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Zone de Laval: les chercheurs du MIT s’invitent à Laval

Camille Robillard|Édition de Décembre 2020

Zone de Laval: les chercheurs du MIT s’invitent à Laval

Logements, entreprises innovantes et espaces verts sortiront bientôt de terre près du Carrefour ­Laval. (Illustration: courtoisie)

SPÉCIAL INNOVATION. Pour son projet de zone d’innovation, ­Laval annonce une collaboration avec le ­Senseable ­City ­Lab, du ­Massachusetts ­Institute of ­Technology (MIT), qui guidera la ­Ville dans l’élaboration de la première étape du projet ­Carré ­Laval. L’initiative vise à transformer le dépôt à neige du même nom en « ­centre-ville intelligent » tout en visant la carboneutralité et le développement de l’économie sociale.

Le ­Senseable ­City ­Guide to ­Laval propose, à la suite d’une recherche réalisée par des étudiants du cycle supérieur de l’université américaine, six idées préliminaires pour transformer une section du projet ­Carré ­Laval en « parc urbain de l’avenir », explique le maire lavallois ­Marc ­Demers. Cette collaboration consultative, qui se poursuivra tout au long du projet, marque la première étape d’un processus de conception et devrait prendre fin en 2022.

Pour ­Nadine ­Bernard, directrice du ­Bureau du développement du ­Centre-ville de ­Laval, l’objectif du projet est d’aller ­au-delà d’un simple parc industriel. « ­On veut mettre la technologie au service de l’humain dans son milieu », ­précise-t-elle. Logements, entreprises innovantes et espaces verts s’allieront dans le secteur situé près du ­Carrefour ­Laval.

Selon le maire ­Demers, son positionnement stratégique – géographique et économique – est la force de ce projet de zone d’innovation. Territoire de près de quatre millions de pieds carrés appartenant à la ­Ville, il est adjacent à une station de métro, à des pôles d’éducation, tels les campus de l’Université de ­Montréal et de l’Université du ­Québec à ­Montréal et le ­Collège ­Montmorency, et culturels (Place ­Bell, ­Maison des ­Arts), ainsi que d’autoroutes importantes (15 et 440).

L’administration municipale estime que la valeur des terrains qui constituent le ­Carré ­Laval se situe entre 80 et 100 millions de dollars (M$). Elle compte investir cette ressource dans le projet et faire ­elle-même la sélection des organisations présentes afin qu’elles « se complètent et forment un tout en matière de vision ». À cet investissement municipal s’ajoute une subvention provinciale de 10 M$ qui permet, entre autres, de déménager le dépôt à neige et de décontaminer le sol du ­Carré ­Laval.

 

Local et global

Laval sera la première ville québécoise à collaborer avec le ­MIT. Cela ne l’empêche pas pour autant de faire une place aux entreprises et aux universités provinciales dans sa zone d’innovation. Le maire ­Demers précise que la proximité des acteurs qui manifesteront leur intérêt sera un avantage dans la sélection des partenaires, « mais pas au détriment de la qualité des projets ».

Le ­Carré ­Laval visera également des secteurs d’activité importants de la municipalité, dont l’industrie pharmaceutique et l’agriculture. Les zones agricoles composent 30 % du territoire lavallois, ce qui est un atout pour le ­centre-ville, croit ­Marc ­Demers. Parmi les idées élaborées dans le guide du ­MIT, le projet ­Foodprint propose d’ailleurs de mettre sur pied des cuisines ouvertes approvisionnées par des producteurs agricoles locaux.

L’inclusion et la consultation citoyenne sont au cœur du projet, renchérit ­Stéphane ­Boyer, responsable du développement économique au sein du comité exécutif de la ­Ville de ­Laval. « ­Il y a déjà certains projets très innovants [en la matière] qui sont en train d’être étudiés par la ­Ville qui pourraient être intégrés dans le ­Carré ­Laval, ­explique-t-il. L’un des principaux objectifs est de repenser comment on peut réduire la facture de loyer pour les gens. » ­Des projets de logements sociaux pourraient ainsi être ajoutés au grand projet de zone d’innovation, dans le but favoriser la mixité citoyenne.

 

Une opportunité

Nadine ­Bernard affirme que ce projet constitue une chance pour ­Laval de devenir « le lieu des expériences » destinées à construire un quartier résilient à de futures pandémies et aux changements d’habitudes qu’a causés la ­COVID-19. De son côté, ­Stéphane ­Boyer souligne qu’une récente étude économique de ­Desjardins présente ­Laval comme l’une des régions où les conséquences économiques de la pandémie « se sont fait le moins ressentir » et qui risque d’avoir la plus grande croissance économique des régions urbaines du ­Québec en 2021.

Dans cette situation enviable, le maire ­Demers affirme qu’aucune date n’a été annoncée en ce qui concerne la finalité de la réalisation du ­Carré ­Laval. Il affirme vouloir préférer prendre son temps dans l’élaboration de ce projet d’envergure « pour prendre les bonnes décisions ».