Trois-Rivières fonde de grands espoirs sur ce projet de zone. En février dernier, elle pouvait s’enorgueillir du quasi-plein emploi. La crise sanitaire engendrée par la pandémie a depuis mis un frein brutal à l’essor régional. (Photo: Mathieu Dupuis)
SPÉCIAL INNOVATION. Le temps presse : Innovation et développement économique (IDE) Trois-Rivières se donne jusqu’à la mi-décembre pour déposer la version finale de son projet de zone d’innovation auprès du gouvernement du Québec. « Nous avions déposé une première mouture il y a un an, laquelle impliquait une collaboration entre Trois-Rivières et d’autres partenaires en région. On nous a depuis demandé de retravailler notre concept », révèle Mario de Tilly, directeur général de l’entité chargée de soutenir et de coordonner l’ensemble du développement économique sur le territoire trifluvien.
Au moment où ces lignes étaient écrites, fin novembre, bien malin celui qui pouvait connaître l’identité du cheval de bataille que mettra de l’avant la capitale régionale de la Mauricie.
Seuls les partenaires de premier ordre, comme l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), sont dans le secret des dieux. « Nous devons décliner votre demande d’entrevue étant donné la nature stratégique et confidentielle entourant [c]es travaux », a répondu Hugues Doucet, directeur du bureau de liaison entreprise-université de l’établissement d’enseignement, à Les Affaires.
Partenariats et particularités
On sait néanmoins que le thème privilégié pour le projet de zone d’innovation recoupera en partie les pôles de développement stratégiques ciblés par IDE Trois-Rivières. Et que la municipalité dispose d’un écosystème innovant au centre-ville, sur le site de Trois-Rivières sur Saint-Laurent. Celui-ci abrite notamment le parc Micro Sciences, cité à titre d’exemple par François Legault dans son livre Cap sur un Québec gagnant. Le Projet Saint-Laurent. « Des entreprises comme Novo, PTI Solutions et Progi illustrent ce dans quoi nous excellons, énumère Mario de Tilly. Nous avons reçu une cinquantaine de lettres d’intention au début de nos travaux, il y a deux ans. »
La future zone d’innovation de Trois-Rivières mise sur la présence d’un incubateur technologique, le Novocis, qui accueille des entreprises menant des activités de recherche et développement dans les domaines des télécommunications, de l’électronique et des technologies de l’information. Par ailleurs, Trois-Rivières est depuis janvier dernier la première ville « grand partenaire » de l’incubateur en tourisme, culture et divertissement MT Lab.
Trois centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT), soit le Centre de métallurgie du Québec, le CCTT en télécommunications C2T3 et Innofibre, viennent en outre compléter le portrait. À l’instar de l’UQTR, ces CCTT font tous la part belle aux technologies vertes et aux énergies renouvelables.
De grands espoirs
Trois-Rivières fonde en tout cas de grands espoirs sur ce projet. En février dernier, elle pouvait s’enorgueillir du quasi-plein emploi, avec un taux de chômage de 4,6 %. La crise sanitaire engendrée par la pandémie a depuis mis un frein brutal à l’essor régional, en plus de retarder la refonte du projet de zone d’innovation. « Nous pensons que cette reconnaissance va constituer une marque de commerce non négligeable, un catalyseur pour augmenter la notoriété de Trois-Rivières à l’international, affirme Mario de Tilly. On ne se le cachera pas : la concurrence y est forte pour des cerveaux. »
Le chef-lieu de la Mauricie dispose de plusieurs cartes pour tirer son épingle du jeu. Elle dispose d’un des coûts de la vie parmi les plus bas du Canada – selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement – et de toutes les commodités d’une grande ville, mais à échelle humaine. Une ville de moyenne densité comme Trois-Rivières offre en outre une vitrine technologique exceptionnelle aux jeunes pousses, souligne Étienne Dansereau, coordonnateur à l’innovation à IDE Trois-Rivières. « Grâce à l’incubateur MTLab, MySmartJourney a par exemple utilisé notre centre-ville comme banc d’essai pour sa technologie multimédia interactive », raconte-t-il.