Création du Consortium d’incubation et d’accélération en jeux vidéo
Emmanuel Martinez|Publié il y a 25 minutesCette initiative vise à donner un coup de pouce aux jeunes studios québécois dans leurs efforts de commercialisation.(Photo: 123RF)
Le Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal (CEIM) et l’Indie Asylum s’associent pour fonder le Consortium d’incubation et d’accélération en jeux vidéo.
Grâce à l’appui du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, cette initiative vise à donner un coup de pouce aux jeunes studios québécois dans leurs efforts de commercialisation.
«On veut développer des outils comme en marketing pour avoir de meilleures données, explique Pascal Nataf, président de l’Indie Asylum. On souhaite aussi établir des partenariats stratégiques pour faire des coproductions ou pour mieux mettre nos jeux en vitrine. On espère également trouver de nouveaux débouchés et convaincre des studios de diversifier leurs activités.»
Le Consortium offrira ainsi des formations, notamment en marketing et en stratégies de financement ainsi que des outils spécialisés comme des études de marché pour aider les studios à croître. En outre, il organisera des activités de rayonnement comme des événements de promotion et des missions commerciales.
D’ailleurs, la première initiative significative consiste en la mise sur pied d’une mission commerciale à la Game Developers Conference qui se tiendra à San Francisco, du 17 au 21 mars prochain. Les studios participants pourront alors établir des liens avec des éditeurs, des distributeurs, des fournisseurs et d’autres grandes collaborations stratégiques de partout dans le monde.
«On veut aussi développer des partenariats dans des endroits où on ne va pas souvent comme à Singapour et Hong Kong en Asie, dans des villes américaines comme New York ou la région du Maryland près de Washington», mentionne-t-il.
Une industrie en évolution
Pascal Nataf estime que le Consortium d’incubation et d’accélération en jeux vidéo profitera des forces des deux partenaires principaux. Selon lui, l’Indie Asylum, un organisme montréalais à but non lucratif qui soutient des entrepreneurs et des studios indépendants du jeu vidéo, jouit d’une bonne expertise pour le démarrage d’entreprises dans le jeu vidéo. De son côté, le CEIM se démarque dans le financement et pour aider des PME qui sont déjà prêtes pour la croissance. Le Consortium a aussi été développé en collaboration avec la Guilde du jeu vidéo du Québec.
Cette nouvelle structure vise à donner du tonus à l’industrie du jeu vidéo. «On souhaite plus de champions québécois, affirme Pascal Nataf. On désire garder le miracle du jeu vidéo ici. On veut plus d’entreprises comme Behaviour Interactive pour être sûr qu’il y ait des sièges sociaux forts ici, pour qu’on prenne des décisions avec des Québécois pour des Québécois.»
Il note que la concurrence mondiale est de plus en plus vive avec de nouveaux pôles qui émergent comme à Hanoi au Vietnam.
«L’industrie du jeu vidéo est en profonde mutation, croit-il. En plus de la compétition qui est vraiment féroce, l’IA vient bouleverser comment on travaille. Et au Québec, la fiscalité change avec des crédits d’impôt qui sont moins importants.»
Pour l’Indie Asylum, la création du Consortium d’incubation et d’accélération en jeux vidéo s’inscrit en parallèle à un appui financier de 900 000$ sur trois ans accordé en octobre par la Ville de Montréal.
Selon une étude dévoilée l’an dernier par la Guilde du jeu vidéo du Québec, la valeur de cette industrie dans la province a été établie à 1,4 milliard de dollars. Le Québec est l’un des cinq principaux centres de production de cette industrie au monde. On y compte plus de 280 studios, dont 86% appartiennent à des intérêts québécois.