CGI tient chaque année sa « Marche autour du monde », qui invite les 71 000 professionnels de l’entreprise à promouvoir la santé. Sur notre photo, les employés de CGI dans les rues de Montréal l’an dernier. [Photo : Gabriella Bruyère]
SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL – Série 1 de 3 – La santé et sécurité du travail (SST) représente un coût important pour les entreprises. Pour les aider à faire des gains en la matière, Les Affaires présente trois cas d’employeurs ayant mis en place des mesures efficaces de prévention.
Une fois par année, les employés de CGI partout dans le monde marchent simultanément dans les rues pour célébrer la santé. Cette activité devenue emblématique s’inscrit dans une stratégie bien plus large visant à maintenir les salariés de l’entreprise au meilleur de leur santé physique et psychologique.
La société de services en technologies de l’information célèbre cette année le dixième anniversaire d’Oxygène, son programme mondial de santé et mieux-être. «Nous n’avons pas attendu que de telles initiatives deviennent tendance, souligne Suzanne Bossy, directrice du centre d’expertise Santé et bien-être de CGI.
Depuis son lancement, l’objectif du programme est de fournir des outils qui permettent aux employés de prendre en charge leur santé. Oxygène adopte une démarche holistique qui couvre l’ensemble des besoins des employés en matière de saines habitudes de vie. Les volets abordés incluent entre autres l’activité physique, la nutrition, le tabagisme, les habitudes de sommeil et la santé mentale.
Parmi les différents services offerts, les employés ont par exemple la possibilité de se soumettre à un examen médical directement sur leur lieu de travail. On y mesure notamment le taux de cholestérol, la glycémie et la pression artérielle. «C’est une activité très populaire qui permet aux employés de prendre conscience de leurs facteurs de risque et de modifier leurs habitudes de vie en conséquence», explique Mme Bossy.
Des données pour cibler les priorités
Toujours dans une optique de prévention, les salariés de CGI sont invités à remplir un questionnaire interactif d’une quinzaine de minutes portant sur leur santé. À la fin de l’exercice, ils obtiennent une évaluation personnalisée et confidentielle qui met en lumière leurs forces et leurs faiblesses. L’outil fait également des suggestions et propose différentes ressources liées aux facteurs de risque relevés.
L’entreprise, de son côté, tire profit des données dépersonnalisées ainsi récoltées pour améliorer le programme. «On utilise beaucoup de sources d’informations pour cibler les priorités, comme les questionnaires santé, les plans stratégiques des unités d’affaires, le régime d’assurance collective et les besoins évoqués par les employés», indique Mme Bossy.
L’année dernière, CGI a par exemple mis l’accent sur la santé mentale. Plusieurs activités ont été organisées pour sensibiliser le personnel aux risques psychologiques en milieu de travail.
Parmi les autres services et activités offerts par le programme, on compte notamment un portail santé interactif, un accès en ligne à des professionnels de la santé, des défis sportifs et des conférences thématiques.
Stratégie mondiale, solutions locales
En dix ans, CGI a constaté que pour être efficaces, les initiatives en santé et mieux-être devaient être adaptées aux différentes réalités géographiques. Le défi est de taille pour CGI, qui compte 71 000 employés dispersés dans près de 30 pays.
«On a énormément appris sur l’adaptation culturelle et les sensibilités régionales. Les enjeux en matière de santé des effectifs ne sont pas nécessairement les mêmes au Canada, en Australie et en Inde», mentionne Claire Gaillard, conseillère principale, Communication, pour le programme de santé et mieux-être de CGI.
Bien que la direction du programme Oxygène se trouve au siège social de la société, à Montréal, les bureaux étrangers ont la latitude d’adapter les initiatives à la culture locale.
Par exemple, le problème de la gestion du stress n’est pas abordé de la même façon au Canada et au Royaume-Uni. Ici, l’accent a été mis sur les campagnes de prévention et les formations destinées à l’ensemble du personnel. De l’autre côté de l’Atlantique, où les troubles de santé mentale sont stigmatisés davantage, l’entreprise a plutôt outillé les gestionnaires pour qu’ils puissent aider leurs employés à gérer leur stress.
Si l’objectif de base d’Oxygène est demeuré le même depuis dix ans, le programme a élargi ses champs d’intervention. Un volet sur la santé financière a par exemple été ajouté, et un outil permettant d’anticiper les potentiels agents stressants dans une équipe de travail, de façon à mieux les prévenir, est également en développement.
Pour mesurer le succès des initiatives mises en place, les responsables du programme se basent certes sur des données comme le taux de roulement, l’absentéisme et les réclamations d’assurance invalidité, mais affirment s’intéresser avant tout au taux de participation et de satisfaction des employés.
«Oui, on veut augmenter la productivité des employés et réduire nos coûts de soins de santé, mais l’objectif du programme est d’abord que nos employés soient en meilleure santé pour qu’ils puissent profiter de leur vie personnelle et professionnelle, soutient Mme Bossy. Atteindre un certain rendement de l’investissement n’a jamais été un point critique. Quand on constate qu’il n’est plus nécessaire de donner des incitatifs financiers aux employés pour qu’ils participent aux activités, on sait que nos efforts de sensibilisation ont porté fruit.»