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Diversification des marchés: des pistes d’action pour stimuler l’exportation

Le courrier des lecteurs|Publié à 15h30

Diversification des marchés: des pistes d’action pour stimuler l’exportation

(Photo: Adobe Stock)

Un texte de plusieurs signataires*

COURRIER DES LECTEURS. L’économie mondiale traverse une période d’incertitude. Les jeunes entrepreneurs québécois sont confrontés à des défis majeurs. La récente élection présidentielle américaine, marquée par des promesses de politiques commerciales plus strictes et des menaces de tarifs dévastateurs pour les exportateurs québécois et canadiens, accroît avec raison leurs inquiétudes.

Déjà fragilisées par de faibles intentions d’entreprendre – révélée par l’Indice entrepreneurial 2024 – les entreprises québécoises doivent composer avec une conjoncture instable et une dépendance excessive au marché américain.

Plus de 70% des exportations québécoises sont destinées aux États-Unis, rendant les entreprises particulièrement vulnérables aux fluctuations économiques et politiques.

Dans ce contexte, la diversification des marchés d’exportation se révèle une stratégie clé, notamment pour stimuler la croissance des jeunes entreprises.

En ce sens, une étude de Commerce international Québec révèle qu’une entreprise qui ajouterait un seul nouveau marché peut voir augmenter significativement la valeur moyenne de ses exportations, allant jusqu’à la quintupler.

Deux mesures pourraient accélérer cette stratégie vers l’exportation: bâtir sur le succès de programmes passés et s’appuyer sur l’écosystème collaboratif d’internationalisation.

Ces mesures ont le potentiel d’aider les entreprises à surmonter les obstacles, à se positionner à long terme sur les marchés mondiaux, en plus de contribuer à une économie locale prospère.

Bâtir sur les programmes à succès

Les paliers gouvernementaux fédéral et provincial ont été proactifs pour faciliter les exportations, par exemple, via des programmes tels que Canexport ou encore PSCE (Programme de soutien à la commercialisation et à l’exportation).

Malheureusement, ces programmes sont victimes de leur succès. En 2024, Canexport a été accessible aux entreprises pendant trois mois seulement et le PSCE pendant 3 semaines.

Ils ont ensuite été fermés puisque l’ensemble des enveloppes budgétaires avaient été allouées.

Ces deux programmes, qui offrent des subventions pour financer des démarches à l’exportation, sont essentiels pour soutenir les entreprises et favoriser la diversification des marchés. Il est donc primordial que les gouvernements y portent une attention particulière afin d’assurer un soutien en continu des entreprises. Aussi, actuellement, dans certains programmes, seules les entreprises ayant une valeur d’un million et plus sont admissibles.

Il serait hautement pertinent que ce seuil soit abaissé, permettant d’aider les petites entreprises à croître sur différents marchés.

Utiliser la force d’un écosystème d’aide à l’internationalisation

Les ressources offertes par les ambassades et les bureaux du Québec sont principalement destinées aux entreprises ayant atteint un certain niveau de maturité et disposant de plans d’exportation bien définis.

Le nombre d’entreprises pouvant donc avoir accès à ces ressources est limité. Pour aider les entreprises à consolider leur plan d’exportation et ainsi atteindre un niveau de maturité supérieur, Commerce international Québec et son réseau d’organismes régionaux de promotion des exportations (ORPEX) peut pallier en offrant des services de proximité pour faciliter les démarches de diversification hors Québec.

En 2023, plus de 2 500 entreprises ont bénéficié de leur accompagnement, avec un taux de satisfaction de 85%.

S’appuyer sur des joueurs détenant une forte expérience contribuera au succès des petites entreprises à l’étranger et aidera les entreprises à fort potentiel à obtenir les outils nécessaires pour poursuivre leurs démarches auprès des acteurs tels que les ambassades.

Les jeunes chambres de commerce issues des communautés culturelles, tout comme d’autres organismes d’ailleurs, bénéficient d’un réseau naturel qu’il faudrait également exploiter davantage !

Nous disposons donc d’un écosystème collaboratif d’entreprises qui ont réussi à l’international et de divers programmes qui ont démontré toute leur pertinence. En ajustant les initiatives précitées et en nous mobilisant collectivement, nous nous donnerons les moyens de nos ambitions afin d’élever l’économie québécoise dans sa volonté de diversification à l’international.

*Signataires

• Nadine Brassard, présidente de Commerce international Québec

• Pierre Graff, PDG du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec

• Régis Dahany, administrateur du CA du Réseau des entrepreneurs et professionnels africains

• Anne-Marie Lelièvre, directrice générale de la Chambre de commerce de Montréal Centre Sud-Ouest

• Mehdi Houhou, Président de la Jeune chambre de commerce algérienne du Canada

• Maher Abou Hamad, président de la Jeune chambre de commerce libanaise

• Mehdi Ayachi, représentant de la Jeune chambre tunisienne du Québec

• Suzanne Lacombe, directrice générale de la Jeune chambre de commerce de la région de Thetford

• Marie-Christine Lavoie, directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Nouvelle-Beauce

• Fabrice Ntompa Ilunga, directeur général de la Jeune Chambre du Congo- Kinshasa au Québec

• Alexandre Lapointe, président de la Jeune chambre de commerce de Laval