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Tarifs de 25%: les regroupements d’entreprises inquiets

La Presse Canadienne|Publié à 18h18

Tarifs de 25%: les regroupements d’entreprises inquiets

«Le fait d’être le “gentil voisin” des États-Unis ne nous mènera nulle part cette fois-ci.» (Photo: La Presse Canadienne)

Les regroupements d’entreprises et d’employeurs s’inquiètent déjà des possibles répercussions de l’imposition de tarifs par l’administration Trump sur l’économie canadienne.

«L’annonce d’hier préoccupe beaucoup nos membres et crée un sentiment d’incertitude important. Concrètement, cela pourrait amener nos entreprises à investir aux États-Unis, au détriment du Canada, pour maintenir leur accès au marché. De plus, cela va entraîner une diminution de nos exportations sachant que 75% de nos exportations sont destinées aux États-Unis. Nos chaînes d’approvisionnement sont intimement liées», a souligné Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Du côté du groupe Manufacturiers et exportateurs du Québec, on s’inquiète déjà. «Bien qu’il s’agisse possiblement d’une stratégie de négociation du côté américain, si Donald Trump va réellement de l’avant, il faudra une réponse prompte et rapide des gouvernements pour soutenir financièrement nos manufacturiers. Il en va de la vitalité économique et des emplois de nos régions», a affirmé Julie White, vice-présidente Affaires publiques et porte-parole par intérim.

«Le fait d’être le “gentil voisin” des États-Unis ne nous mènera nulle part cette fois-ci. L’intention déclarée du président Trump d’imposer des tarifs de 25% signifie que notre relation commerciale Canada-É-U n’est plus basée sur l’intérêt mutuel. À ses yeux, c’est une question de gagnant et de perdant. Et le Canada est du mauvais bord», a commenté la présidente de la Chambre de commerce du Canada, Candace Laing.

«Imposer des tarifs n’affecterait pas seulement l’économie canadienne ; ça affecterait aussi les manufacturiers américains, en faisant croître leurs coûts et en déstabilisant la chaîne d’approvisionnement qui est grandement intégrée et qui rend le secteur manufacturier nord-américain compétitif», a souligné Dennis Darby, président de Manufacturiers et exportateurs du Canada.

«La relation économique entre le Canada et les États-Unis est importante, soit 2,5 milliards de dollars de biens qui ont traversé la frontière en 2023. De ce nombre, 75% représentaient des biens manufacturés.» 

«Toute perturbation de la circulation des marchandises vers les États-Unis et le Canada aura un impact économique majeur sur nos exportateurs, nos PME et leurs employés. Qu’ils soient de 10 % ou de 25 %, des tarifs sur les produits canadiens pourraient entraîner des répercussions considérables sur notre économie», a fait valoir Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

Du côté syndical également, les appréhensions sont bien présentes.

«Cela pose un risque grave et immédiat pour les emplois canadiens et des communautés entières. Cette attaque contre nos industries met en péril de bons emplois syndiqués dans des secteurs vitaux, comme l’industrie manufacturière, l’exploitation minière, l’énergie et l’agriculture — des emplois qui sont l’épine dorsale de notre économie», a commenté Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada.

«Les dommages causés par la proposition de droits de douane de M. Trump ne s’arrêteront pas au lieu de travail. Les familles en subiront les conséquences économiques et des communautés entières souffriront de la disparition de bons emplois et de la réduction des opportunités. Il ne s’agit pas seulement d’une question commerciale ; il s’agit de protéger l’avenir des travailleurs et de leurs familles.»

Par Lia Lévesque