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Le constructeur de véhicules électriques haut de gamme Tesla est devenu mercredi l’entreprise du secteur automobile mondial la plus chère en Bourse, dépassant Toyota, même si l’entreprise d’Elon Musk vend beaucoup moins de voitures que son concurrent japonais.
Selon l’agence Bloomberg, la valeur boursière de Tesla a dépassé les 207 milliards de dollars sur la place new-yorkaise, surpassant les 201,9 milliards de dollars de Toyota.
Il ne lui aura donc fallu que quelque 5 mois pour doubler sa capitalisation boursière qui avait atteint 100 milliards le 22 janvier.
À la fermeture, le titre de Tesla a grimpé de 3,69 % à presque 1 120 dollars et s’apprêtait à finir à un record.
Comme pour mieux marquer l’ascension fulgurante de Tesla, les constructeurs traditionnels américains, General Motors et Fiat Chrysler ont publié mercredi les chiffres des ventes au 2e trimestre: sans surprise, une chute de plus d’un tiers aux États-Unis, où les acheteurs étaient confinés chez eux pendant une bonne partie du temps pour tenter d’endiguer la pandémie de Covid-19.
Mais ils ont tous les deux noté un frémissement de la demande en juin quand les restrictions ont été levées.
L’entreprise fondée par Elon Musk, qui doit elle aussi publier ses chiffres de ventes cette semaine, a connu une ascension fulgurante et le groupe compte toujours livrer plus d’un demi-million de voitures en 2020, malgré la pandémie.
Un chiffre bien inférieur à ceux de Toyota, qui a vendu près de 10,5 millions de voitures l’année dernière.
La marque d’Elon Musk est notamment associée à l’innovation technologique et à la protection de la planète, avec sa promesse que ses véhicules sont et resteront les plus écologiques sur le marché.
Tesla a également prouvé qu’elle pouvait produire un véhicule en masse, malgré les difficultés rencontrées avec son modèle d’entrée de gamme, le Model 3.
De plus, le groupe est maintenant directement présent sur l’immense marché chinois avec son usine géante de Shanghaï qui lui permet de monter en puissance et d’échapper aux aléas de la guerre commerciale entre Washington et Pékin.
Impatient Musk
Plusieurs commentateurs avaient indiqué dès le mois de juin que Tesla s’était hissée au premier rang boursier parmi les constructeurs de voitures. Et Elon Musk, le fantasque patron de l’entreprise, avait même « aimé » un tweet le félicitant pour cette prouesse.
Ce décalage dans le temps tient aux méthodes de calcul de la capitalisation boursière d’une entreprise, qui correspond au nombre d’actions en circulation multiplié par la valeur du titre à un moment donné.
A l’instar d’autres groupes japonais, Toyota a stocké ces dernières années un grand nombre d’actions, destinées à des programmes de rachat. Ces titres ne sont pas toujours pris en compte pour chiffrer la valeur boursière de l’entreprise.
En ne les incluant pas dans le calcul, il est donc possible de considérer que Tesla a dépassé Toyota en Bourse dès le 10 juin.
Les « tradis »
General Motors et Fiat Chrysler ont vu leurs ventes chuter, mais les deux constructeurs ont noté une reprise en fin de période quand l’économie a rouvert peu à peu.
GM, numéro un de l’automobile aux États-Unis, a vu ses ventes s’effondrer d’un tiers par rapport au deuxième trimestre 2019, à 492 484 unités, selon un communiqué diffusé mercredi.
Le géant automobile avait dû arrêter sa production pendant presque deux mois à cause de la pandémie de Covid-19, mais il est désormais revenu à la normale dans la majorité de ses usines, a-t-il précisé.
Fiat Chrysler pour sa part a vu les ventes sombrer de 39 % à 367 086 véhicules, par rapport au 2e trimestre de 2019.
« Ce trimestre démontre la résilience du consommateur américain », a déclaré le responsable des ventes aux États-Unis, Jeff Kommor.
« Les ventes au détail ont rebondi depuis le mois d’avril, les consommateurs étant encouragés à acheter par la réouverture de l’économie, la stabilité des prix de l’essence et la faiblesse des taux d’intérêt », a-t-il ajouté.
Ford, le numéro deux aux États-Unis, doit publier les chiffres de ses ventes ultérieurement.