Alexandre Synnett, premier vice-président et chef des technologies à la CDPQ depuis juin 2020, parle d’une gestion de l’innovation à trois niveaux, en gardant en tête de mettre l’innovation au service de l’entreprise. (Photo: courtoisie)
SPÉCIAL INNOVATION. Gérer l’innovation au sein d’une organisation aussi vaste que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), dont l’actif net était de 333 milliards de dollars au 30 juin dernier, n’est pas une mince tâche.
Alexandre Synnett, premier vice-président et chef des technologies à la CDPQ depuis juin 2020, parle d’une gestion de l’innovation à trois niveaux, en gardant en tête de mettre l’innovation au service de l’entreprise.
«En premier lieu, nous voulons investir dans les sociétés technologiques au Québec, au Canada et dans le monde. Nous pouvons investir à tous les stades de développement, de la start-up à la grande entreprise cotée en Bourse», raconte M. Synnett.
En second lieu, la Caisse veut protéger ses investissements de deux façons. «Nous avons une pratique de risques technologiques où nous faisons des analyses sur les possibilités de rupture chez les sociétés dans lesquelles on s’apprête à investir», explique le dirigeant.
L’objectif est alors de bien comprendre les risques associés à la technologie, au modèle d’affaires, aux technologies internes et à la résilience organisationnelle, principalement du côté de la cybersécurité. «C’est quelque chose qu’on a systématisé dans nos investissements», dit-il.
De plus, la Caisse doit évidemment gérer son propre périmètre de cybersécurité, en mettant à jour ses mécanismes de détection et son livre de procédures au cas où un incident surviendrait et pour rétablir les activités s’il y a lieu.
«Le troisième volet de notre stratégie se décline en trois axes. On parle beaucoup d’intelligence augmentée, qui se traduit par l’introduction d’outils dans le processus décisionnel d’investissement», précise Alexandre Synnett.
Les deuxièmes et troisièmes axes ciblent l’intégration de nouvelles technologies, ce que la Caisse appelle la «dextérité numérique», et leur utilisation efficiente par le personnel de la Caisse.
Interrogé à savoir comment les entreprises devaient se préparer d’un point de vue technologique pour que la Caisse songe à y investir, M, Synnett parle de l’accumulation de tous les éléments mis en place.
«Chaque entreprise doit adopter des mesures avec des outils technologiques ou de segmentation pour être en mesure d’améliorer ta posture de protection. Par contre, une chose qu’on sous-estime énormément, c’est l’hygiène normale en cybersécurité, comme les antivirus à jour sur tout le parc informatique et les rustines les plus récentes installées pour tous les logiciels et les systèmes d’exploitation», dit-il.
Il s’agit selon lui de mesures qui ne coûtent pas cher et qui constituent la base de toute stratégie. «Si ça n’est pas fait, rien d’autre ne peut tenir. Il ne faut pas non plus négliger l’aspect humain et le besoin de sensibiliser les employés aux techniques d’hameçonnage. Par la suite, on peut penser à ajouter d’autres composantes comme la segmentation des réseaux, l’intelligence artificielle sur les comportements et les systèmes de détection», ajoute-t-il.
S’impliquer dans la transformation numérique des PME
Alexandre Synnett soutient que la Caisse est sur le point de procéder à une annonce en ce qui concerne la transformation numérique des petites et moyennes entreprises québécoises.
«Je ne peux pas encore faire d’annonce, mais ça arrivera sous peu. Une de nos équipes, sous la direction de Kim Thomassin, s’active à travailler avec les quelque 600 PME québécoises que nous détenons en portefeuille. On ne peut pas toutes les aider, mais mais c’est un sujet qui est totalement aligné avec notre stratégie en technologie», dit-il.
La Caisse souhaite, par cette initiative, participer à l’effort de numérisation de l’économie.