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Garder le cap en sciences de la vie: construire une industrie de premier plan

Le courrier des lecteurs|Mis à jour le 01 novembre 2024

Garder le cap en sciences de la vie: construire une industrie de premier plan

Gordon McCauley, président, adMare BioInnovations (Photo: courtoisie)

Un texte de Gordon McCauley, président, adMare BioInnovations

COURRIER DES LECTEURS. Le prix Nobel de médecine 2024 a récemment été décerné aux scientifiques américains Victor Ambros et Gary Ruvkun pour leur découverte des microARN, qui jouent un rôle crucial dans la régulation de l’activité des gènes.

Les sciences de la vie, à la pointe de la médecine moderne, transforment le traitement de maladies comme le cancer et l’anémie falciforme, et permettent la création de vaccins qui ont sauvé 14 millions de vies pendant la pandémie de COVID-19.

Le Canada a également contribué à plusieurs avancées scientifiques majeures. Cette année, Geoffrey Hinton a été honoré par un prix Nobel de physique pour ses découvertes en apprentissage automatique appliqué aux réseaux de neurones artificiels.

Bien que l’excellence de la recherche canadienne soit largement reconnue, il reste un défi à surmonter: la commercialisation de nos innovations biotechnologiques à l’échelle mondiale.

Avec le lancement de l’initiative Préparation aux urgences sanitaires du Canada (PUSC), le gouvernement semble aligné sur cet objectif. L’un des buts de cette initiative est en effet de combler le fossé entre la recherche et la commercialisation, afin d’accélérer le développement de vaccins et de traitements en temps de crise. La pandémie nous a appris que la meilleure préparation réside dans la construction d’une industrie des sciences de la vie durable.

Un livre blanc de l’Institut adMare, enrichi par des discussions avec plus de 1000 participants représentant 180 organisations lors de neuf événements à travers le pays, indique que les sociétés d’ancrage sont des piliers essentiels des grappes économiques prospères.

Elles dynamisent la commercialisation, augmentent la productivité, et renforcent la résilience économique et la compétitivité mondiale, comme l’ont montré les exemples de Boston et San Francisco.  L’initiative PUSC pourrait maintenant jouer un rôle clé en favorisant la création de sociétés d’ancrage canadiennes en biotechnologie.

Il n’existe pas de solution unique pour transformer le secteur, mais plusieurs parties prenantes ont identifié cinq stratégies à mettre en œuvre dans le cadre du PUSC.

Premièrement, les entrepreneurs doivent adopter dès le départ une vision à long terme, se concentrant sur la croissance et non sur une sortie rapide. Bien que toutes les entreprises ne deviennent pas des sociétés d’ancrage, cette approche favorise des activités à haute valeur ajoutée, augmentant la probabilité de conserver des fonctions clés au Canada.

Deuxièmement, le Canada doit renforcer sa capacité en capital pour soutenir la croissance des entreprises. Bien que les investisseurs internationaux soient attirés par la qualité de notre recherche, il faut élargir la communauté de capital de risque nationale et impliquer davantage d’investisseurs institutionnels canadiens pour bâtir une industrie durable.

Troisièmement, nous devons consolider nos bases. Pour que les entreprises prospèrent, elles ont besoin de talents qualifiés et d’infrastructures adaptées. Investir dans l’éducation, la formation spécialisée et des laboratoires et des sites de production est indispensable pour favoriser leur développement.

Quatrièmement, la collaboration est essentielle. Le Canada ne peut exceller dans tous les domaines, mais le gouvernement doit encourager la création de grappes spécialisées où les grandes entreprises et startups pourront collaborer.

Enfin, il est primordial de placer les patients au cœur des priorités. L’industrie des sciences de la vie existe avant tout pour améliorer la santé. En intégrant cette perspective, le PUSC peut non seulement encourager l’innovation et la commercialisation, mais aussi renforcer le système de santé canadien.

Avec des politiques intelligentes, des investissements ciblés et une vision commune, le Canada a la possibilité de devenir un leader en sciences de la vie. En soutenant la croissance de sociétés d’ancrage, nous serons mieux préparés pour affronter les crises sanitaires futures tout en consolidant notre position dans le développement économique et la commercialisation.