Logements, entreprises innovantes et espaces verts sortiront bientôt de terre près du Carrefour Laval. (Illustration: courtoisie)
SPÉCIAL INNOVATION. Pour son projet de zone d’innovation, Laval annonce une collaboration avec le Senseable City Lab, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui guidera la Ville dans l’élaboration de la première étape du projet Carré Laval. L’initiative vise à transformer le dépôt à neige du même nom en « centre-ville intelligent » tout en visant la carboneutralité et le développement de l’économie sociale.
Le Senseable City Guide to Laval propose, à la suite d’une recherche réalisée par des étudiants du cycle supérieur de l’université américaine, six idées préliminaires pour transformer une section du projet Carré Laval en « parc urbain de l’avenir », explique le maire lavallois Marc Demers. Cette collaboration consultative, qui se poursuivra tout au long du projet, marque la première étape d’un processus de conception et devrait prendre fin en 2022.
Pour Nadine Bernard, directrice du Bureau du développement du Centre-ville de Laval, l’objectif du projet est d’aller au-delà d’un simple parc industriel. « On veut mettre la technologie au service de l’humain dans son milieu », précise-t-elle. Logements, entreprises innovantes et espaces verts s’allieront dans le secteur situé près du Carrefour Laval.
Selon le maire Demers, son positionnement stratégique – géographique et économique – est la force de ce projet de zone d’innovation. Territoire de près de quatre millions de pieds carrés appartenant à la Ville, il est adjacent à une station de métro, à des pôles d’éducation, tels les campus de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal et le Collège Montmorency, et culturels (Place Bell, Maison des Arts), ainsi que d’autoroutes importantes (15 et 440).
L’administration municipale estime que la valeur des terrains qui constituent le Carré Laval se situe entre 80 et 100 millions de dollars (M$). Elle compte investir cette ressource dans le projet et faire elle-même la sélection des organisations présentes afin qu’elles « se complètent et forment un tout en matière de vision ». À cet investissement municipal s’ajoute une subvention provinciale de 10 M$ qui permet, entre autres, de déménager le dépôt à neige et de décontaminer le sol du Carré Laval.
Local et global
Laval sera la première ville québécoise à collaborer avec le MIT. Cela ne l’empêche pas pour autant de faire une place aux entreprises et aux universités provinciales dans sa zone d’innovation. Le maire Demers précise que la proximité des acteurs qui manifesteront leur intérêt sera un avantage dans la sélection des partenaires, « mais pas au détriment de la qualité des projets ».
Le Carré Laval visera également des secteurs d’activité importants de la municipalité, dont l’industrie pharmaceutique et l’agriculture. Les zones agricoles composent 30 % du territoire lavallois, ce qui est un atout pour le centre-ville, croit Marc Demers. Parmi les idées élaborées dans le guide du MIT, le projet Foodprint propose d’ailleurs de mettre sur pied des cuisines ouvertes approvisionnées par des producteurs agricoles locaux.
L’inclusion et la consultation citoyenne sont au cœur du projet, renchérit Stéphane Boyer, responsable du développement économique au sein du comité exécutif de la Ville de Laval. « Il y a déjà certains projets très innovants [en la matière] qui sont en train d’être étudiés par la Ville qui pourraient être intégrés dans le Carré Laval, explique-t-il. L’un des principaux objectifs est de repenser comment on peut réduire la facture de loyer pour les gens. » Des projets de logements sociaux pourraient ainsi être ajoutés au grand projet de zone d’innovation, dans le but favoriser la mixité citoyenne.
Une opportunité
Nadine Bernard affirme que ce projet constitue une chance pour Laval de devenir « le lieu des expériences » destinées à construire un quartier résilient à de futures pandémies et aux changements d’habitudes qu’a causés la COVID-19. De son côté, Stéphane Boyer souligne qu’une récente étude économique de Desjardins présente Laval comme l’une des régions où les conséquences économiques de la pandémie « se sont fait le moins ressentir » et qui risque d’avoir la plus grande croissance économique des régions urbaines du Québec en 2021.
Dans cette situation enviable, le maire Demers affirme qu’aucune date n’a été annoncée en ce qui concerne la finalité de la réalisation du Carré Laval. Il affirme vouloir préférer prendre son temps dans l’élaboration de ce projet d’envergure « pour prendre les bonnes décisions ».