(Photo: 123RF)
SPÉCIAL CLIMAT: ADAPTEZ VOTRE ENTREPRISE. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à adopter des stratégies et à élaborer un plan visant l’adaptation climatique partout dans le monde, mais elles ne sont pas encore la majorité. Qui sont-elles ? Et, surtout, pourquoi ? Voici quelques pistes.
1. Canadien National
(CNR, 156,52 $) et
2. Canadien Pacifique
(CP, 103,51 $)
Les deux transporteurs ferroviaires canadiens ne sont peut-être pas au sommet de la liste environnementale de bien des investisseurs, mais Steve Bélisle, gestionnaire de portefeuille à Gestion de placements Manuvie, soutient que le train est relativement plus propre que les autres modes de transport.
«Ce sera évidemment un défi à long terme pour atteindre la carboneutralité, avoue-t-il. Ils auront besoin de nouvelles technologies, comme l’hydrogène, mais ils ont mis de l’avant des stratégies vraiment intéressantes à court et moyen terme pour réduire l’intensité carbone de leurs opérations.»Parmi ces stratégies, on retrouve l’arrêt de locomotives lorsqu’elles sont en attente de chargement, l’adoption de systèmes qui procurent une meilleure efficience dans les processus de transbordement ainsi qu’une meilleure gestion des routes.
3. Northland Power
(NPI, 33,31 $)
L’entreprise énergétique canadienne se retrouve au quatrième rang des plus importants joueurs mondiaux en installation d’éoliennes à l’étranger. Elle ne se cache pas de sa stratégie de réduction de gaz à effet de serre (GES):son rapport de durabilité est la première chose qu’on voit en ouvrant son site web.
«Environ 25 % de l’électricité que l’entreprise génère actuellement est produite grâce au gaz naturel, explique Mathieu Blais, cofondateur et gestionnaire de portefeuille à BeeQuest. Ils veulent toutefois baisser leurs émissions de CO2, mesurées en 2019, de 65 % d’ici 2030. Ils sont rendus à plus de 25 % de réduction depuis quatre ans. Il y a déjà une amélioration. C’est le genre d’indicateur qu’on aime voir.»Steve Bélisle croit que Northland se retrouvera parmi les trois plus grands joueurs mondiaux de son domaine d’ici dix ans.
4. Cameco
(CCO, 33,63 $)
L’associé et directeur à Nordis Capital, François Bourdon, acquiesce d’entrée de jeu que cette suggestion est controversée. C’est que Cameco est la plus grande productrice d’uranium au monde, elle qui fournit plus de 15 % du métal radioactif sur la planète.
«Nous croyons que la solution aux changements climatiques passe par l’uranium, explique-t-il. Nous avons besoin de sources d’énergie qui génèrent peu ou pas de GES, comme le solaire, l’éolien et le nucléaire.»Le principal problème est qu’il faut gérer les déchets nucléaires. François Bourdon note que Cameco est à l’avant-garde à ce sujet. «Dans un contexte de réduction des GES et de transition énergétique, nous pensons qu’une entreprise comme Cameco est intéressante», avance-t-il.
5. Umicore
(UMI, 29,80 €)
De l’autre côté de l’Atlantique, cette entreprise belge se spécialise dans le recyclage de métaux, comme le cobalt, le lithium et le nickel.
«Nous allons avoir besoin de plus en plus de ces métaux au cours des prochaines années, rappelle François Bourdon. Nous nous dirigeons vers un déficit important, et Umicore est très forte en recyclage de ces métaux.»L’entreprise indique que ses émissions se chiffraient à 8,3 millions de tonnes de CO2 en 2019, dont 7,3 millions provenaient des matériaux achetés. Elle a comme objectif de réduire l’intensité carbone de ses achats de 42 % d’ici 2030.
6. Diageo
(DGE, 3586,72 £)
Les amateurs d’alcool connaissent les marques de Diageo (Smirnoff, Johnny Walker, Captain Morgan, Guinness, Tanqueray) mais probablement moins le fabricant lui-même. Le volet environnemental qui préoccupe le plus l’entreprise est celui de la gestion de l’eau, essentielle à la fabrication de tous ses alcools. Dans son rapport de durabilité, elle indique avoir déjà réduit de moitié son utilisation d’eau depuis 2020, et elle prévoit utiliser 30 % moins d’eau qu’aujourd’hui d’ici 2030.
«Pour un producteur de boissons, il s’agit d’un très bon joueur environnemental, souligne Mathieu Blais. De plus, Diageo abaisse l’énergie qu’elle consomme et elle est rendue à 30 % d’énergie renouvelable dans celle qu’elle utilise.»
7. WSP Global
(WSP, 169,42 $)
En 2021, la société d’ingénierie montréalaise s’est engagée à atteindre zéro émission nette, et ses cibles ont été approuvées par le Science Based Targets initiative (SBTi). Ses émissions nettes de GES devraient ainsi être nulles en 2040 à partir de l’année de référence 2018.
«On apprécie beaucoup la qualité de l’entreprise, mais en plus, ils font beaucoup de travail pour la transition énergétique, affirme Steve Bélisle. En plus de leur plan pour la carboneutralité, ils sont impliqués dans des projets éoliens, hydroélectriques et solaires. Ils travaillent aussi sur l’efficacité énergétique des bâtiments qu’ils construisent. C’est une entreprise qui coche pas mal de cases.»
8. Magna
(MG, 69,25 $) et
9. Aptiv
(APTV, 108,10 $US)
Les deux fabricants de pièces et d’équipements automobiles se sont tournés vers les véhicules électriques, ce qui leur attire plusieurs investisseurs qui recherchent des leaders d’adaptation climatique.
La canadienne Magna a déjà pris son engagement SBTi, tandis qu’Aptiv tire 20 % de ses revenus de pièces de véhicules électriques.
«Ils font affaire avec tous les grands fabricants, révèle Steve Bélisle, et nous les préférons de loin à ces fabricants, même à Tesla.»