Foodtastic enrichit sa stratégie marketing grâce à l’IA
Jean-François Venne|Mis à jour le 13 juin 2024« Notre équipe marketing a rapidement intégré les outils d’IA dans plusieurs de ses activités », confie Vlad Ciobanu, vice-président senior au marketing. (Photo: courtoisie)
SPÉCIAL 300. Foodtastic n’échappe pas à l’engouement récent pour l’intelligence artificielle (IA). Elle lui a trouvé plusieurs usages au cours de la dernière année, en particulier du côté de ses opérations marketing.
Depuis sa fondation, en 2016, Foodtastic a connu une forte croissance. Le franchiseur compte déjà 27 bannières, dont Café Second Cup, Copper Branch, et les rôtisseries Benny et Au Coq. Il n’a pas mis de temps à tenter l’expérience de l’IA générative lorsque celle-ci est devenue accessible.
« Notre équipe marketing a rapidement intégré les outils d’IA dans plusieurs de ses activités », confie Vlad Ciobanu, vice-président senior au marketing. Foodtastic l’emploie beaucoup dans ses programmes de loyauté pour personnaliser ses offres et ses campagnes ciblées.
Si un client a une tendance marquée envers le véganisme et ne commande en ligne que des restaurants végétariens ou végans, l’entreprise ne lui enverra pas d’offres ou de communications axées sur la viande, par exemple. Même la composition des menus et des combos peut être influencée par les tendances révélées par l’IA.
Épargner du temps
Par ailleurs, Foodtastic utilise des outils d’IA générative, comme Midjourney (spécialisé dans la génération d’images) et Jasper (un assistant IA payant spécialisé pour les équipes marketing). Elle s’en sert pour appuyer la création de contenu marketing, notamment la production d’images et de vidéos. Les logiciels fabriquent rapidement du contenu, que l’équipe de design graphique adapte ensuite à chacune des 27 bannières.
« Environ 75 % de ce travail est désormais accompli en quelques minutes plutôt qu’en plusieurs heures », note Vlad Ciobanu. L’entreprise utilise aussi ces outils pour retoucher des photos, une tâche que l’IA réalise à une vitesse fulgurante.
Foodtastic met également l’IA à profit pour créer du contenu écrit ou encore pour le corriger ou le traduire. Comme l’entreprise compte des franchises à l’extérieur du Québec, traduire ses documents de manière quasi instantanée représente un gain de temps non négligeable. « Nous devons bien sûr toujours faire valider ces contenus par des humains », précise le vice-président.
L’entreprise commence en outre à se servir d’outils de l’IA pour synthétiser des contrats de plusieurs centaines de pages afin d’en faire ressortir les principaux éléments.
L’intelligence d’affaires de Foodtastic bénéficie aussi de l’apport de l’IA. Elle sert à collecter, à croiser et à analyser des données externes, par exemple sur les clients, ou encore des données internes, comme des rapports de vente. Elle sert aussi à suggérer des pistes stratégiques ou des améliorations. Cela permet par exemple de comprendre pourquoi une région offre de meilleures performances qu’une autre, en tenant compte d’un grand nombre d’éléments, notamment la démographie et le climat.
Au quotidien, ils misent sur d’autres outils, comme Copilot, de Microsoft, qui prend des notes pendant leurs vidéoconférences sur Teams et qui génèrent des listes de tâches à accomplir pour chaque personne.
Vlad Ciobanu estime que tous les membres de son équipe marketing utilisent désormais l’IA d’une manière ou d’une autre en fonction de leurs tâches et responsabilités. Les designers graphiques emploient plus la génération d’images et de vidéo, alors que les coordonnateurs marketing se servent plutôt des capacités de rédaction de ces logiciels. Les directeurs marketing se sont entichés des logiciels qui appuient l’intelligence d’affaires.
Tourné vers l’avenir
Vlad Ciobanu voit bien peu d’inconvénients à l’arrivée de ces outils. « Tout le monde a dû se former et s’habituer à les utiliser, mais les employés de notre équipe marketing sont très à l’aise avec la technologie, donc la courbe d’apprentissage n’est pas très grande », affirme-t-il.
Bien sûr, l’emploi d’outils privés comme Jasper ou Copilot vient avec un coût, mais celui-ci reste minime en comparaison des économies générées par tout le temps sauvegardé.
Vlad Ciobanu donne l’exemple de rencontres de remue-méninges pour imaginer une nouvelle campagne marketing. Plutôt que de partir de zéro, l’équipe demande désormais à l’IA de se mettre à sa place et de proposer quelques idées de campagne. Elle s’inspire ensuite de ces suggestions et les adapte à ses besoins.
Foodtastic se tourne maintenant vers l’avenir. Elle a commencé à regarder de plus près comment l’IA peut améliorer ses activités autres que le marketing. La Division des opérations et celle des achats, par exemple, étudient le potentiel de l’IA pour répondre à leurs besoins au quotidien.
« Ça reste assez embryonnaire pour l’instant, mais avec le développement des plateformes IA et une compréhension de plus en plus fine de ce qu’elle peut apporter à chacune de nos divisions, l’utilisation de l’IA ne va que grandir chez nous », croit Vlad Ciobanu.