça les motive», soutient M. Cartier.
Autre source de motivation, les employés d’Emballage Cartier ont droit à une heure payée par semaine pour faire de l’activité physique, que ce soit un entraînement au gym de l’entreprise ou alors une séance de course à l’extérieur.
Pour le moment, l’entreprise ne souhaite pas mesurer précisément les effets de son programme Gym Tonic sur la santé de ses employés. M. Cartier constate cependant que les activités organisées suscitent plus d’engouement qu’auparavant.
«Quand j’ai lancé l’initiative, je ne voulais pas que ce soit nécessairement lié à la productivité des employés ou à la réduction du taux d’absentéisme. Le programme fonctionne parce qu’il est au service des gens, pas parce qu’il permet d’améliorer la productivité de l’entreprise. Je ne sais pas si les employés sont plus en santé ou s’il y a moins d’absentéisme, je ne le mesure pas. Ce que je sais, par contre, c’est que de plus en plus de gens participent, dit-il et que la mobilisation et le plaisir augmentent.»
Ce n’est qu’un début
Histoire de poursuivre sur sa lancée, Emballage Cartier a intégré la démarche Entreprise en santé, une certification qui reconnaît les efforts des entreprises québécoises dans la création d’un environnement de travail favorable à la santé globale de leurs employés.
L’entreprise a atteint l’année dernière le niveau 1 de la certification, qui en compte cinq au total. «Pour continuer à progresser dans la démarche, on commence à toucher à d’autres sphères, comme la santé mentale. On aborde maintenant des notions de réalisation de soi et on a organisé des conférences sur la gestion du stress», explique M. Cartier.
Dans l’objectif de mieux cerner les besoins des employés et d’orienter les efforts dans la bonne direction, Emballage Cartier a mené un sondage auprès de ses salariés. Principale conclusion : ceux-ci désiraient davantage de temps pour leur vie personnelle. L’entreprise a donc revu sa politique de vacances et offre maintenant trois semaines de vacances payées dès l’embauche.
«Notre ambition, résume M. Cartier, c’est que nos employés puissent se réaliser autant dans leur vie professionnelle que personnelle en travaillant chez nous.»